Chacun est scruté, observé par un autre dans ce roman où tous se retrouvent néanmoins très seuls.
Il y a toujours quelqu'un pour aider mais ce quelqu'un ne va pas toujours jusqu'au bout.
Alors l'auteur pose la question des loyautés, de la fidélité que l'on doit ou que l'on s'imagine devoir à sa famille, à ses parents, à ses amis.
Car dans ce roman, il est précisément question de cela, de ce que l'on se doit à soi et aux autres pour pouvoir continuer à se regarder en face, à se considérer comme une personne digne d'être parmi les humains.
Delphine de Vigan a choisi ici un sujet délicat, celui de l'adolescence, de la construction de soi, du détachement avec son socle familial.
Hélène doit faire le deuil de son enfance maltraitée, elle doit s'en détacher mais Théo lui renvoie en pleine figure ce qu'elle croyait avoir enfoui.
Son comportement est limite et sans doute pas très réaliste, mais il donne à voir ce qui peut se passer dans la tête d'un enseignant concerné par le sort de ses élèves.
Mais je l'avoue, ce qui m'a vraiment marqué, c'est ce que vit Théo, pris entre ses parents divorcés qui ne peuvent pas s'entendre.
Et là, je trouve qu'il faudrait faire lire ce roman à tout parent divorcé !!!
La mère de Théo en veut à la terre entière pour ce que lui a fait son ex mari et ce petit garçon en a bavé avant d'en arriver là.
Cela peut sembler banale mais les mots blessent, même quand ils sont prononcés à destination de l'autre qui n'est plus là.
C'est donc un roman bref, incisif, doux aussi mais terriblement cruel !
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