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3,82

sur 3049 notes

Critiques filtrées sur 1 étoiles  
Je suis un lecteur fidèle de Delphine de Vigan, j'ai aimé la plupart de ces romans, j'ai même offert No et moi à ma nièce, et l'ai aussi conseillé à mon fils comme lecture. J'ai débuté avec en 2012, Les heures souterraines, puis pêle-mêle, Les jolis garçons, Un soir de Décembre, Rien de s'oppose à la nuit, D'après une histoire vraie et Jour sans faim, mise à part Les gratitudes je poursuis avec Les loyautés publié en 2018. Il y a dans l'écriture de Delphine de Vigan, une forme de socialisation anthropique de notre société, une petite scène contemporaine figeant par une prosaïque simple, la brutalité sourde de la famille et de cette inertie des aléas de la vie et de ces incertitudes. Les loyautés
Les loyautés débutent par une définition personnelle du titre, ce petit passage est un concentré de la verve de l'auteur, ce nectar qui la caractérise, ce cru débute avec beaucoup force et de puissance.
Chaque chapitre donne la parole à quatre personnages du roman, qui porte leurs prénoms, Hélène, Théo, Cécile et Mathis, deux jeunes garçons proches de 13 ans, en classe de 5éme, leur professeur principal respectif et la mère de Mathis. A la première personne du singulier, le roman se raconte par le biais de ces quatre personnes, en entremêlant leurs pensées, nous plongeons dans l'abime de leurs sentiments propres et intimes. C'est la force de ce roman, cette parole quadriphonique, où s'entrechoquent à chacun les souvenirs, les faiblesses et les doutes, et les évènements aspirant chacun à l'autre.
Hélène, cette femme solitaire au passé traumatique d'un père violent, despotique, de sa faiblesse face à sa fille érudite, la brisant devant la roue de la fortune, l'humiliant, la frappant comme une moins que rien, étendant au sol, brisée par les coups pieds au ventre pour lui voler à jamais son rôle de mére utérine. Cette professeur, silencieuse sur la violence de son père, absence de justice, Hélène navigue dans les eaux troubles de ce non-dit, sa chair est le stigmate de ce désert de non procréation, son passé grignote ses humeurs lorsqu'elle voit celui-ci se poser sur une de ces élève comme Théo Lubin. La trame s'articule sur ses soupçons, le premier chapitre commence par cette phrase.
« J'ai pensé que le gamin était maltraité. »
Delphine de Vigan creuse les sillages des profondeurs de l'âme humaine et des cicatrices invisibles avec Hélène désirant de son passé sauver ce jeune Théo en proie à la séparation de ces parents, de leurs mutisme, le laissant prisonnier de leur silence. Mais le mal perçut peut en cacher un autre encore dangereux et sournois, dès le début du premier chapitre sur Léo, le mal est là dans les premiers mots.
« C'est une vague de chaleur qu'il ne sait pas décrire, qui brûle et embrase, à la fois une douleur et un réconfort… »
Ce garçon de douze et demi Théo se dédouble chaque semaine avec cette garde alternée, entre son père et sa mére se jouant une guerre froide et de mensonge d'orgueil. La rancoeur de la séparation, la mère de l'adolescent vit dans le déni de son ancien mari, forçant la purge de son fils à chaque retour de son fils en le forçant à prendre une douche et de mettre tout le linge à la machine à laver, c'est obsessionnelle, maladif, Théo ne doit pas avoir l'odeur du responsable de sa solitude, le père de Théo. Qui au fil des années coule lentement dans une déprime après les aléas de la vie, séparation de sa maitresse et licencié de son travail, Théo doit supporter encore les « ne le dis pas à ta maman », souffrant du poids de la déchéance de son père, l'appartement devenant un capharnaüm, le frigo vide, plus d'argent pour les sorties scolaire. La honte force le jeune collégien à ne pas donner l'adresse de son père, comme ses parents de dialogue plus, il chavire lentement dans l'alcool, pour cette sensation ultime de l'ivresse, celle effaçant ces acouphènes et libérant son corps du poids sourd de son mal être, c'est sa carapace, sans cette sensation, il devient cet enfant avec la peur au ventre. Il entraine dans sa chute son camarade Mathis, buvant ensemble au collège dans une cachette sous un escalier, mais sa mére est là qui rode.
Cécile la maman de Mathis, marié avec William, elle est issue d'une famille rurale, la fuyant lors d'une journée pluvieuse sur le bord d'une route, se faisant éduqué linguistiquement par son mari, elle consulte un psychologue sur son mal être, elle se parle à haute voix, deux elles cohabitent en elle et communiquent. Elle est une plante verte avec son mari, soumise, muette en société, elle s'imagine le couple comme consortium de petits arrangements, pour conclure par cette phrase.
« le couple est une association de malfaiteurs. »
Mathis est un garçon fragile, il fasciné par Théo, il boit avec lui pour tout autre raison, c'est une découverte et un jeu, il se souvient du manège et de l'étourdissement dans l'hélicoptère, c'est une recherche d'une sensation déjà vécue dans son enfance, petit à petit il s'éloigne de son ami, par sa mére, l'éloignant de Théo, le trouvant néfaste, ce sixième de mère, lui désire devenir vétérinaire, c'est pour lui un parcours initiatique le conduisant à agir par Loyauté.
Dans la spirale des tableaux que peint Delphine de Vigan, tous ses personnages se percutent dans ce paysage orageux, vers un final à la trame dramatique. Cette destination finale est inéluctable…
Le roman se construit comme une tragédie Grec, Delphine de Vigan se contente de suivre les mouvements de chacun comme la naissance d'un fleuve avec ses petits ruisseaux, mais l'ambition était trop pesante, le roman se fragilise d'un manque.
Lorsque j'ai fini le dernier mot de ce roman, j'ai cherché à savoir s'il y avait une suite, même si c'était l'objectif, je suis déçu de cette intrigue fainéante, j'avais même l'impression d'avoir lu un demi roman, juste subir un instantané de vies, nous laissant dans l'émotion…
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Delphine de Vigan fait partie de ces écrivains qui m'ont offert de lire des textes m'ayant tellement impressionnée - à plusieurs reprises et pour des raisons différentes en ce qui la concerne - que je me suis littéralement ruée sur son nouveau roman.

