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3,71

sur 279 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Innovateur et unique avec cet homme qui reste en retrait comme si son cerveau était une caméra avec parfois des gros plans qui subliment les parties du corps de cette jeune fille aux cheveux roux. On ne verra que ses mains ce qui a pour effet d'avoir la sensation d'entrer dans le roman graphique. Beaucoup aimé les dessins en mouvement aux couleurs chatoyantes. Un graphisme qui parle vraiment. Suis bluffée. Si toutes les femmes pouvaient être observées de la sorte !

Dans vos yeux
J'ai eu l'aveu de votre âme
En caractère de flamme
Je m'en suis allé joyeux
Pendant alors mon espace
Au coin d'horizon qui passe
Dans vos yeux
Dans vos yeux
J'ai vu s'amasser l'ivresse
Et d'une longue caresse
J'ai clos vos grands cils soyeux
Mais cette ivresse fût brève
Et s'envola comme un rêve
De vos yeux
Dans vos yeux
Yves Jamait
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Le narrateur – ou appelons-le plutôt le spectateur – rencontre une jeune et jolie étudiante à la BU. Son regard reste posé sur elle pendant toute l'histoire, il se gorge de son image autant qu'il le peut. Venu là pour lire, il ne savait pas qu'il tomberait amoureux de cette rouquine un peu mutine. « À ta place, j'irais lire autre part, c'est chiant la bibliothèque. » (p. 24) Elle, c'est une étudiante en Lettres Modernes qui ne lit pas beaucoup, mais qui a gardé de son enfance le souvenir d'un album qu'elle feuillète souvent.
Elle est un peu timide, mais elle irradie. Son assurance fragile se brise souvent dans un éclat de rire. le spectateur veut la séduire, mais doucement, sans l'effaroucher. Il l'écoute parler d'elle, il l'accompagne au cinéma, au zoo et dans des soirées. Délicatement, il se rapproche d'elle sans la brusquer. Il a compris dès le début qu'elle était un peu fébrile, pas toujours à l'aise. Quand il la rejoint chez elle, on suit d'abord son trajet parisien jusqu'au studio qu'elle habite : ce voyage amoureux est propice à l'impatience et la rêverie. « Depuis le moment où tu es venu me chercher devant la fac, j'avais envie de t'embrasser. On parlait, on parlait, mais tu ne m'embrassais pas. » (p. 60) Impatience de sa part à elle, prudence de son côté à lui. Entre eux, les baisers sont toujours aveugles et ils lui ferment les yeux. Image noire quand elle est proche de lui.
Le narrateur n'en est donc pas un, pas vraiment. Il se contente de regarder et d'écouter. Dans la disposition de la page, les cases vont par deux, comme deux yeux qui suivent tous les gestes de la jeune fille. Il y a un dialogue, des questions et des réponses, mais les seules répliques que nous avons sont celles de la jeune fille. Quoi que dise le garçon, finalement, cela a peu d'importance. Ce qu'il voit est plus puissant que tout ce qu'il peut dire, voire entendre. Parfois les paroles se brouillent et s'estompent pour former un brouhaha : quand il doit subir les autres qui ne sont pas elle, il n'entend plus rien et seul son regard compte, toujours posé sur cette fille si particulière, celle fille dont il est amoureux.
Servi par un très joli crayonné et une réelle maîtrise du mouvement, cet album m'a bouleversée. Dès le début, les premières pages qui sont comme les planches-contact d'un souvenir. Car cette histoire est un souvenir, comme en témoigne la fin. L'émotion file dans tout l'album : on sent que cette jeune fille est sur le fil, qu'elle hésite et qu'elle doute d'elle-même et de ses désirs. La tension émotive qui s'accumule explose dans la dernière partie, et elle a explosé chez moi aussi. Cette histoire, je l'ai vécue (l'auteur aussi, mais nous ne nous connaissons pas) ou du moins j'ai vécu cette situation d'errance et de déséquilibre. Voir ce souvenir en images et en couleurs, c'est stupéfiant, d'autant plus que Bastien Vivès maîtrise d'un bout à l'autre toute la puissance émotive de son propos : pas de débordement dégoulinant, pas de voyeurisme et pas d'hyperbole. Cette histoire fait mal, mais les douleurs ne sont toujours que personnelles, donc minuscules pour les autres, et c'est ce tour de force auquel parvient l'auteur : partager la puissance intime d'une douleur qui n'est pas la nôtre.
Polina m'a replongé dans mes années de danseuse, Amitié étroite rassemblait déjà de nombreux échos personnels : Dans mes yeux est une porte ouverte sur mes souvenirs. À chaque fois, Bastien Vivès vise juste. Précision : je ne prétends pas que l'auteur écrit sur mon histoire, je dis qu'il écrit pour le moi dans le sens où chacun de ses ouvrages me touche et interroge ma propre histoire. Ils sont rares les auteurs capables d'une telle prouesse. Ainsi, j'affirme que le dessinateur est aussi doué que l'écrivain : l'auteur, qu'il use de la plume ou du pinceau, mérite ce titre quand il emmène son lecteur au-delà de son histoire et qu'il lui ouvre les portes de sa propre réalité.
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Elle fréquente la même bibliothèque que lui, le soir. Elle est jeune, elle est belle, elle le regarde et lui parle. Régulièrement ils se revoient, il l'observe, amoureusement, évoluer sous ses yeux.

