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Zorro Rides Again tome 1 sur 2

Esteve Polls (Illustrateur)
EAN : 9781606902714
144 pages
Edition Dynamite (05/06/2012)
3/5   1 notes
Résumé :
The one and only Matt (Mage, Grendel) Wagner returns to conclude his epic story of Zorro! We return to the story as Alejeandro de la Vega finds out that his son, Don Diego, is pulling double-duty as Zorro. How will this affect Zorro's continuing crusade against the alcalde of Los Angeles, Luis Quintero? Find out in Zorro Rides Again!
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome est le premier de la deuxième série consacrée à Zorro et écrite par Matt Wagner. La première compte 3 tomes : Zorro Year one dessiné par Francesco Francavilla, Clashing blades dessiné par Cezar Razek, Tales of the fox dessiné par Francesco Francavilla. Ce tome comprend les épisodes 1 à 6, initialement parus en 2011, écrits par Matt Wagner, dessinés et encrés par Esteve Polls, et mis en couleurs par Oscar Manuel Martin (épisodes 1 à 5), et Alejandro Sanchez (épisode 6). Matt Wagner a également réalisé les couvertures et est qualifié de directeur artistique. Cette série se termine dans The wrath of Lady Zorro (épisodes 7 à 12).

Don Diego de la Vega (dans son habit de Zorro) est en train de ferrailler contre le sergent Pedro Gonzales. Dans de précédentes rencontres, il l'a déjà marqué à l'épée, d'un Z au niveau de l'oeil droit, et d'un autre au niveau de l'oeil gauche, le défigurant de manière définitive. Il lui inflige une autre défaite, et barre sa poitrine d'un nouveau Z également tracé à l'épée. Pendant ce temps-là, Alejandro de la Vega a décidé d'explorer les souterrains courant sous sa demeure. Il a la surprise de déboucher dans une grotte comprenant du matériel d'escrimeur, ainsi qu'un diagramme tracé au sol pour apprendre les mouvements de parade et d'attaque à l'épée. Il comprend qu'il s'agit du repaire de Zorro, et que celui-ci n'est autre que son fils. Il chancelle sous le coup de la révélation.

Le lendemain, le major Esteban Pasquale rend visite à l'Alcalde Luis Ramon Quitero pour évoquer l'expropriation de don Carlos Pulido, par tous les moyens possibles, y compris illégaux. Avant de commencer à évoquer leur plan, Pasquale salue Inez Quintera, la femme de l'Alcalde (le fonctionnaire dirigeant la région par délégation du roi d'Espagne). L'après-midi, Alejandro de la Vega n'arrive pas à engager la discussion avec son fils, sur sa découverte. La nuit, les soldats du major vont intimider des fermiers et tuent un père et son fils. Zorro les empêche de tuer l'épouse qui est recueillie le lendemain dans le monastère de la région. Diego de la Vega est averti par Bernardo qu'il a de la visite : Lolita Pulido, la fille de Carlos Pulido, qui s'inquiète pour son père.

Le lecteur avait refermé le troisième tome de la série précédente, avec le sourire aux lèvres, grâce à une intrigue intelligente, et des dessins très évocateurs de Francesco Francavilla. La tentation est donc grande de découvrir cette deuxième saison en 12 épisodes dont ce tome contient les 6 premiers. Même s'il ne connaît pas le dessinateur, il est rassuré par le fait de retrouver le même scénariste, toujours responsable également de la direction artistique. En feuilletant rapidement ce tome, il voit des dessins fonctionnels, mais professionnels. En découvrant le premier épisode, il constate que Matt Wagner écrit la suite directe de la première saison. En particulier le lecteur retrouve la charmante Lolita Pulido, toujours bien embêtée pour savoir comment se comporter face à Diego de la Vega dont elle connaît la double identité, et l'Alcalde Quitero. le premier épisode met donc en place les différents fils narratifs. Pour commencer, le père de Diego de la Vega découvre sa véritable identité. Cela donne lieu à des occasions manquées, dans lesquelles le père n'ose pas parler à son fils. Il a pris conscience que celui-ci lui a menti parce que, selon toute vraisemblance, il ne lui fait pas confiance. La remise en cause du père sur son propre comportement va en grandissant en se rendant compte que plusieurs individus autour de lui connaissance la double existence de son fils, accroissant ainsi la peine que cela lui cause.

Le lecteur peut trouver à redire au fait qu'Alejandro de la Vega tergiverse ainsi à confronter son fils. Par contre, Matt Wagner développe cette situation selon un autre axe plus touchant. Au final, Alejandro de la Vega se heurte au fait que son fils n'a pas baissé les bras et qu'il lutte contre la corruption des représentants de l'autorité du roi d'Espagne, alors que lui-même a fini par composer avec, par se contenter de compromis. Ce développement est inattendu et sonne juste et sincère. le scénariste revient également sur la relation entre Diego de la Vega at Lolita Pulido pour une relation sentimentale qui continue à être contrariée. Il poursuit dans la logique que les activités de vengeur masqué ne sont pas compatibles avec une vie amoureuse. Il s'agit là du thème sous-jacent de la première saison, à savoir que Zorro est le prototype de tous les vengeurs masqués qui lui ont succédé, y compris les hordes de superhéros, spécialité des États-Unis et qu'il est confronté aux problématiques habituelles du genre.

