Dans mes yeux

Dans cette oeuvre, Bastien Vivès décide de ne pas montrer l'un des protagonistes d'une rencontre amoureuse. le thème reste le même mais la méthode change puisque nous découvrons l'action dans les yeux de son héros, un jeune garçon. C'est intéressant comme approche car on est bien dans un point de vue subjectif pour une analyse de lecteur qui sera objective.

Ce crayonné donne un aspect de beauté aux planches. Mais là encore, la fin nous laisse perplexe. On dirait que l'auteur ne sait pas comment terminer ces histoires ou du moins, cela se termine en queue de poisson ce qui laisse toujours un goût amer un peu comme dans celui du chlore. Je pense qu'il a prit en compte ces remarques car la suite de son oeuvre sera un cran au-dessus.

Voilà une BD que j'ai trouvé (c'est rare) dans une boite à lire. Je ne peux pas dire que la couverture m'ait attirée de prime abord (ce serait plutôt l'inverse) mais le nom de l'auteur m'était familier. Je l'ai donc rapportée à la maison, où elle est restée plus de six mois sur une étagère, avant que je me décide à l'ouvrir.

L'histoire commence par l'opération de séduction d'une jeune étudiante en lettres par le narrateur. Leur rencontre se passe à la bibliothèque. On sent de l'hésitation du côté de la jeune fille, par timidité, par peur de s'engager ? La sensualité est palpable, l'attirance est physique avant tout. le premier baiser arrive, puis la première nuit...

Fabien Vives n'avait que vingt-cinq ans quand l'ouvrage a été publié. Il a choisi comme thème celui d'une rencontre amoureuse, une rencontre assez quelconque, mais qu'il raconte assez joliment, en se mettant dans les yeux du narrateur, que l'on ne voit jamais. C'est la jeune femme que l'on suit, on ne verra pas le jeune homme. C'est la grande originalité de l'album.


Fabien Vives utilise des crayons de couleur, en privilégiant les couleurs chaudes. le rouge prédomine. Au fil des pages, je me suis habituée au graphisme et au final je trouve que les dessins sont en phase avec le texte. La jeune femme aux cheveux roux est très féminine dans sa façon de se vêtir, dans ses expressions. On est sous le charme, tout comme le narrateur.

J'ai parcouru cet ouvrage avec plaisir mais je dois dire que la fin m'a déconcertée. J'ai peut-être raté quelque chose tant il me reste un goût d'inachevé. Ce sera mon bémol (avec la couverture que je trouve affreuse).

Une première approche de l'auteur intéressante mais je ne suis pas totalement conquise par cet album.
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Le narrateur rencontre une jolie étudiante dans une bibliothèque. Il tombe sous son charme et entreprend de la séduire.

Deux Vivès d'affilé, je suis un peu obligée de comparer...
Polina et Dans mes yeux sont tout l'inverse l'une de l'autre.
Avec Polina, je n'avais pas particulièrement apprécié le trait de l'auteur, mais j'avais été impressionné par les émotions, les regards des personnages, ici, j'ai plus accroché au traitement visuel du récit : couleurs, points de vue, cadrage et esthétique.
Concernant l'histoire (c'est ce qui m'avait le plus accroché dans Polina), dans Dans mes yeux, c'est ce qui m'a le moins emballé, ce qui m'a laissé sur ma fin.

Ici, nous avons une tranche de vie, un amour furtif. le fait d'être littéralement dans les yeux du narrateur/personnage dont on ne connait pas le nom, dont on n'entend jamais les pensées, ou les répliques fait ressentir de l'incompréhension. on aimerait en savoir plus et je pense que c'est le but de la démarche. En cela, j'ai trouvé cette BD assez impressionnante.
Après, est-ce que c'était ce que je recherchais ? Je n'en suis pas vraiment sûre.

En tout cas, pas mal du tout !

