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sur 3049 notes
Des adultes qui n'en sont pas vraiment.

Et des enfants qui n'en sont plus.

Un livre contemporain. Qui traite de problèmes de notre époque. Réellement.

Ce livre, en peu de pages, parle de beaucoup de choses de manière juste. La maltraitance. L'amour maternel. le couple. L'amitié. L'éducation. Internet. Et surtout de loyautés.

Les loyautés. « Les tremplins sur lesquels nos forces se déploient et les tranchées dans lesquelles nous enterrons nos rêves. »
Cette réflexion sur les loyautés intimes qui sont l'essence de chacun d'entre nous m'a passionné. Chacun sa vision de par son éducation, son milieu social, son vécu. Ces liens intérieurs qui nous définissent et qui, à la fois nous élèvent mais nous ramènent également à la terre ferme, plus ou moins brutalement. Je me suis senti bouleversé par ces mots.

Delphine de Vigan est sacrément douée pour explorer l'intime. L'infime délicat. Ces choses qu'on ne savait pas ressentir avant qu'elle mette un mot dessus.

Un bien joli livre.

Lien : https://labibliothequedejuju..
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« Les fidélités silencieuses »

Suis-je loyal envers ma famille, mon passé, envers moi-même, c'est la question que nous pose Delphine de Vigan dans son nouveau roman. Texte court et incisif qui met en scène successivement quatre personnages, tous en prise avec eux-mêmes, en prise avec leurs « loyautés ».

Hélène, professeure de SVT dans un collège parisien qui remarque très vite en Théo, son jeune élève de 5ème, un mal-être qui lui rappelle tellement le sien : la maltraitance. Elle croit voir en sa fatigue permanente et dans son regard fuyant les stigmates des coups qu'elle-même a reçus à son âge.

Théo Lubin, 12 ans encaisse en effet les coups sur son corps, mais seulement ceux dont il s'inflige lui-même. Les cours de sciences naturelles d'Hélène aident à mieux comprendre le fonctionnement de la digestion. Pour lui, il s'agit d'améliorer les effets de l'absorption de puissances nocives. L'alcool, dans son tube digestif d'enfant. Boire à s'en faire « exploser » la tête.
Boire pour oublier, s'oublier, disparaître. Ne plus avoir à passer « d'un monde à l'autre » : une semaine chez sa mère, rongée par la déception et la haine de l'homme qui l'a quittée, son père ; une semaine chez cet homme qui n'en est plus tout à fait un, ravagé par la déchéance sociale qui le cloue au lit, incapable de toute responsabilité paternelle, impuissant.

Mathis Guillaume, 12 ans lui aussi, qui accompagne et soutient Théo. C'est son copain. Il vit chez ses deux parents dans un bonheur apparent, mais qui n'est que de façade.

Si chez Hélène et Théo, les « loyautés » sont trahies par les corps meurtris, chez Mathis et sa mère, Cécile, ce sont les mots qui enchaînent. Les mots que celle-ci a dûs apprendre pour paraître dans ce milieu bourgeois qui n'est pas le sien. C'est celui de William, le père de Mathis. Mais les mots qu'il lui a appris pour qu'elle parle un « bon français », lui servent en fait, grâce à une double personnalité sur internet, à exprimer ses haines « racistes, antisémites, homophobes et misogynes ».

Les corps qu'on aliène. Les mots qui enchaînent. Les « loyautés » sont difficiles à vivre pour Hélène, Théo, Mathis et Cécile. Quatre personnages pris dans la tourmente de notre monde d'aujourd'hui, entravés par ces « tranchées dans lesquelles nous enterrons nos rêves ».
Mais celles-ci peuvent aussi être « les tremplins sur lesquels nos forces se déploient »...C'est donc le souffle court, dans ce roman dense et intense que nous partirons à la recherche de cet espoir, à la recherche de notre « propre lumière ».
De la première ligne à la dernière, c'est seulement en tournant la dernière page, grâce à une narration implacable, que vous reprendrez votre respiration, face à ces « loyautés », face à vous même.

Après ses deux derniers livres à succès et largement récompensés : Rien ne s'oppose à la nuit, qui obtint notamment le prix du Roman Fnac en 2011, et D'après une histoire vraie, prix Renaudot et Goncourt des Lycéens en 2015, Delphine de Vigan, avec ce huitième roman, renoue avec la trame narrative des Heures souterraines, publié en 2009, sur « les violences invisibles d'un monde privé de douceur »...
Les Loyautés, ces « fidélités silencieuses », comme elle les définit elle-même, laisseront en vous des traces invisibles mais tenaces.

