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sur 2894 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
En Allemagne, en ce mois de février 1933, « il faut en finir avec un régime faible, éloigner la menace communiste, supprimer les syndicats et permettre à chaque patron d'être un führer dans son entreprise ». Celui qui est capable de ça aux yeux des grands patrons allemands, c'est le chancelier Hitler. Ils vont donc financer les élections. « Ils » ce sont BASF, BAYER, Afga, Opel, IG Farben, Siemens, Allianz, Telfunken.

Hitler au pouvoir, les Français et les Anglais pratiquent « la politique d'apaisement » qui consiste à minimiser le nationalisme et l'antisémitisme des nazis, et leurs prétentions sur l'Autriche et une partie de la Tchécoslovaquie, il s’agit de maintenir la paix à tout prix. En réalité Hitler a déjà décidé d'occuper une partie de l'Europe. Ce qui se passe ensuite Vuillard le compare à la peinture de Louis Soutter reclus dans l'asile de Ballaigues : « un long ruisseau de corps noirs, tordus, souffrants, gesticulants ... Une grande danse macabre. » Et elle commence par l'Autriche, la première à mourir et à tomber sous la tutelle allemande, le début des grandes catastrophes.

Tour à tour, drôle, grinçant, ironique, Eric Vuillard pointe la lâcheté, la légèreté, l'aveuglement des hommes politiques français, anglais, autrichiens face à Hitler. En quelques pages il retrace la période cruciale de l'Anschluss - où Hitler n'a personne pour lui barrer la route et où le monde cède au bluff - qui porte déjà en elle les prémisses de tous les drames à venir de la Seconde Guerre mondiale.
Voilà un roman original et pertinent d’un auteur qui mérite bien, une fois n'est pas coutume, le prix Goncourt qui lui a été décerné.
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Attention chastes oreilles et citoyens pétris de politiquement correct, ce qui suit n'est pas forcément pour vous.

J'aime pas trop lire les bouquins qui ont reçu des prix, qui plus outre si c'est le Renaucourt ou le Gondot, un truc dans le genre. Tous ces gros blaireaux qui viennent vomir leur complaisance, emplis de leur suffisance et qui s'auto congratulent, gorgés de champagne et de homard jusqu'aux oreilles, ça m'irrite le pistil. Des mecs défoncés au Moët et Chandon, les narines blanches de poudres qui les maintiennent dans leur certitude de juges suprêmes de la littérature française. Beurrrrk. Je les ai revus lors d'un best off de fin d'année, tenant à peine sur leurs jambes, haranguant la foule du haut de leurs convictions, les journalistes se jetant comme des morts de faim en quête du scoop ultime. J'ai l'impression d'assister au spectacle de Guignol ... ça me donne envie de gerber.
Alors ma couille pourquoi tu nous écris un manifeste si t'as lu le Con court ?
Parce que je ne peux pas résister aux charmes et aux sourire d'une femme. Alors que je demandais conseil à la bibliothécaire de permanence, elle m'a collé celui-là dans les mains, je lui ai alors exposé mes réticences mais ses arguments étaient plus que suffisants ;-).
Désolé pour l'auteur il n'y est pour rien. Son livre est un bon bouquin puisqu'il nous narre une période trouble d'avant-guerre que je ne connaissais pas : à savoir comment Hitler à réussit à prendre le pouvoir malgré ses idées à deux balles. Je sais je suis nul en analyses, si vous en voulez des vraies, je ne peux que vous conseiller les magnifiques critiques de ClaireG, Palamede ou Merik … Il y en a d'autres, peux pas tout citer.
De là à décerner à l'auteur le prix ultime y a comme même un pas de géant ou une histoire de sept lieues.
En tous cas il y a deux ou trois auteurs ou journalistes que je ne lirais plus.
Désolé pour vous amis et membres de Babelio et pour vous l'auteur il fallait que ça sorte.
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Lorsque l'Histoire dépasse la fiction…

Eric Vuillard raconte à sa façon particulière, les faits qui ont précédé la mise en route de la grande galopade des nazis contre le reste du monde, pour démontrer que les plus grandes catastrophes s'annoncent souvent à petits pas.

De petits pas chaussés des grosses bottes montantes qui claquaient bien fort tout de même !