L'intrigue repose sur les plans de l'Alcalde et du major de s'approprier à tout prix les terrains de Carlos Pulido pour s'enrichir. La lutte contre les puissants corrompus constitue le ressort générique des aventures de Zorro. La première saison avait alterné entre l'oppression des travailleurs pauvres par une puissance colonialiste, et les abus de pouvoirs de cette autorité gouvernementale. le premier tome reprenait la trame du roman Zorro (2005) d'Isabel Allende qui introduisait une dimension ethnique en faisant de Bernardo un indien Tongva, et de Diego de la Vega, un individu initié à des techniques shaman. Cette dimension est réduite à un simple expédient narratif dans ce tome. Bernardo n'est plus que le sous-fifre consentant de Diego de la Vega, et la culture indienne n'est plus mentionnée. le point de vue sur la légitimité de la puissance colonialiste est également oublié, et il ne reste plus que des autorités corrompues motivées par l'appât du gain, et abusant de leur position de pouvoir et des moyens du gouvernement. Ils appliquent un impôt abusif et ils comptent bien s'approprier des terrains avec un fort potentiel financier. le lecteur retrouve juste la notion d'obéissance aveugle, incarné par le sergent Pedro Gonzales, content de pouvoir se défouler sur les paysans sans défense, sans jamais questionner l'autorité ou les missions qui lui sont confiées.

D'un point de vue graphique, le lecteur constate également que la série a évolué. Matt Wagner réalise donc les illustrations qui servent de couverture, et le lecteur constate que Zorro est toujours aussi fringant et audacieux, par contre il a perdu son sourire. Cela est cohérent avec le sort de son père, mais en même temps cela semble constituer comme un commentaire que le temps est venu pour le personnage de passer à une phase sombre, plus dure, comme le tournant que prendront les superhéros durant les années 1990. Francesco Francavilla a laissé la place à Esteve Polls qui avait déjà illustré une histoire consacrée au Lone Ranger, et qui sera également recruté pour dessiner Django / Zorro coécrit par Quentin Taratino & Matt Wagner. le lecteur constate que cet artiste réalise des dessins qui restent dans un registre descriptif, sans s'aventurer sur le terrain expressionniste de certaines cases de Francavilla. Il donne des morphologies normales aux personnages, et il s'attache à représenter avec application les tenues d'époque, que ce soit les costumes des messieurs, ou les robes des dames. Il sait également dessiner le costume de Zorro de manière à ce qu'il conserve une part de mystère, en ménageant des aplats de noir importants.

La narration visuelle de Polls est claire et facile à suivre. le lecteur constate que les visages des protagonistes sont bien différenciés, mais que les émotions qu'ils expriment manquent de nuances, comme si chaque personnage n'était capable que 2 ou 3 expressions différentes au maximum. En fonction des pages, l'artiste investit plus ou moins de temps dans la représentation des décors et des environnements. Il sait rendre compte de l'espace ouvert des zones naturelles, et du confort ressenti dans les pièces des bâtiments. Il inclut quelques éléments de mobilier et de décoration dans les différentes demeures. Il représente un joli porche pour la demeure des de la Vega, et l'intérieur de l'église est crédible. Mais il ne s'intéresse pas à la logique de volume d'une construction dans son entier, et il n'hésite pas à sacrifier les décors toute une page durant quand la séquence s'attarde sur les dialogues ou sur les affrontements physiques. le lecteur voit bien à la végétation, aux tenues vestimentaires et aux constructions que le récit se déroule dans l'Alta California au début du dix-neuvième siècle, mais la reconstitution historique manque d'épaisseur, et la dimension touristique n'est pas très consistante. Les séquences d'action sont faciles à lire et à suivre, mais elles manquent de spectaculaire et de panache visuel. Par contre, Esteve Polls dessine les chevaux, en respectant leur anatomie.

Le lecteur retrouve avec plaisir Diego de la Vega pour la suite de ses aventures. Il se rend compte que Matt Wagner souhaite raconter un nouveau chapitre, plutôt que de rester dans le mode aventure, et qu'il a laissé de côté la dimension politique, pour se concentrer sur le drame humain et la lutte contre les corrompus. Les dessins d'Esteve Polls racontent correctement l'histoire, mais ils manquent de caractère et n'arrivent pas à faire passer le souffle de l'aventure, le charme du héros, ou même le drame humain des événements. le lecteur découvre avec plaisir cette nouvelle phase de la vie de Diego de la Vega, mais il regrette un manque d'allant et d'ambition. 3 étoiles. En outre, il voit bien que Matt Wagner prépare la deuxième moitié de son récit, avec cette pauvre femme traumatisée par la mort de son mari et de son fils assassinés sous ses yeux, et son obsession à voir en Zorro un sauveur. D'ailleurs le tome suivant a pour titre : la colère de Lady Zorro. Enfin, il peut trouver l'apparence du sergent Pedro Gonzales, outrée, et sa transformation en ennemi récurrent (el Galgo) assez exagérée, voire grotesque.
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