Bastien Vivès ne manque jamais d'imagination et sait surprendre son lectorat à chaque création. Au début, je ne savais pas très bien ce qui ce passait. Puis très vite j'ai compris, nous sommes celui qui regarde. Nous sommes en caméra subjective. On est en face d'une étudiante avec qui on échange. Petit à petit, on va se voir plus souvent. Resto, cinéma et pour finir dans votre lit chez vous. Une relation qui commence sur la banalité comme dans la vie réel. C'est une immersion dans le corps d'un autre.

On pourrait crier au manque d'originalité mais ce n'est pas ce qui peut qualifié le dessinateur. D'ailleurs, il le prouve avec le choix graphique. Vous pourriez croire à un dessin classique, du noir et blanc, une coloration par ordinateur. Pourquoi faire classique quand on peut sortir ces crayons de couleurs? Si vous ne me croyez pas, il suffit de regarder la couverture. le rendu est magnifique. Comme à son habitude, il dessine des femmes qui sont belles. Et pour une fois, elle n'a pas de très grosse poitrine. 

Un parti-pris intéressant pour cette BD en "caméra subjective" : nous sommes le narrateur et vivons à travers ses yeux sa rencontre avec une jolie étudiante un peu perdue. Un peu agaçante aussi, mais c'est un avis personnel.
Mon ressenti est mitigé par rapport à cet ouvrage, dans lequel j'ai aimé le temps laissé aux images, aux non-dits, aux sensations. Je suis par contre restée sur ma faim, cela manque un peu de conviction et de profondeur à mon goût.

L'histoire racontée ici est sans importance, elle est on ne peut plus banale, c'est l'histoire d'une rencontre, d'un jeu de séduction et ce qui s'ensuit. Ce qu'il y a d'intéressant ici c'est la manière dont cette histoire est racontée, avec des images en vision subjective du personnage narrateur. Mais ici le narrateur ne parle pas, on ne voit que ce qu'il voit, et pour ce qui est dit, on ne peut lire que ce qu'il entend, comme si on n'entendait que la moitié d'une conversation au téléphone. Je n'ai encore jamais rencontré ce type de narration en bande dessinée, et l'effet est très réussi : c'est comme si le lecteur était ce personnage, comme si la fille s'adressait directement à lui, qui la voit à travers les yeux du "narrateur". J'amie beaucoup l'esthétique des dessins, aussi, avec ces traits de crayon et l'image qui se brouille quand le personnage est ailleurs ou mal à l'aise. C'est donc un très bel album, même si je suis un peu restée sur ma faim par rapport au contenu de l'histoire.

Le lecteur est invité à rencontrer une fille à la bibliothèque puis à partager quelques moments de vie avec elle.
Bastien Vivès transforme l'expérience.

Très beaux dessins, narration très originale.

C'est la première fois que je lis une BD et que je suis réellement dans le corps du personnage principal, c'est assez peu ordinaire, ça m'a un peu perturbée; d'où le titre « dans mes yeux ». de plus, il n'y avait pas beaucoup de dialogue, il fallait plus être attentif aux illustrations, qui sont d'ailleurs très bien dessinées par un très beau coup de crayon. Moi qui adore quand il y a du dialogue j'ai été un peu déçue.
On ressent le malaise de la jeune fille avec laquelle nous parlons tout au long de la BD mais aussi ce malaise vient du fait qu'elle soit amoureuse de lui. Au fil des pages une relation amoureuse s'installe entre eux, on les voit ensemble à travers leur quotidien, chaque lieu est très bien distingué par une illustration, on sait où on va. Ils vont à la bibliothèque, au cinéma, au restaurant, au zoo, chez l'un l'autre. C'est une relation amoureuse banale, pas de suspense, rien de très palpitant et la fin malheureusement n'a pas été à mon goût.

Dans mes yeux prouvent une fois encore que Bastien Vivès est aussi bon auteur que dessinateur. Tout est parfait, de la mise en scène à la psychologie de ses personnages. Ses histoires sont universelles, elles parlent de nous, de nos amours, de nos doutes. Une bande dessinée qui n'est pas toute récente mais qu'il faut absolument découvrir si vous aimez déjà l'auteur – vous pouvez bien sûr la lire si vous ne connaissez pas encore son travail mais ce n'est peut-être pas par celle-ci qu'il faut le découvrir.
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