quand…
quand
forcés à tant de périlleuses audaces
leurs navires ont quitté les routes de certitude
les hommes chantaient des hymnes de courage
si les vents ne l'avaient livrée à la houle
la carte aurait servi à quelque approche nouvelle
là où reposent encore
des ancres couvertes d'algues
les fils périrent jadis au lieu même des pères
chaque été…
chaque été
ils accostent aux rives fabuleuses
marquées de sang et de sel
le sable qu'ils foulent
dissimule l'antique empreinte d'autres pas
fosse d'oubli des rivages piétinés
des armes s'y abîment
dans la lente corrosion du métal trempé
ils ne viennent plus à l'aube
sur ces plages vides
où dans la surprise et l'épuisement
se jouaient
l'avenir des peuples et e destin des rois