Disons tout d'abord qu'elle a définitivement clôt l'épisode Rien ne s'oppose à la nuit, qui avait ensuite donné lieu à D'après une histoire vraie, réponse ludique et littéraire à toutes les questions qui lui avait alors été posées. Elle revient à une veine plus classique et plus distanciée. Plus concise et plus sèche, peut-être aussi.
Dans ce roman, elle fait le portrait d'un jeune garçon au seuil de l'adolescence, Théo, vivant alternativement chez son père et sa mère, divorcés. Plus aucun lien ne subsiste entre eux, si ce n'est une rancoeur tenace habitant la mère. Chaque semaine, Théo entre dans un univers qu'il doit entièrement laisser derrière lui lorsque celle-ci se termine. Aucune trace, si ténue fût-elle, ne doit venir rappeler à sa mère l'existence de son ex-mari...
Partagé entre deux mondes, Théo porte seul le poids de la dépression dans laquelle sombre son père.
Une enseignante semble toutefois percevoir une faille chez cet enfant. Une faille qu'il tente de combler en s'offrant des instants d'ivresse avec son meilleur ami Mathis...

Delphine de Vigan choisit d'aborder cette histoire à travers le regard de différents protagonistes - Hélène, la professeure principale de Théo, Mathis et la mère de celui-ci. Peu à peu, chacun de ces personnages révèle alors ses propres fêlures.
L'écriture est efficace, l'auteure va droit au but. Un peu trop, peut-être. Elle accumule les drames, plus ou moins enfouis en chacun de ses héros. Elle mène son récit au pas de charge et nul n'est épargné, si bien qu'on finit par avoir une sensation d'artifice. Là où, dans Les heures souterraines, Delphine de Vigan prenait le temps d'entrer dans la psychologie de son héroïne, elle cherche ici à embrasser trop de destinées et prive de sa faculté d'empathie le lecteur qui ne sait plus à quel saint se vouer...

D'une grande brièveté - j'ai lu ce texte le temps d'un dimanche après-midi - ce roman ne laissera sans doute pas en moi une empreinte durable, comme ce fut le cas des lectures que j'ai citées. On ne peut pas être toujours au plus haut de son talent... Rendez-vous avec son prochain livre !
Lien : https://delphine-olympe.blog..
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J'avais envie d'aimer ce livre.

Vraiment.



J'aime énormément la plume de Delphine de Vigan, ses thèmes, ses atmosphères sombres d'artiste torturée et le côté dérangeant propre à chacun de ses ouvrages.



