Livre reçu par Masse Critique.
Ce court essai s'appuie sur une sérieuse bibliographie de sciences politiques, les sources sont indiquées tout au long du livre en notes de bas de page. le propos, relativement proche de l'éco-féminisme (cf.
Sandrine Rousseau) sur ce point, constate que la société que nous connaissons dans les démocraties capitalistes s'appuie sur la prédation : de l'homme sur les femmes, en effet, et également de l'humanité sur l'environnement, des blancs sur les populations racisées, des riches sur les pauvres, etc.
Afin de penser le monde de demain il est nécessaire de chercher mieux que le système actuel, qu'on nous vend comme étant le moins pire (ou "le pire à l'exception de tous les autres" selon la fameuse formule attribuée à
Churchill), et qui se protège en intégrant dans des logiques de marché tout ce qui pourrait le remettre en question.
Dans le cas de l'écologie, cela se traduit par du greenwashing, et des produits bio dans les rayons des supermarchés, comme si l'humanité allait survivre au changement climatique juste en permettant à ceux qui le souhaitent de trouver une offre adaptée à leurs idées pour continuer à consommer, mais en vert : en remplaçant leur voiture diesel par une voiture électrique, leur chauffage au gaz par un poêle à granulés de bois, etc. C'est très bien mais pendant ce temps on ne touche surtout pas à la sacro-sainte "liberté" des autres de pouvoir poursuivre leurs comportements mortifères.
Le constat est sans appel : il est indispensable de placer tout en haut de la hiérarchie des normes le respect de l'environnement ainsi que la survie de notre espèce et des autres avec lesquelles nous partageons la planète.
Le terme d'écoarchie inquiète un peu, mais il traduit en réalité uniquement cette simple idée. Il ne s'agit pas d'une "dictature verte".
Partant de là l'auteur propose sans entrer dans trop de détails une façon de modifier nos institutions pour établir une écoarchie.
Personnellement je partage évidemment le constat que la survie de l'humanité est en jeu face au changement climatique, mais j'envie l'optimisme relatif de l'auteur qui pense possible de sortir "par le haut" du système actuel. Je considère que rien n'est moins sûr, mais il faut essayer. Je pense que ça se rapproche de ce qui pourrait être mis dans une nouvelle constitution pour une VIe république comme le souhaitent certains candidats.