Lu en janvier 2018.

Retrouvez mon article sur Fnac.com/Le conseils des libraires :
Lien : https://www.fnac.com/Les-Loy..
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Hélène s'inquiète pour Théo, son élève de douze ans et demie.
Théo, parents divorcés, vit en garde alternée, deux ennemis, deux mondes, deux langues différentes. Un gamin plus intelligent que ses parents, donc pire pour lui.
Hélène, une enfance maltraitée, un père sadique, une mère qui préfère ignorer.
Mathis, l'ami inséparable de Théo. Cécile, sa maman n'approuve pas la relation, surtout que d'autres problèmes plus graves se pointent à l'horizon.
Voici le préambule du nouvel opus de De Vigan. Un roman choral, à quatre voix.
Deux enfants et deux adultes en prise avec des circonstances dramatiques, et qui s'enfoncent. Des circonstances où les enfants jouent le rôle d'adultes vis à vis des parents et autorités de l'école.....de quoi vous serrer la gorge .
De Vigan va-t-elle les laisser couler ou leur accordera-t-elle une sortie salvatrice ? Et par ce biais nous apaiser.....car ce livre se lit la gorge nouée, du moins je l'ai lu ainsi, donc je vous conseille une période sereine pour sa lecture.
J'aime les personnages de De Vigan, tellement humains, touchants....je me serais comportée exactement comme Hélène, loyale à ses convictions, bien que socialement parlant son comportement ne serait pas considéré éthique; j'ai adoré le petit Théo qui se débrouille comme il peut; j'ai aimé Mathis pris entre deux feux de loyauté et Cécile,qui malgré le pétrin où elle se trouve, ne lâche pas prise.
J'ai apprécié le portrait de prof acerbe de la Berthelot, qui punit Théo sans aucune empathie, aucune sensibilité pédagogique, avançant la raison que le garçon ne lui plait pas, tellement courant même dans les institutions privées.
Delphine est aussi sans pitié pour les couples, la vie de couple et son après, une fois terminée,.....beaucoup de vérités déclamées à travers la fiction, rien de nouveau mais exprimées avec tellement de douceur et d'élégance.
La loyauté à soi-même, à l'ami , à la mère, au père, à l'élève, ne vont pas vraiment aider nos quatre protagonistes, ni eux-mêmes ni les sujets auxquels ils le sont , mais sa dimension humaine, pure, sans calcul fait chaud au coeur.
Bref encore une fois De Vigan me touche avec son sujet, son histoire et sa prose.
À votre avis, si on a lu un livre d'une traite et qu'on y a pris plaisir, même si lu la gorge serrée, est-ce le signe d'un très bon livre ? Si oui, et bien c'est le cas.

“Parfois, il se demande si cela vaut vraiment la peine d'être adulte. Si le jeu en vaut la chandelle,.....”
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Les loyautés - Delphine de Vigan - lu en mai 2018.
les personnages, Hélène, professeur , ayant eu une enfance maltraitée.
Cécile et Wiliam, parents de Mathis. Un couple qui fonctionne vaille que vaille.
Théo, fils d'un couple divorcé, père dépressif au chômage, mère lointaine.
L'histoire de ces personnage s'entrecroise, Hélène le professeur qui se rend compte que Théo a un problème et qui voudrait bien l'aider. Mathis, meilleur ami de Théo, au grand dam de sa mère qui n'aime pas Théo sans bien définir pourquoi. Mathis et Théo sont dans la même classe. Théo est en souffrance, il veut qu'elle s'arrête cette souffrance, il n'en parle pas, il a honte de son père et en même temps en a pitié, sa vie se passe en alternance entre son père et sa mère, chaque semaine il doit s'adapter à deux milieux totalement différents.
Mathis qui admire Théo ne comprend pas bien où il veut en venir mais accepte de le suivre et même pour cela, mentir et désobéir à sa mère.
Jusqu'au drame que je ne vous décrirai pas. 12-13 ans, une enfance sans affectif , le chômage, le divorce, la violence silencieuse, la solitude, l'alcool.
Comme dans tous ses livres, Delphine de Vigan entre dans l'intime de ses personnages, elle décrit des situations qui peuvent être tout à fait d'actualité. Un livre lourd, grave, bien écrit. J'aime tout particulièrement l'introduction :
Les loyautés.
Ce sont des liens invisibles qui nous attachent aux autres - aux morts comme aux vivants -, ce sont des promesses que nous avons murmurées et
dont nous ignorons l'écho, des fidélités silencieuses, ce sont des contrats passés le plus souvent avec nous-mêmes, des mots d'ordre admis sans les avoir entendus, des dettes que nous abritons dans les replis de nos mémoires.
Ce sont les lois de l'enfance qui sommeillent à l'intérieur de nos corps, les valeurs au nom desquelles nous nous tenons droits, les fondements qui nous permettent de résister, les principes illisibles qui nous rongent et nous enferment. Nos ailes et nos carcans.
Ce sont les tremplins sur lesquels nos forces se déploient et les tranchées dans lesquelles nous enterrons nos rêves.
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Hélène s'est beaucoup trop impliquée dans cette histoire, elle le reconnaît. Son métier de professeur exigeait une réserve et un recul qu'elle n'a pas eu avec Théo, son jeune élève. Elle pourrait attribuer cela à son enfance maltraitée, des blessures lointaines et secrètes encore mal refermées. Mais cette trop grande sensibilité n'est-elle pas ce qui peut sauver Théo ?