Mais pas comme ça.



Pourtant, tout se présentait sous les meilleurs auspices : les histoires croisées et soigneusement écrites de quatre personnages désorientés et troublés. On découvre ainsi deux jeunes collégiens, Théo et Mathis, Hélène, leur professeure de SVT, et Cécile, la mère de Mathis. Chacun se démène avec ses propres démons, en les avouant plus ou moins au lecteur, et surtout avec ses liens invisibles qui le rattachent à d'autres, ses loyautés. Famille, honneur, amitié, mariage, différents motifs pour un seul et même résultat : le silence et la dépendance.



Le roman démarre de façon très brusque et poursuit son avancée à coups de très brefs chapitres, qui ne dépassent que rarement les trois ou quatre pages. Très vite, le lecteur est frappé par la noirceur de l'histoire, et la découverte de ce roman ne se fait pas sans heurts et frissons. le travail de l'atmosphère est savamment orchestré, et on sent une volonté de la part de De Vigan de frapper juste, d'émouvoir, voire de choquer.



Mais impossible pour moi de me laisser convaincre par ce roman. Je n'ai aucun problème avec les récits dramatiques, voire sombres, au contraire - la plupart de mes romans préférés peuvent complètement être qualifiés de "glauques". Mais pas lorsque cette tonalité est délivrée de façon aussi gratuite qu'ici. On peut absolument parler de sujets très difficiles voire épidermiques, mais pas en se limitant à des personnages aussi stéréotypés qu'ici, avec un déferlement de violence physique et psychique aussi peu introduit que développé. Non, on a plutôt l'impression d'un bombardement d'informations toutes plus prétendument choquantes les unes que les autres, sans aucun approfondissement et surtout aucune subtilité. On est effaré, sans conteste, on est incroyablement touché par ce que propose l'auteure, mais absolument pas de façon enrichissante ou simplement propice à une réflexion postérieure. le sommet de cet amas de clichés et de violence est atteint avec un final certes retournant, mais qui donne l'impression de tomber comme un cheveu sur la soupe après un roman qui ne s'est pas donné le temps d'exister.



En très précisément 200 pages, on n'a pas le temps de s'attacher à ces personnages réduits à des poncifs classiques, de réfléchir à ces situations de malaise profond, non, on est presque laissé pour compte avec une histoire dont on ne parvient pas à saisir le sens. Qu'a voulu raconter Delphine de Vigan ? Pourquoi ce livre ?


Est-ce une tentative de roman social ? Cela me laisserait dubitative, les personnages se réduisent à des portraits navrants de simplisme, et si on devine une tentative de critique des milieux bourgeois, jamais cette dernière n'aboutit à quoi que ce soit de convaincant.

Est-ce un drame familial ? Pourquoi pas, mais dans la mesure où l'on ne s'attache à aucun des personnages, l'objectif est manqué.


Ecrire a un sens. On ne balance pas des histoires sur des sujets aussi majeurs que l'abus, l'alcoolisme ou la dépression en laissant le lecteur se débrouiller avec. Les Loyautés est un roman qui m'a fait me sentir mal, mais absolument pas pour les raisons qui peuvent me faire aimer des romans terriblement oppressants et réussis comme le Meilleur des Mondes ou dans le registre contemporain, Les Garçons de l'Ete de Rebecca Lighieri, qui excelle là où Les Loyautés échoue.



Je n'exclus évidemment pas de lire les prochains romans de Delphine de Vigan, mais demeure néanmoins incapable de vous recommander pour une quelconque raison ce roman dont je ne parviens pas à apprécier la démarche. Peut-être l'avez-vous apprécié, et tant mieux, mais de mon côté, je reste sur une grande déception et une lecture profondément dérangeante.




