Frida : petit journal intime illustré

La mort comme amie intime, comme double, âme-soeur... c'est le parti pris de Vanna Vinci pour dialoguer avec la fameuse Frida Kahlo. Il faut dire que Frieda - devenue Frida un peu plus tard quand l'Allemagne devient nazi - cotoie la mort depuis sa plus tendre enfance, touchée par la polio, avant de ne plus jamais la quitter en ce 17 septembre 1925 où son taxi percute un tram et qu'elle se retrouve entre la vie et la mort, empalée par une barre en fer qui ressort de son vagin. Suit des années et des années de souffrances que Frida conjure par la peinture et les amours, dont celui, impérissable, pour le grand Diego Rivera.
Forte et fragile, solitaire et dépendante, rebelle et traditionnelle, exubérante et introvertie, voilà le portrait contrasté qui ressort de cette biographie et de ses magnifiques peintures.
Superbement dessiné et écrit, c'est un roman graphique très beau, touchant et qui me semble très proche de l'essence de cette extraordinaire peintre mexicaine. Je conseille vivement.

Un roman graphique étonnant à plusieurs titres.
Le dessin très graphique (je pourrais même dire avec du tempérament) joue la carte d'une certaine sobriété. Il n'est pas rare de voir des couleurs saturées au possible pour tout support évoquant Frida Kahlo. Ici, la dessinatrice accentue le trait, noir et épais, donnant encore plus de coffre à l'artiste mexicaine mais conserve des couleurs légèrement rabattues, donnant un aspect assez doux à l'ensemble des compositions. L'histoire est une longue conversation entre la peintre et la mort et reprend de nombreux éléments fondateurs dans la vie de Frida Kahlo : sa famille (et notamment son père), ses origines (allemande et indienne - mexicaine), son goût immodéré pour le sexe, son accident, la politique, et bien entendu ses deux amours que sont la peinture et Diego Rivera.
La narration évite l'écueil du drame et la carte "artiste maudit" et présente un portrait sans tabou d'une artiste de caractère et de conviction par le biais du personnage de la mort présentée comme une vieille amie jouant les intervieweuses.
Enfin, chaque page est magnifique avec des compositions inédites. Bulles et cases sont éclatées et recomposent des oeuvres de l'artiste mexicaine.
Bref, un régal!

Frida Kahlo est réellement rentrée dans ta vie quand tu as visionné ce fameux film où Salma Hayek l'incarne si justement. Depuis, quand tu croises l'image un peu trop pop culture/commerciale qu'elle est devenue, tu penses à certaines scènes de ce film, au corps fracturé que Frida Kahlo avait réellement, au personnage extravagant et déterminé qu'elle était, à ce que voulait dire pour elle être une femme. Tu as reçu ce titre, dont tu parles aujourd'hui, grâce à une opération Masse critique de chez Babélio, et il s'avère que ton choix a été encore une fois heureux. Cet album, qui se présente comme un journal intime illustré, est en effet un très doux coup de coeur de lecture !! Cela ne veut pas dire que la vie de Frida Kahlo était douce, loin de là. Rien ne nous est d'ailleurs épargné de ses souffrances physiques, de ses exaltations intimes, de ses amours déçues. Non, ce qui s'est avéré doux dans cette histoire, c'est ce parti pris d'un dialogue posthume entre la mort et Frida, un dialogue qui parcourt tout le livre et permet à Vanna Vinci de raconter l'histoire de cette femme unique. Tu as retrouvé beaucoup de scènes qui t'avaient marquée dans le film, sa vie d'étudiante, sa rencontre avec Diego Rivera, l'accident qui a failli lui coûter la vie, son mariage, ses amours tumultueuses, Trotsky. En ouvrant ce livre, il faut s'attendre à ouvrir un album BD très bavard, où les bulles prennent en général les 3/4 de la page. Il faut dire qu'il y a aussi beaucoup à raconter… rien d'étonnant. Les dessins sont cependant très présents aussi, et très beaux, très fidèles à l'esprit des tableaux de Frida Kahlo. Tu as d'ailleurs beaucoup apprécié que Vanna Vinci y fasse référence sans chercher à les copier, un travail subtil extrêmement bien réussi. N'hésitez pas à rencontrer Frida Kahlo à votre tour, via cet album, vous ne serez pas déçus. Les adeptes de l'artiste n'y apprendront sans doute rien de plus sur sa vie, mais apprécieront je pense ce bel ouvrage/hommage. Et toi lectrice, tu restes toujours impressionnée par le courage de Frida Kahlo face à la douleur physique, par cette position allongée qui lui permettait quand même de peindre, et toute cette épopée du corps devenue une merveilleuse et unique oeuvre artistique.
Lien : https://leslecturesdantigone..

Gros coup de coeur pour cette BD!!! Je ne connaissais rien de Frida. Je n'ai pas vu le film de Salma Hayek et je n'avais aperçu jusque-là que les nombreuses images kitsch de cette artiste qui traînent un peu partout. Ma mère l'adorait mais je ne m'étais jamais penchée sur le sujet. C'est chose faite avec cette BD qui bien qu'extrêmement dense au niveau du texte, passe comme une lettre à la poste. Je l'ai lue d'un trait. Je me suis fait happer par l'histoire si peu banale de cette artiste si singulière. Que de souffrance et quelle énergie déployée! Une vraie leçon de vie. Comme je l'ai déjà dit dans des critiques précédentes, j'aime beaucoup découvrir un artiste ou un personnage historique par le biais de la BD que je trouve plus accessible par son format court. C'est une bonne entrée en matière quand c'est bien fait. C'est le cas ici. Les dessins sont magnifiques et l'angle de lecture proposé est original.
Je la conseille vivement!
Du coup, je vais regarder le film.

Lecture émouvante pour ce petit journal intime ! Frida Kahlo étant mon artiste-peintre préférée, j'ai pris un certain plaisir à redécouvrir son parcours de vie atypique à travers ce roman graphique !

Au fil des pages, on découvre un échange entre elle et sa compagne de voyage, la Mort, avec qui elle flirte depuis son terrible accident. Accident dont la date fatale, le 17 Septembre 1925, est celle qui marquera à jamais sa vie et rythmera son quotidien.

Mais malgré ce terrible événement, Frida a toujours su cultiver avec grâce sa différence et savait l'afficher fièrement, la tête haute. Elle nous dévoile avec pudeur, la relation qu'elle avait avec son père qui a su lui transmettre le goût de l'art dès son plus jeune âge, et plus précisément celui de la peinture, si chère à ses yeux. Cet art, moteur de son existence, lui a permis de canaliser ses angoisses les plus profondes et d'en faire un panel d'oeuvres extrêmement riches.

Elle a toujours peint avec le coeur, et les mots qu'elle n'arrivait pas à formuler à voix haute, elle savait les manier et les retranscrire à travers ses peintures. La majorité de ses oeuvres sont le fruit de toute sa douleur et de ses différents combats, et sont bien évidemment, d'une beauté époustouflante quand on en connaît le sens.

Frida a toujours su se démarquer des autres artistes, se moquant des règles et de la bienséance. Elle était un électron libre et a fait de son histoire, un combat pour la vie. À travers cet ouvrage, on fait une rétrospective de cette fragilité qui ne la quittait jamais, et en même temps, de cette grande force dont elle faisait preuve.

Curieux ? Si vous ne connaissez pas l'artiste, je vous invite chaleureusement à vous plonger dans son univers issu de son parcours personnel, et si comme moi, Frida a été ce modèle de femme forte à laquelle vous vous êtes raccroché, sans nul doute que cette lecture vous plaira !
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