L'annexion de l'Autriche a été le point de départ du grand projet stratégique nazi.
Personne ne se laissait duper par les méthodes de gangster employés par la team Hitler, financée par les plus grandes fortunes de l'industrie allemande et mondiale.
Personne n'avait cru aux compromis et aux lâchetés qui ont mené au désastre
Personne n'adhérait véritablement aux discours véhéments, au ton impérieux et à la moustachette agitée qui proférait un double langage de mensonges et de manipulation.
Personne n'ignorait les intentions nazies envers les juifs

Et pourtant on connaît malheureusement la fin de l'Histoire

Dans ce court roman d'à peine 150 pages, la narration brillante d'Eric Vuillard nous fait osciller entre admiration littéraire et sidération historique.
Il aurait pu s'agir d'une fable politique grinçante et glaçante, sortie tout droit de l'esprit créatif du romancier.
Et pourtant chaque étape relatée du bluff du siècle, à partir de la grande mascarade de l'invasion de l'Autriche ; qui a ouvert les portes de l'enfer; est désastreusement véridique.

Le noyau putride et effrayant des sbires mégalomanes atteints de troubles paranoïaques qui entouraient le Fürher a pu avancer et s'installer impunément au pouvoir devant la cécité mondiale.

Le style, la fluidité et le sens de la formule d'Eric Vuillard ne donnent jamais dans la virtuosité gratuite.

On se régale des anecdotes, des tirades ironiques et pleines d'esprit qui ponctuent ce récit.



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Ce que j'ai retenu de L'ordre du jour après quelques années. Ce sont ces vingt quatre industriels si je ne m'abuse assoiffées d'argent qui ont vendu leur âme au diable (Hitler). Par avidité ils ont mené le monde à la seconde guerre mondiale, au génocide juif et à Hiroshima.
La guerre n'a rien de noble c'est juste une affaire de profit.
Le pire c'est que leurs noms sont toujours célèbres. Je regrette l'époque romaine où leurs noms seraient tombés dans l'oubli à tout jamais.
La guerre n'a rien de noble c'est juste une affaire de profit. Un livre qui amène de nombreuses réflexions.
D'Éric Vuillard, j'ai beaucoup apprécié Conquistadors, la aussi, il est question d'avidité.
Le monde changera-t-il un jour ?
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Entrer dans les coulisses de l'histoire c'est comprendre autre chose que les grands évènements et ce qui se cache derrière les grandes dates. En cela Eric Vuillard y participe en nous relatant ce qui se passe dans les cabinets des politiques, dans les réunions entre hommes d'influence, ce qui se joue dans les diners. Ici se sont enjeux de pouvoirs, pressions politiques et économiques où le charisme et le bluff ont toute leur importance.

De l'Anschluss en 1938 on ne retient plus que l'annexion de l'Autriche à l'Allemagne mais savons nous la manière avec laquelle cet épisode historique a été mené? Quel a été l'importance de la propagande qui a permis de faire d'un échec militaire une grande réussite médiatique et politique?
De même l'auteur nous explique comment en 1933 Goering convainc en quelques minutes de financer les projets politiques des nazis en rassemblant les plus gros industries de l'Allemagne pour "les faire passer à la caisse", leur promettant de jolis bénéfices dans les années à venir.

Je retiens également l'idée que nous ne voyons l'histoire de l'Europe entre 1933 et le début de la guerre qu'à travers les caméras et les objectifs nazis, les seuls à avoir autant filmé, diffusé et développé la médiatisation et la propagande. Ainsi les images d'archives que nous consultons sur cette période sont inspirées de l'état d'esprit de Goebbels et de la volonté du Führer d'imposer une image du Reich au monde entier. Une information d'importance qui nous permet de prendre conscience de la nécessité de prendre du recul quant à la teneur de ces documents et à leur entière véracité.
Un livre captivant et emprunt de cynisme qui offre un autre angle de vue sur cette période de l'histoire.
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Eric Juillard se propose de soulever " les haillons hideux de l'histoire". Passionnant sujet que de se plonger dans les années 30 en se focalisant sur deux événements :
1- la réunion de 24 puissants patrons allemands ( les Krupp, Opel, Siemens etc ) convoqués par Hitler et Goering, qui aboutit à accepter de financer le parti nazi.
2- l'Anschluss ( annexion de l'Autriche par l'Allemagne ) le 12 mars 1938.

Dans les deux cas, le procédé est le même : scruter l'intime des acteurs de ces événements par des scènettes de coulisse à la fois grotesques et tragiques.
L'exercice de style est réussi, on se faufile par le petit trou de la serrure pour suivre ces inerties coupables, ces successions de lâcheté, ces bassesses et compromis . Eric Vuillard fait montre d'une réelle maestria pour agencer les faits, portée par une très belle plume, bien maniée, souvent lyrique.