Lien : https://mademoisellebouquine..
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Malgré une presse dithyrambique (où à cause de ?) je ne retrouve pas toutes les qualités de l'auteur dans ce livre. Les personnages sont passés au scanner comme elle sait si bien le faire, l'intrigue est plutôt bien mené, l'écriture très agréable mais voilà ça prend pas plus que ça. Il flotte un sentiment d'inachevé, un survol plus qu'une introspection et un sujet si souvent abordé par l'auteur qu'il semble presque être à bout de souffle.
Ca se lit bien et vite mais ça s'oublie aussi assez vite.
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Un livre truffé de lieux communs, de banalités, de préjugés. Et quand enfin, on arrive au dénouement, et bien il n'y en a pas. Delphine de Vigan a t-elle eu une panne d'ordinateur, de stylo, d'électricité ? Une fin bâclée !!
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Voici un des rare roman de cette auteure que je n'ai pas aimé, mais alors pas du tout. Pour moi l'histoire est plate, pas de bouleversement ni d'intrigue, il manque cruellement d'action. L'auteure est connu pour sa sensibilité qui passe à travers sa plume, et bien dans ce roman je ne l'aie pas retrouvé.
Arrivé à la fin du roman, pensant qu'il allait enfin se passer quelque chose et bien non, l'intrigue retombe et nous restons sur notre fin, pour moi un roman inachevé, sans fin... Vraiment déçu du voyage.
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Je ne vais pas résumer l'histoire qui est faite dans d'autres critiques.

C'est un livre déprimant !!!

J'aime bien cette auteur par ailleurs, mais j'ai littéralement détesté ce livre et j'ai bien du mal à en comprendre le succès de vente

A oublier d'urgence !

J'avais choisi ce livre pour le thèmes et la mise en scène d'adolescents (étant père moi-même de 3 adolescents)

Le thème sour les loyautés était prometteurs mais l'auteur a réussi à rendre son livre d'une tristesse sans nom et on a vraiment du mal à voir où elle veut nous emmener.


- le style - ce ne sont que des pensées de chacun des personnages
- les personnages adultes ne sont pas attachant et ont tous des vrais problèmes de communications , d'introversion, d'égocentrisme à tel point que ce n'est pas crédible et que ce ne peut être qu'une caricature

- les personnages des adolescents sont plus attachants, mais ne sont pas crédible. Chacun d'eux est finalement très mature (on sent qu'ils sont adultes avant l'âge), c'est pour cela que l'histoire ne colle pas => Theo ne peut pas aider son père comme il le fait et rechercher un plaisir dans l'alcool . Tout ce que cela fait c'est que cela déprime le lecteur car il est difficile de rester de marbre face à cette attitude de nos adolescents (le fait de boire) qui angoisse tous les parents (On ne peut pas enfermer nos ados à la maison, mais on espère qu'il soit raisonnable )

J'attendais quelque chose de plus crédible .... vraiment décus

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Théo, 12 ans, s'enfonce chaque jour plus profond dans les ténèbres de l'alcool et de la vie d'adulte, bien loin de ce qu'il devrait expérimenter pour son âge, notamment à cause de ses parents.
Son ami, Mathis, qui était avant un petit garçon sage et sans histoire, est entraîné dans ses histoires, n'osant pas
exprimer qu'il a de plus en plus peur pour Théo.
La mère de Mathis, Cecile, découvre une nouvelle facette de son mari et cela la change à jamais. Elle se met ensuite à parler toute seule et se demande si elle ne devient pas folle.
Hélène, la professeur de Mathis et Theo, aperçoit les changements de plus en plus graves chez ce dernier et croit voir chez lui sa propre histoire et revoir les violences qui lui étaient faites.
La route de ces quatre personnages va se croiser et se recroiser jusqu'à la fin.

Malgré le fait que je suis une gigantesque fan de "Rien ne s'oppose à la nuit", "Les loyautés" ne m'a pas conquis autant que ce dernier. le livre était trop court, et j'aurais aimé une autre fin, ou au moins un epilogue. L'émotion, qui aurait dû être présente au vu des sujets sensibles abordés, ne m'a malheureusement pas touchée à part l'histoire d'Hélène, véritable pépite de ce roman. L'écriture était également trop simpliste, dommage.

Ce roman véhiculait des idées importantes mais n'a pas malheureusement pas pour moi atteint le but escompté.
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Je n'ai pas été séduite par ce livre. Banal cliché d'un fait de société décrit par une plume qui semble avoir forcé le trait.
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En lisant le 4eme de couverture on se dit miam ça peut être bien noir. Quatre protagonistes un ado paumé, son meilleur ami (un peu paumé aussi), la prof principale et la mère du meilleur copain. L'ado paumé fils de divorcés qui ne se parlent plus et complètement différents devient alcoolique, entraine son meilleur ami dans son délire alcoolique, la prof principale se fait du souci, la mère du meilleur ami aussi et on attend de vois comment tout ça va déraper. Et en arrivant à la fin du livre on se demande toujours comment ça va pouvoir déraper… rien de bien noir, rien de bien glauque, une histoire banale sans vraiment d'intérêt…
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