AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,44

sur 714 notes
C'est par un soir de décembre que l'histoire... se termine, et que le roman peut commencer à exister...
Matthieu Brin est un homme comblé: séduisant, auteur d'un premier roman à succès enchaînant les interviews et les plateaux télé, un boulot correct, une femme aimante et désirable, deux enfants adorables.... le succès de son livre est tel qu'il reçoit des dizaines de lettres tous les jours, essentiellement de femmes tombées sous le charme de sa plume. Mais, un jour, un courrier, pas tout à fait comme les autres, lui parvient directement chez lui. Pas de signature mais une écriture reconnaissable, Matthieu comprend très vite qu'il s'agit de Sara, son ancien amour. le cours de sa vie va alors prendre une toute nouvelle tournure...

Delphine de Vigan nous livre un roman, un véritable hymne à l'amour mais surtout au désir de l'autre, de la résistance de ce désir.
Les personnages de ce roman sont vivants et vibrants. On entrevoit une angoisse enfouie, un drame intérieur chez le héros. Même si cette histoire peut sembler banale, l'auteur a su mettre des mots, des ressentis pour la rendre incroyable. Elle nous parle de la faiblesse et de la fragilité humaine.
Le style est vif et poétique.

Un soir de décembre ... ou de novembre, qu'importe, l'ivresse est là...
Commenter  J’apprécie          590
Matthieu Brin, écrivain sur le tard, vient de publier son premier roman, qui a un certain succès. Malgré cela, il continue de mener sa vie de famille (marié, deux enfants) et professionnelle (rédacteur dans une agence de pub) comme auparavant. Un soir de décembre, il découvre une lettre d'une de ses lectrices, une lettre qui ne ressemble pas à toutes les autres, une lettre d'une femme qu'il a connue et quittée dix ans auparavant, un soir de décembre... Cette lettre est la première d'une série de cinq. S'ouvre alors en lui une brèche, qui l'amène à remettre en question son petit train-train tranquille. Il finit en dépression, s'isole et s'enferme en lui. Sa femme, ses enfants, son travail ne lui donnent plus l'envie, le désir...

Dans ce petit roman de 192 pages, on peut suivre les différentes étapes par lesquelles passent Matthieu, dans les méandres de sa pensée, au fil de ses questionnements intérieurs. On peut observer ses états émotionnels qui vont de mal en pire, puis le voir sortir la tête de l'eau petit à petit. Delphine de Vigan le fait de manière fort délicate, tout en sensibilité, sans jamais tomber dans le mélo. Et même sans avoir ressenti la moindre empathie pour Matthieu (je ne plussoie pas son rapport avec les femmes), j'ai malgré tout apprécié ma lecture.

L'histoire, somme toute banale, évoque l'être perdu de vue, qui réapparaît dix ans plus tard. Il évoque le désir de le retrouver sans jamais vouloir y succomber. C'est cette résistance que l'on vit avec Matthieu, cette résistance qui va chambouler sa vie de couple, sa vie de famille, qui va l'entraîner dans les tréfonds de son mal-être.

Peu de dialogues. Tout est dans la description des événements et les retranchements intérieurs de Matthieu. Pourtant narré à la troisième personne, on est toutefois proche de lui. C'est soigneusement réussi, surtout en même pas 200 pages.

Si je n'ai pas toujours su apprécier les livres de Delphine de Vigan, sa plume a en revanche toujours su me charmer. C'est encore le cas ici, la belle plume de l'autrice, doucereuse et sensible, m'a enchantée. Certains passages sont très beaux, certaines phrases m'ont parlé et touchée. Elle a même réussi à ne pas me faire détester Matthieu, alors qu'il est le genre de bonhomme qui me taperait vite sur les nerfs en temps normal ! J'ai donc passé un agréable moment.
Commenter  J’apprécie          587
Avec « Un soir de Décembre » , j'avais découvert une auteure qui m'avait singulièrement marquée. Bien avant, les succès qui allaient suivre, Delphine de Vigan montrait déjà une écriture d'une grande sensibilité et d'une grande richesse.
Son personnage un auteur la quarantaine, marié, deux enfants, reçoit une lettre d'une lectrice qu'il a aimé profondément, et ce retour du passé va bouleverser les fondations de son couple. Delphine de Vigan tel Alain Baschung (dont elle est fan) dans sa magnifique chanson « comme un légo » scrute ses personnages avec la hauteur qu'il faut pour aller au plus près des émotions, des corps, des sentiments.
Le tout avec une justesse remarquable. Un roman d'ambiance forcément anxiogène, dérangeant mais profondément pudique. Des débuts prometteurs (en réalité son deuxième roman), largement confirmé depuis.

