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3,49

sur 1544 notes
Il ne m'est pas facile de se plonger dans un texte du 18ème siècle... et cela même si le français utilisé à été modernisé. Je suis très "imbibée" de texte de mon époque beaucoup plus orienté sur l'action que sur la réflexion.
Ici ce n'est pas le cas, il n'est question que de philosophie et de perception du monde.
C'est l'occasion de critiquer l'homme de l'époque, mais en même temps je me dis que l'homme de notre époque n'est pas si différent.
Et en mettant quelques humains sur le pouce d'un géant de Sirius, l'être humain est ramené à son niveau d'insignifiance qu'il est en réalité.
Donc la lecture m'a demandé un peu d'effort, mais je ne la regrette pas, elle reste très intéressante.
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De la science-fiction au siècle des Lumières !

Micromégas, un Sirien (habitant de Sirius) est banni de sa planète pour un livre qu'il a écrit et que le muphti a réprouvé. Il voyage donc dans la galaxie et y rencontre d'autres êtres, notamment un Saturnien avec lequel il poursuit son petit voyage philosophique. Ensemble ils arrivent sur Terre en 1737 et palabrent avec ces êtres qui tiennent sur leur ongle.

Petit conte philosophique sur la relativité des choses, sur l'insatisfaction, la vanité, la nature, la différence, la tolérance, la nature humaine...
Quelques piques bien placées contre la censure, l'inquisition, le pouvoir en place pour faire bonne mesure.
Un peu d'humour.
Du grand Voltaire !!

A lire et relire sans modération.
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Micromégas est l'un des contes philosophiques (très bref) de Voltaire des plus étranges et des plus surprenants.

Il met en scène deux géants extra-terrestres : Micromégas, un jeune homme n'ayant pas encore atteint l'âge de 250 ans, plutôt intelligent, faisant huit lieues de haut et venant du monde de l'étoile de Sirius. Et un saturnien dont on ignore le nom mais que l'on sait philosophe et aussi avide de connaissance que son compère sirien. On peut dire également qu'il est un nain comparé à ce dernier bien que tout soit relatif. Il en ressort de leur rencontre un passage saisissant de clairvoyance et d'humilité synthétisé dans cette réplique dite par le saturnien :

« Vous voyez bien que c'est mourir presque au moment que l'on est né; notre existence est un point, notre durée un instant, notre globe un atome. À peine a-t-on commencé à s'instruire un peu que la mort arrive avant qu'on ait l'expérience. Pour moi, je n'ose faire aucuns projets; je me trouve comme une goutte d'eau dans un océan immense. »

Ils décidèrent donc de s'offrir un petit voyage philosophique et arrivèrent sur la planète Terre le 5 juillet 1737. La croyant aux premiers abords inhabitée jusqu'au moment où ils aperçurent quelque chose de minuscule remuer dans la mer Baltique, c'était une baleine. Ensuite ils virent un bateau dont l'équipage était constitué d'un aumônier, d'un physicien et de philosophes. Par un système astucieux, ils conversèrent ensemble, se disant qu'il ne faut point juger de l'autre sur ses différences et expliquant la réalité de ce qui se passe sur Terre, les guerres, les massacres, etc. Que les êtres humains sont d'accords sur quelques points et en désaccord sur un nombre encore plus élevé. Néanmoins, Micromégas, agacé par l'orgueil de ces petites mites, leur offrit avant de partir un livre de philosophie dans lequel ils sauraient tout, où ils verraient le bout des choses.

Voilà un récit sur l'altérité qui nous en dit long sur l'espèce humaine qui s'épuise en querelles stériles que ça soit en guerres épuisantes ou en désaccords philosophiques ou théologiques. il faut en effet une certaine acuité propre à celle de Voltaire pour voir que tout n'est qu'affaire de perception et de discernement comme le dit si bien mIcromégas, une fois débarqué sur Terre :

« Vous ne voyez pas avec vos petits yeux certaines étoiles de la cinquantième grandeur que j'aperçois très distinctement; concluez-vous de là que ces étoiles n'existent pas ? »
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Micromegas est l'un des premiers contes philosophiques et l'une des oeuvres les plus représentatives de l'esprit des Lumières, car il concentre des réflexions de critique sociale, religieuse, morale, philosophique et des éléments de réflexion sur l'homme, sans oublier l'aspect scientifique, essentiel pour les encyclopédistes. Met l'accent sur la notion philosophique de relativisme. Il rejette la spéculation métaphysique comme futile, préférant l'observation et l'expérimentation scientifiques.

