Je découvre
Voltaire avec ce livre (ou plutôt ce conte) et je dois dire que c'est une bonne surprise ! Je précise que j'ai lu une édition commentée par
Jean Goulemot, grâce à lui, j'ai pu en apprendre plus sur le contexte et la période sous laquelle
Voltaire a écrit ce conte. Il y aussi des indications sur le message qui est livré. En tout cas, c'était très bien expliqué et les commentaires m'ont bien aidé à mieux comprendre l'histoire.
On suit l'histoire de
Micromégas, habitant de Sirius qui explore les différentes planètes après avoir été expédié de la sienne pour avoir publié un livre considéré comme hérétique. Il rencontre alors un habitant de Saturne et leur conversation est assez drôle dans le sens où ils se plaignent de ne vivre "que" quelques milliers d'années, de ne posséder "que" quelques dizaines de sens. On est bien les plus à plaindre dans cette histoire ! Et ensuite, ils vont parler à des habitants de la Terre.
Ce livre est très intéressant : d'abord, le changement d'échelle m'a marqué parce que j'imaginais le Saturnien vraiment petit comparé au géant Sirien (et c'est le cas) même s'il est précisé qu'il mesure plusieurs dizaines de mètres. Mais je ne pouvais m'empêcher de l'imaginer très petit, même plus petit que nous ! Erreur parce qu'on se rend compte que les terriens sont vraiment minuscules pour eux, comme des insectes pourraient l'être pour nous et c'est à ce moment-là que mon cerveau a beugué et que j'imaginais le Saturnien beaucoup plus grand qu'auparavant (et je ne parle même pas du Sirien que j'ai un peu cessé de me représenter on va dire ou en tout cas, en beaucoup moins grand qu'avant x)). Il y a une leçon à tirer de ce petit détail : il faut faire preuve de relativisme culturel, dans cet exemple, on ne peut pas parler d'un grand absolu ou d'un petit absolu mais d'une personne grande ou petite par rapport à nous. Et là est toute la différence.
Voltaire nous invite ainsi à relativiser et à ne pas chercher de vérité absolu parce que ça n'existe pas : il y a une vérité pour tout le monde. On comprend aussi qu'on ne doit pas se sentir supérieurs : ce n'est pas l'apparence qui compte, ce n'est pas parce qu'on est plus petit pour un autre qu'on n'en est pas moins intelligent et pourvu d'une pensée. Ce conte invite donc à la tolérance, au respect de l'autre et à l'importance du dialogue pour confronter nos idées et ainsi acquérir une plus grande ouverture d'esprit et une plus large vision du monde.
Je recommande ce conte, très court mais très intéressant et qui en plus d'apporter un message sérieux, est écrit avec un peu d'humour (je pense notamment au Saturnien qui pense que la Terre est peuplée de baleines ou lorsqu'il snobe les terriens du fait de leur taille). Grâce à ce livre, je m'intéresse de plus en plus au siècle des Lumières et ne manquerai pas de lire d'autres livres
De Voltaire et de cette période !