Avec cette BD, ce roman graphique, on prend le temps d'admirer, de se laisser séduire, tout comme le dessinateur face à cette femme qui prend toute la place de son champ de vision. Les planches, crayonnées de couleurs vives, résonnent parfois des contrastes de couleurs vives et sombres qui se juxtaposent. C'est un immense plaisir d'avoir, dans ses yeux, de tels dessins, à la fois humbles par leurs dimensions, leur technique, leur finition, et sacrément efficaces par leur puissance et leur justesse.

L'époque étudiante, les révisions en bibliothèque, les sorties cinéma, les rencontres, les fêtes, les amours, tout ce "décor" apparaît très réaliste alors que la forme pourrait sembler naïve par ces couleurs saturées.

Je souhaite aussi souligner la justesse dans les (....)
Lien : http://chezlorraine.blogspot..
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Critique rédigée en 2018 et que je laisse en ligne, mais après les révélations faites sur cet auteur, je ne recommande en aucun cas la lecture - et encore moins l'achat - de ses ouvrages, celui-ci ou d'autres. Merci de veiller à ne pas soutenir un homme qui tend à banaliser l'inceste, la pédocriminalité et la pédopornographie, dans son art comme dans ses propos sur les réseaux (de nombreux articles existent sur le sujet, sa page wikipédia recense les ouvrages incriminés). Je vous laisse donc sur ma critique de 2018, alors extrêmement peu informée.


J'ai eu récemment le plaisir de découvrir cette bande dessinée au dessin très travaillé dont plusieurs aspect m'ont plu.
L'histoire est vue à travers les yeux d'un de ses deux personnages principaux, que l'on ne voit à aucun moment. En effet, on peut voir son environnement, et parfois ses mains, qui entrent dans son champ de vision. Tout le récit est centré sur la jeune fille qu'il rencontre et par laquelle il sera attiré. Son visage est la plupart du temps au centre des illustrations, c'est donc que le narrateur la regarde. Des effets de focalisation (presque de mise au point) sont employés, avec les corps cernés de traits noirs, qui peuvent apparaitre au premier plan ou en arrière plan et nous indiquent ce que regarde le narrateur. Les dessins de Bastien Vivès traduisent bien la façon dont le regard balaie les lieux, s'attardant parfois sur certains éléments, y faisant de temps à autre des retours.
Autre particularité, les paroles du narrateur n'apparaissent jamais. Lors de leurs dialogues, seules les paroles de la jeune fille apparaissent, nous invitant à deviner celles du narrateur.
Dans cette bande dessinée, l'auteur travaille sur le point de vue, nous faisant adopter celui du narrateur, et nous montrant ainsi une jolie histoire dans laquelle on peut pleinement s'immerger.
Les dessins y sont tous faits au crayon de couleur, leurs couches se superposent. Les couleurs utilisées retranscrivent à merveille les ambiances, notamment lorsque c'est la ville nocturne qui est représentée.
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L'un des meilleurs livre de Bastien Vivès.

Les technique utilisées (les crayons de couleurs et la vue subjective sans les lignes de dialogues du personnage principal) sont à mon sens parfaites pour rendre compte du sentiment du "narrateur".
En suivant toutes les étapes de la naissance de l'amour entre les deux personnages, on en vient à tomber nous aussi amoureux de la jeune fille, à profiter de tous ces instants qui rendent, à mes yeux cette histoire très crédible.
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Tout simplement génial, incroyable, novateur !
C'est une histoire dessinée du point de vue du narrateur. Toutes les cases représentent ce qu'il voit. Il ne s'exprime jamais. On ne le connaît que par ce que les autres lui disent.
J'ai adoré le concept.
L'histoire est touchante et j'aurais aimé que la BD soit plus longue, beaucoup plus longue.
La contrainte de style impose de fortes limitations, on ne sait rien de plus que le narrateur, on ne sait pas ce qui se passe dans la tête des autres personnages, ni se qui se passe ailleurs de l'endroit où il se trouve. Est-ce un garçon ou une fille, on n'a pas de certitude, sauf peut-être lorsqu'il trouve ce qu'on devine être un selfie avec son amie.
Entièrement réalisé au pastel gras, une merveille vous dis-je !
Une magnifique découverte !


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Souvenez-vous de la "B.U."… La bibliothèque universitaire. Les journées de révision parsemées d'heures de glande… Notre héros, dont on ne connait ni le nom, ni le visage, y croise une étudiante en lettres rousse à laquelle il succombe au premier regard.
Lien : http://goodnightmary.blogspo..
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Dans nos yeux, il y a l'être aimé. Dans ceux du narrateur (Fabien Vives?) il y a une étudiante qui va peu à peu lui donner ses lévres et son corps. Et il ne semble n'y avoir qu'elle.
Une BD économe de moyen mais très efficace et émouvante.
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Cette bande dessinée raconte la rencontre d'une étudiante et d'un homme dans une bibliothèque universitaire et les premiers pas d'une relation.

L'originalité de cette histoire c'est que tous les dessins et les paroles sont en réalité ce que voit le jeune homme que l'on ne voit jamais et dont on n'entend jamais la voix, comme une caméra subjective. C'est donc centré sur la jeune fille qui est vraiment touchante et finement observée, puisqu'il ne regarde qu'elle.

D'autre part, le dessin est très réussi, au crayon de couleur. Les pages sont faites de plusieurs vignettes représentant presque le même dessin à chaque fois avec quelques détails qui changent : des regards, des expressions du visage, des mouvements de cheveux, des sourires, rires etc... Il y a une vraie observation de l'instant.

[...]
Lien : http://ennalit.canalblog.com..
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