Tout doit être examiné à la lumière de la raison pour en tirer des conclusions pratiques. Pris dans l'effervescence du développement de la science, les philosophes se sont assignés un nouveau rôle : non seulement expliquer le monde, mais le faire progresser.
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J'aime la correspondance de Voltaire, et j'ai aimé certains de ses contes, mais je n'ai vraiment pas accroché avec Micromégas... Je l'ai lu deux fois pourtant, mais je n'ai pas été conquise par ce tout petit conte un peu trop gentillet et prévisible à mon goût. Je n'ai pas apprécié les personnages, et je n'ai trouvé aucun charme à ce conte à cause de tous ces chiffres et tout cet étalage de connaissances scientifiques. Je préfère Zadig, et de loin, mais évidemment, cela n'engage que moi.
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Un plaisir que de relire Micromégas dans un autre contexte que celui du scolaire.
Plusieurs niveaux de lecture se dégage de ce petit conte dit philosophique qui montre les travers de la société humaine.
Et avec le temps, on peut se demander si Voltaire, à son insu, et avant la lettre, n'aurait pas découvert la physique quantique. 2 scientifiques qui étudient l'infiniment petit doté de propriétés inconnues.
Tout simplement génial!
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Je fais partie d'un club d'astronomie, et je me suis engagée à faire au cours de l'année, une intervention sur les extraterrestres dans la littérature. C'est donc dans ce cadre que j'ai lu ce joli conte philosophique qui nous renvoie nous autres les humains à notre juste place : celle de créatures insignifiantes.
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Le petit et le grand cohabitent dans notre univers, pourtant les hommes ont-ils raison de croire qu'ils en sont vraiment le centre ?
Pour Micromégas de Sirius et le soit disant nain de Jupiter, il est pourtant clair que les humains ont un ego presque gigantesque en comparaison avec leur taille infime.

L'oeuvre De Voltaire nous fait suivre l'histoire de Micromégas, un géant vivant sur une planète du système de Sirius. Son nom signifie d'ailleurs « le petit et le grand » en grec. Ainsi, cet oxymore présent dans le titre nous donne dores et déjà un indice sur la composition même de ce conte philosophique : en effet, on y trouve l'omniprésence du thème de la relativité, de l'immense et du minuscule ; l'immensité de l'univers et des planètes contre les êtres minuscules qui en peuplent certaines, lorsqu'on les compare à Micromégas le géant. Celui-ci est d'ailleurs brillamment intelligent et décide de parcourir l'univers et les habitants peuplant ces différentes planètes pour s'instruire et découvrir de nouveaux horizons. Il s'arrête sur Jupiter, où il rencontre un très grand Jupitérien, mais qui, pour lui, apparaît comme un nain.

Ainsi, le Sirien et le Jupitérien font halte sur Terre, dont la taille minuscule leur empêche tout d'abord de remarquer les humains qui y vivent. Ils finissent par entrer en communication avec un équipage composé de plusieurs philosophes, avec qui une discussion philosophique débute. Micromégas combat les préjugés du Jupitérien face aux humains, qui, contrairement à ce qu'il pensait, ont bel et bien une âme, des pensées et des opinions.

Cette lecture est similaire à l'observation des étoiles dans la nuit : tout y est gigantesque, fabuleux et lointain. Nous ne sommes rien face à l'univers, à peine plus grands que des grains de sable qui voguent sur un bout de terre de manière dérisoire.

À travers les mises en avant incessantes de l'immensité des planètes, des divers habitants qui y vivent et de leur intelligence, le message est clair : il faut prendre du recul sur notre propre condition, car tout est relatif. du point de vue de géants habitant des planètes lointaines, les hommes et les actes cruels qu'ils peuvent commettre sous les ordres d'un autre sont ridiculement insignifiants face à notre univers titanesque. Cependant, l'auteur offre également une invitation à la tolérance et au respect des différences, sans prendre en compte le physique ou la condition sociale.
La critique De Voltaire sur l'humanité est épatante. Ainsi, serait-il bénéfique pour nous de renoncer à essayer de comprendre ce qui nous entoure et ce qui fait de nous ce que nous sommes ?
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A travers ces trois contes, j'ai eu l'honneur de faire connaissance avec ce cher Voltaire. François-Marie Arouet de son vrai nom, c'est un auteur français du 18ième siècle.
Ecrivain, poète, philosophe, tragédien et historien, Voltaire est surtout un penseur libre. « Je finirai par renoncer à mon pays ou à la passion de penser tout haut », écrit-il.

Cette liberté de penser, de contester les injustices, de pointer les travers de la nature humaine, transparait évidemment dans ses trois contes. Ils sont les vecteurs de réflexions profondes, d'interrogations sur les règles sociétales et toutes les petites hypocrisies qu'elles charrient.

Les héros de ses histoires ont un destin improbable, vivent des aventures incroyables, se retrouvent dans des situations extrêmes, voyagent, et sont confrontés à tout un éventail de facettes humaines…

Voltaire a un style littéraire vraiment très plaisant, accessible tout en étant raffiné, léger et plein de gaieté. Il maitrise d'ailleurs à la perfection l'art de présenter des situations tout à fait tragiques de manière à faire sourire (rire) le lecteur !

Les oeuvres classiques ont peut-être une image un peu terne, de complexité et de lourdeur, mais dans le cas présent et dans beaucoup d'autres, je dois dire que la richesse du vocabulaire et les tournures travaillées des phrases et expressions sont une véritable nourriture intellectuelle.

A consommer sans modération !
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Un conte très court, qui se lit en quelques minutes. La prose de Voltaire est très fluide, mais j'ai trouvé ce conte assez moralisateur, ce qui l'alourdi considérablement. C'est assez surprenant de lire ce genre de fiction moralisatrice, en considérant l'époque de sa rédaction! C'est une petite histoire, somme toute, très intéressante sous ce point de vue, qui nous rappelle aussi notre (micro) place dans ce vaste univers.
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