Commenter  J’apprécie          550
Suite à la parution de son premier roman, Mathieu, un écrivain de 45 ans, marié, deux enfants, reçoit une lettre qui va réveiller une passion amoureuse vécue dix ans plus tôt.
Partagé entre sa vie de couple qui subit l'usure et la routine, et le souvenir de Sara, cet amour perdu, Mathieu voit sa vie bouleversée. Désemparé, il exhume le passé, plonge dans cette histoire ancienne; il s'interroge, revit ses désirs, ses émotions.
C'est douloureux, passionné, fragile, nostalgique.
"Je sais maintenant que les histoires se jouent dans les premières heures, dans les premiers mots. Les jeux sont faits. Celui qui donne et celui qui reçoit. Celui qui gagne et celui qui perd. Et tout est là, cartes retournées, face cachée, sur la table" (page 91).
Malgré un début un peu falot, on s'attache à cette l'histoire qui se lit d'une traite.
Premier contact avec cette auteure (même si j'ai vu le film "No et moi" tiré d'un de ses livres) Et contre toute attente c'est une agréable surprise.
Une écriture fraîche et fine.
Commenter  J’apprécie          460
Il y a des livres qui trainent sur nos étagères, pour lesquels on repousse toujours la lecture et une fois celle-ci achevée, on regrette de ne pas l'avoir fait avant. C'est le cas pour Un soir de décembre.
J'ai retrouvé l'écriture de Delphine de Vigan que j'avais découverte avec "les heures souterraines".
A nouveau elle y décrit des personnages torturés par les épreuves de la vie et qui progressivement se rendent compte que dans leur vie quelque chose ne va pas. Petit à petit on découvre leurs faiblesses, leur doutes, leurs regrets. Cet homme écrivain, dont la sortie du livre va perturber la vie car une lectrice va lui écrire des lettres. Cette lectrice n'est pas n'importe qui, il l'a connait. Il l'a aimé avec passion et désiré et cette histoire va faire basculer sa vie confortable.
A souligner aussi que l'écriture est toujours aussi belle et brillante.
Commenter  J’apprécie          440
Le coeur a ses raisons que la raison ignore. Et elles peuvent nous compliquer la vie...

"Un soir de décembre" remue les sédiments qui restent en nous quand l'amour se retire. Un être aimé ne disparaît jamais complètement dans le néant et parfois le passé revient sonner à notre porte.

Delphine de Vigan fait parler avec beaucoup de justesse et de sensibilité le coeur d'un homme, mari et père. Une femme qu'il a aimée autrefois se rappelle à lui et le plonge dans le doute et la mélancolie. Retour de flammes ou mirage ?

Un livre qui touche une corde sensible et nous parle de la fragilité du coeur et du couple grâce à une écriture sobre à hauteur d'hommes. Et de femmes...
Commenter  J’apprécie          384
Un soir de décembre, un homme quitte une femme rencontrée dans un avion, quatre mois plus tôt.
Cet homme va rentrer dans le rang, se poser, calmer ses ardeurs masculines.
Avec cette brève aventure, il voulait céder à une ultime faiblesse, pardonnée d'avance, avant de s'embarquer pour un long voyage, celui du mariage.
Tandis qu'il s'installe dans une vie confortable et écrit son premier roman à succès, une femme défaite, perdue, laissée sur le bord de la route, tente de se remettre à vivre normalement.
Elle a lu son livre qu'elle qualifie de "boomerang".
Alors, dix ans après, elle aussi écrit.
Elle lui écrit des lettres dans lesquelles elle raconte leur histoire inachevée, dans lesquelles elle se raconte, faisant renaître en lui un désir dévastateur qui va nourrir sa propre écriture.

"Un livre peut-il porter à ce point la trace d'une femme ? Peut-on écrire seulement pour ça, pour se rapprocher de quelqu'un ou- de manière plus juste- pour l'attacher à soi ?".

C'est aussi dans l'écriture qu'il trouvera le seul moyen d'exorciser le passé, d'assécher son corps pour que rien ne subsiste du rêve, ni de la fable.

J'imagine que chaque lecteur a une plume dans laquelle il se retrouve, se sent bien, dans laquelle il se glisse confortablement, avec confiance.
J'ai trouvé la mienne dans celle de Delphine de Vigan....
Son style, sans être alambiqué, est recherché mais clair, précis.
Elle trouve les mots justes pour traduire les émotions ou les états d'âme de ses personnages.
Elle parvient à leur donner du corps, une densité qui ne les alourdis pas pour autant.
Avec elle, les dialogues ne me sont pas nécessaires tant est grand mon plaisir de lecture.
Jamais je n'ai d'impression de longueurs, même s'il lui arrive parfois de répéter le même propos.