Delphine de Vigan décrit la souffrance des enfants perdus des parents en crise, les difficultés des adultes pour les protéger contre leur milieu et eux-mêmes. Sans généraliser, elle montre comment les traumatismes de l'enfance façonnent une personnalité et, d'une génération à l'autre, se reproduisent sans qu'il soit possible de rompre le cercle vicieux.

Avec la multiplication des séparations et des divorces, une évolution de la cellule familiale, analysée finement et sans jugement, qui si elle est très noire ne l'est pourtant pas totalement. Delphine de Vigan, subtile, concise et bouleversante, révèle aussi les loyautés de certains — parent, enfant, camarade ou enseignant — qui avec leurs moyens, soutiennent l'autre pour tenter de le sauver.

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La première page définit les loyautés et va de ce fait au coeur de notre être : les fidélités par rapport à notre enfance,à nos êtres chers, nos croyances sont la meilleure et la pire des choses.
Ensuite, par un jeu de voies chorales, nous entrons dans l'action du roman.
Hélène, une prof anciennement blessée dans l'enfance croit déceler un profond mal-être chez Théo, élève de 5ème.
Théo a un ami, Mathis et ensemble ils font des bêtises pour dépasser leurs limites de sensations personnelles.
Les mères des deux enfants donnent aussi leur version des faits.
Un des deux garçons vit bien une véritable situation dramatique mais comme dans ce cas, les parents divorcés, ne communiquent pas, le garçon, par loyauté, pour ne pas trahir un de ses parents, cache la situation à tous.
Hélène est freinée dans son intervention par l'école et un des parents.
Interviendra-t-elle trop tard ? La fin reste ouverte à notre imagination.
J'ai retrouvé avec grand plaisir la magnifique écriture de Delphine de Vigan, son extraordinaire lucidité sur les sentiments familiaux et personnels. Elle explore à merveille les deux jeunes adolescents et leur environnement.
J'ai lu tous ses livres. Celui-ci présente un côté exceptionnel : c'est qu'à un moment où à un autre, on va se retrouver dans un des passages.
Personne n'a ou n'a eu une vie toute lisse, sans souci, sans évènement marquant.
Une lecture que je n'oublierai jamais et dont je relirai des passages, à coup sûr.
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Delphine de Vigan raconte le mal-être de personnes malmenées par la vie, les loyautés qu'elles peuvent éprouver. Ci-après ces quatre personnages :

Hélène, professeur dans un collège, s'inquiète pour Théo, un de ses élèves. Elle-même ayant connu de gros problèmes causés par son père pendant son enfance est persuadée que Théo est lui aussi une victime.
Théo, garçon de douze ans dont les parents sont divorcés, cherche l'apaisement dans l'alcool, Mathis est son ami.
Cécile est la maman de Mathis, elle s'inquiète de l'amitié que son fils porte à Théo. Cécile a d'autres secrets.
D'une très belle écriture, Delphine de Vigan révèle des situations que beaucoup de personnes vivent quotidiennement.
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Dans les couloirs de ce collège se croisent Hélène, Théo, Mathis... Hélène, professeure de sciences naturelles, s'inquiète pour l'un de ses élèves, Théo, pensant que ce dernier est maltraité. Dans sa façon d'être et de se tenir, une attitude qu'elle connaît par coeur. Théo, à douze ans passés, aime se réfugier avec son ami, Mathis, sous l'escalier qui mène à la cantine. Que font-ils tous les deux, à l'abri des regards ? Pourquoi le jeune adolescent a-t-il besoin de s'échapper ainsi ?


