Le petit et le grand cohabitent dans notre univers, pourtant les hommes ont-ils raison de croire qu'ils en sont vraiment le centre ?
Pour
Micromégas de Sirius et le soit disant nain de Jupiter, il est pourtant clair que les humains ont un ego presque gigantesque en comparaison avec leur taille infime.
L'oeuvre
De Voltaire nous fait suivre l'histoire de
Micromégas, un géant vivant sur une planète du système de Sirius. Son nom signifie d'ailleurs « le petit et le grand » en grec. Ainsi, cet oxymore présent dans le titre nous donne dores et déjà un indice sur la composition même de ce conte philosophique : en effet, on y trouve l'omniprésence du thème de la relativité, de l'immense et du minuscule ; l'immensité de l'univers et des planètes contre les êtres minuscules qui en peuplent certaines, lorsqu'on les compare à
Micromégas le géant. Celui-ci est d'ailleurs brillamment intelligent et décide de parcourir l'univers et les habitants peuplant ces différentes planètes pour s'instruire et découvrir de nouveaux horizons. Il s'arrête sur Jupiter, où il rencontre un très grand Jupitérien, mais qui, pour lui, apparaît comme un nain.
Ainsi, le Sirien et le Jupitérien font halte sur Terre, dont la taille minuscule leur empêche tout d'abord de remarquer les humains qui y vivent. Ils finissent par entrer en communication avec un équipage composé de plusieurs philosophes, avec qui une discussion philosophique débute.
Micromégas combat les préjugés du Jupitérien face aux humains, qui, contrairement à ce qu'il pensait, ont bel et bien une âme, des pensées et des opinions.
Cette lecture est similaire à l'observation des étoiles dans la nuit : tout y est gigantesque, fabuleux et lointain. Nous ne sommes rien face à l'univers, à peine plus grands que des grains de sable qui voguent sur un bout de terre de manière dérisoire.
À travers les mises en avant incessantes de l'immensité des planètes, des divers habitants qui y vivent et de leur intelligence, le message est clair : il faut prendre du recul sur notre propre condition, car tout est relatif. du point de vue de géants habitant des planètes lointaines, les hommes et les actes cruels qu'ils peuvent commettre sous les ordres d'un autre sont ridiculement insignifiants face à notre univers titanesque. Cependant, l'auteur offre également une invitation à la tolérance et au respect des différences, sans prendre en compte le physique ou la condition sociale.
La critique
De Voltaire sur l'humanité est épatante. Ainsi, serait-il bénéfique pour nous de renoncer à essayer de comprendre ce qui nous entoure et ce qui fait de nous ce que nous sommes ?