Dans cet opus reviennent deux thèmes déjà abordés dans D'après une histoire vraie :
L'angoisse de la page blanche, le "qu'écrire après ça ?" et l'emprise morale ou émotionnelle exercée par un tiers.
Une emprise qui a un impact direct et puissant sur l'inspiration de l'écrivain tout en l'anihilant physiquement.
4🌟🌟🌟🌟 seulement pour cette impression de propos déjà abordé mais le bonheur de lecture est intact.
Commenter  J’apprécie          3714
Mathieu, marié, père de deux enfants est devenu romancier sur une impulsion. Ce premier roman est un grand succès littéraire.
Une lettre d'une lectrice, suivie de trois autres, va bouleverser son existence.
Avec son style élégant, qui coule tout seul, Delphine de Vigan nous plonge en compagnie de Mathieu dans des réflexions sur l'amour, sur l'image de soi, sur la solitude, sur l'écriture.
C'est un roman qui se lit en quelques heures, qui est sobre, profond, sensible, beau, attachant, émouvant.
Commenter  J’apprécie          351
Matthieu Brin est écrivain. Marié à Elise, la femme de sa vie, il commence à recevoir des lettres de Sara avec laquelle il a vécu une brève mais intense liaison juste avant son mariage. Il commence alors l'écriture d'un roman basé sur son histoire avec Sara. Il recommence à désirer Sara. Ce désir le détruit littéralement. Il s'étiole tant physiquement que mentalement. Je ne dévoilerai pas la fin du roman mais je trouve que Delphine de Vigan tient le lecteur en haleine jusqu'à la fin.
La lecture de ce roman a été un plaisir et j'ai adoré l'écriture toute en finesse de Delphine de Vigan. Je le recommande absolument.
Commenter  J’apprécie          343
Delphine de Vigan n'a pas son pareil pour dresser des portraits de notre vie quotidienne avec habileté et justesse. Un soir de Décembre est sûrement son oeuvre la plus marquante et aboutie. Chacun de nous peut facilement s'identifier à ses personnages, à un ou plusieurs endroits du chemin. Sa plume apprivoise le lecteur et créé de l'empathie.

La force de l'autrice va encore plus loin. D'un style élégant, elle image superbement les situations les plus classiques et fait naître la métaphore qui déchire. Celle que t'as jamais lue avant et que tu aurais tellement aimé écrire avec ton cerveau à toi !
Delphine de Vigan c'est la grande classe.

Ensuite, vient le roman. Delphine de Vigan nous raconte des histoires, et réveille en nous la magie du rythme et de la surprise.

Un soir de Décembre, c'est avant tout la confession d'une femme en papier. Sara.
Sur la feuille, Sara glisse sa voix, celle restée silencieuse pendant des années. Sara fragmente son discours amoureux tel un fil conducteur, en écrivant des lettres épisodiquement comme un abonnement.
Elle mène ainsi le destinataire là où tout peut basculer.
Sara cherche sa place dans un monde difficile à domestiquer.

" Parfois je me noie dans la foule, me laisse porter, je presse le pas, juste pour vérifier que je suis encore vivante."
"J'entretiens des relations dépourvues de contenu, privées de sens, j'écoute et je n'ai rien d'autre à offrir que l'écho feutré de mon silence."

Sara incarne ces femmes que les hommes dévorent avec désir et sans amour.


Un soir de Décembre, c'est la vie de Sara à travers les yeux de Matthieu. Sur la feuille, Matthieu voit Sara. de sa lecture et de ses fantasmes, Matthieu écrit Sara, il l'envisage, il la fait vivre au détriment de sa propre existence. Sara devient le produit de sa créativité et la muse inspiratrice de son ouvrage.
Par son regard imparfait, où la vue est trouble, il retrouve la clarté comme des souvenirs venant l'étouffer et gorger d'eau ses poumons. Matthieu sent son corps vivre, rempli par un appétit érotique boulimique.

"Il écrit cette faim qui le dévore aujourd'hui, lorsqu'il se penche sur la feuille, lorsqu'il pénètre en elle, lorsqu'il observe l'encre bleue se répandre dans la fibre du papier."
"Matthieu n'écrit rien d'autre que le souvenir d'une femme, dilué, distillé à l'infini."

Matthieu se meurt pour mieux renaître.


Un soir de Décembre, c'est l'aventure chaotique d'une femme, Élise, qui observe avec impuissance le déclin bouleversant de son mari. Élise tourne la page.


Un soir de Décembre, c'est l'histoire d'un livre.

"Un livre est comme un amour blessé, lacunaire, il contient en lui ce qu'il aurait pu être et qu'il n'a pas été, il porte en lui la douleur d'avoir été abandonné."


Lu en novembre 2020.
Commenter  J’apprécie          338




Lecteurs (1640) Voir plus



Quiz Voir plus

Delphine de Vigan

Delphine de Vigan a écrit son premier roman "Jours sans faim" sous un pseudonyme. Quel est-il ?

Agnès Dantzig
Lou Delvig
Sara Dliping
Mia Dumrig

10 questions
256 lecteurs ont répondu
Thème : Delphine de ViganCréer un quiz sur ce livre

{* *}