Dans ce roman choral donnant la parole à Hélène, Théo, Mathis et Cécile, la maman de ce dernier, Delphine de Vigan s'interroge sur les loyautés. Loyauté de l'enfant vis-à-vis de ses parents divorcés, loyauté de l'enfant envers son ami qu'il voudrait protéger, loyauté de l'adulte vis-à vis de l'enfant qu'il était. Elle traite également, avec justesse et sensibilité, de l'amour filial, de la maltraitance, du mal-être ou encore de l'enfance brisée. L'on suit ainsi le parcours d'Hélène, à l'enfance douloureuse, Théo que le divorce de ses parents ébranle, Mathis son fidèle ami, et Cécile, femme discrète dont le mariage vacille. L'auteure leur donne voix à un moment crucial de leur vie. Un roman sombre, âpre, habité par des personnages bouleversants et porté par une plume délicate.
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Lu d'une traite, quelle tristesse, ce livre!

Quel monde moderne angoissant, où les enfants du divorce sont écartelés entre la haine de l'une pour l'homme parti, entre le renoncement paternel à la vie, au quotidien.

Quel univers gris et dangereux, où l'enfance disparait sous les affres d'une adolescence solitaire , désespérée, et qui porte à tous les excès pour oublier.

Quelle impuissance scolaire à panser les plaies, trouver des remèdes, comprendre sans juger.

Mathis, Theo , face aux adultes qui n'assument pas, qui eux aussi se noient dans leurs secrets, leurs désenchantements. Leurs souffrances intimes.

Je n'en dirai pas plus , un livre déchirant, intense et concis, ancré dans les carences affectives actuelles, le vide béant des coeurs meurtris. A lire!

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Drôle d'histoire, avec une fin qui n'en est pas une, mais qu'importe ? Ce qui compte, c'est l'évolution des protagonistes : Une mère encore perturbée par un divorce apparemment douloureux et qui porte en elle des blessures inguérissables, un père s'en va vers le néant et s'enferme dans une sorte de cocon dont il ne peut se sortir.

c'est trop, beaucoup trop pour Théo qui choisit la fuite et le silence, et trouve refuge dans l'ivresse, Théo qui se voit infliger des responsabilités qui ne devraient pas être les siennes, Théo qui s'échappe face une réalité trop difficile à supporter, Théo qui appelle au secours, des adultes en proie à leurs conflits intérieurs, adultes qui voient leur vie basculer où qui ne parviennent pas à guérir les blessures de leur propre enfance.


Et théo emporte chaque personnage dans sa tourmente : Mathis qui le suit d'un pas hésitant sans vouloir l'abandonner, la mère de Mathis qui doute de sa vie, de son couple et voit son fils lui échapper, la maman de Théo trop tendue pour pouvoir entretenir une relation positive avec son fils, le père de Théo qui n'assume plus ses responsabilités de père et se laisse berner par l'adolescent qui malgré tout essaie de l'aider, et enfin Hélène, cette enseignante que son enfance fait encore souffrir, qui focalise sur un ado parmi tant d'autres, et qui donne l'impression que Théo devient son obsession, cette enseignante qui heurte le lecteur quand il est lui-même enseignant par une attitude répréhensible : quelle prof viendrait s'expliquer violemment avec une collègue devant les enfants ? Quelle prof s'introduirait dans l'immeuble d'un de ses élèves ?

Ce roman semble facile à lire, mais il offre au lecteur quelques pistes de réflexion et lui suggère bien des questions. La première question concernant le titre : plus je creuse et moins je le comprends, ne parvenant pas à établir un lien avec l'histoire.

La fin m'a bien surprise…

J'ai beaucoup aimé la plume harmonieuse de Delphine de Vigan dont je n'avais jusqu'à présent lu aucun roman.

Lien : http://1001ptitgateau.blogsp..
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