Malgré ses indéniables qualités, je ne suis pas parvenue à me passionner pour ce passionnant sujet. Malgré la multiplications des anecdotes concernant les nombreux protagonistes, cela manque au final de "chair". Peut-être me suis-je laissée bercer par la beauté de l'écriture sans entrer en résonance avec ce qui était écrit, je suis restée à l'écume des phrases. Surtout si je compare au choc qu'a été la lecture de Ces Rêves qu'on piétine de Sébastien Spitzer, récit qui lui aussi visite ces années sombres de l'Europe.
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Une approche originale, mais personnelle de journées historiques. Il faut lire L'ordre du jour pour comprendre les mécanismes mis en oeuvre qui ont conduit à une seconde Guerre mondiale.
L'Anschluss désigne l'annexion de l'Autriche par l'Allemagne nazie dans l'indifférence internationale. À l'ordre du jour retrace les quelques jours avant et après le 13 mars 1938.
Céder à un dictateur c'est peut-être sauver la paix à court terme, mais à long terme, c'est courir à la catastrophe. Les scènes entre le chancelier Schuschnigg et Hitler montrent que le Führer était insensible à tout raisonnement, il n'y avait que deux solutions : se battre, à ses risques et périls, ou alors plier, ce qui est plus facile et aussi plus acceptable, du moins à court terme. Les angoisses de Schuschnigg sont parfaitement dépeintes, le mécanisme est en route et rien ne peut plus l'arrêter.
Il y eut plus de 1700 suicides en une semaine avant l'Anschluss et la presse n'était évidemment pas encouragée à en parler. Ces gens savaient, avaient compris, et les autres non ?
Éric Vuillard est très convaincant, mais j'aurais aimé une bibliographie ou des sources.

Lien : https://dequoilire.com/lordr..
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L'ordre du jour présente la face cachée de l'Anschluss en une foule d'anecdotes tragi-comiques sur l'annexion de l'Autriche par les Nazis en 1938.

Beaucoup de thèmes sont abordés : le soutien de l'industrie, la diplomatie, les réactions de la population, les tractations entre Hitler et le régime en place, les modalités pratiques... Je me suis souvent surprise à sourire devant les absurdités et les situations cocasses, et le livre serait très drôle s'il ne racontait pas le prélude de la seconde guerre mondiale.

Dommage qu'il soit si court, j'aurais volontiers enchainé sur l'ordre du jour d'après.
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OVNI
Dans le genre inclassable, je pense qu'on ne fait pas mieux. C'est un essai, un roman historique, fiction, non-fiction. Mais non pas du tout, mais un peu de tout à la fois.
Eris Vuillard nous emmène à la découverte de l'Anschluss, l'annexion de l'Autriche par l'Allemagne qui eut lieu du 11 au 13 mars 1938.

Bien entendu, il ne nous la raconte pas selon les films d'époque, ni selon ce que l'on peut lire dans les livres d'histoire.
Il nous raconte la petite histoire, celle du secret des cabinets ministériels, des négociations, celle de la poudre aux yeux jetée à l'Europe d'avant-guerre. Il nous raconte l'envers du décor d'une Histoire que nous connaissons tous sans peut-être l'avoir approfondie. Celle des enjeux économiques aussi.
Ca se lit comme un roman, très rapidement (d'ailleurs c'est très court 150 pages format poche et en grands caractères) et c'est très intéressant. Donc si vous ne l'avez pas encore lu, foncez !
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Un roman historique sur la préparation de la seconde guerre mondiale en Allemagne.
Selon l'expression consacrée, "nous n'avons fait qu'obéir aux ordres et servir notre état". Et voilà le résultat: une guerre mondiale avec des millions de victimes dont plusieurs dans des camps de concentration. Ceux qui ont obéi à Hitler sont-ils connus du grand public, ont-ils demandé pardon pour leurs fautes et payé leur compte, si cela est encore possible ?
Vuillard pense que non. En journaliste il sait utiliser les faits, rien que les faits et se propose de raconter l'histoire en donnant le nom des coupables. Ils le sont à plusieurs degrés.
Au premier rang les militaires, les gradés, ceux-là ont été jugés à Nuremberg.
Au second rang, les grands oubliés, les financeurs, les grands coordonateurs et les fabriquants que sont les grandes entreprises allemandes.
Au rang suivant, Vuillard n'oublie pas les dirigeants de l'époque qui ont laissé faire: Chamberlain (le logeur de Ribbentrop), Churchill, Lebrun, Daladier...

Ce livre a pour point de départ la réunion où assistent les plus grands industriels d'Allemagne avec, à l'ordre du jour, la demande d'Hitler de financer l'effort de guerre. Ces entreprises sont encore là: Basf, Bayer, Afga, Opel, IG Farben, Siemens, Allianz, Telfunken, Daimler…
Malgré le style, trop emphatique à mon goût, j'ai goûté beaucoup d'anecdotes sur l'invasion de l'Autriche mais je demeure interloqué sur l'absence des responsabilités, et encore maintenant, de ces grands patrons dans la montée du nazisme.
Le livre n'a pas créé de polémiques. Ni en France, ni Outre-Rhin, bizarre.
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