J'ai eu envie de lire cette oeuvre après en avoir lu la critique dans un numéro spécial de Books. Impossible de trouver où l'emprunter ou même la feuilleter, j'ai donc fini par me risquer à commander, craignant que ce qui m'attirait là-dedans était peut-être assez superficiel : le côté décalé voire rétro et le format « maquette/boîte de puzzle » cher à mon enfance. Aucun regret !
Le dessin étrange, d'aspect un peu « mécanique » peut rebuter les amateurs de style plus classique, plus réaliste ou plus typique de la BD. Par ailleurs, il y a un certain nombre d'expressions et de tournures incompréhensibles si on ne maîtrise pas bien l'anglais, et même si les images sont très présentes, ça serait dommage de se passer du texte. L'ensemble peut paraître froid et rigide, voire un peu primaire (dessin presque simplet, immeuble personnifié etc.). Une fois qu'on a plongé dedans on y reste pour un bon moment, le temps de la lecture et après, comme avec les romans qui vous ont marqué.
L'auteur parvient à faire ressentir l'univers mental d'une femme à partir de détails de la vie ordinaire (enfin, une vie de névrosée quand même, c'est plus riche !). le côté très organisé et rectiligne du dessin pose un cadre calme et lent qui fait par contraste ressortir l'agitation intérieure du personnage principal (impossible de dire l'héroïne ici) : on ressent très bien la tension entre la perception de la banalité du quotidien et les aspirations frustrées. Mais à travers la beauté et la sérénité du dessin on voit bien que le quotidien reste quand même chargé de sens et de poésie pour le personnage principal. On peut avoir une vie profonde même sans « se réaliser » dans de grandes ambitions, tel est le message qui me semble se dégager de l'oeuvre, même si je ne pense pas qu'il y ait une volonté de « faire passer un message » d'après ce que j'ai pu lire sur l'auteur. En résumé, vraiment magnifique, autant par le contenu que par la forme, mais conseillé surtout aux anglophones et aux amateurs d'introspection méditative!
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Après la plus petite bd du monde, voici une oeuvre qui tient dans 14 volumes de différents formats.. encore un travail remarquable. Les dessins sont toujours aussi propres et agréable. La façon d'aborder cette oeuvre et originale et complexe, on ne sait pas vraiment par où commencer. Il transforme le livre en véritable objet et arrive à tirer entièrement profit des avantages et des inconvénient de la bandes dessinées.
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Une sorte de BD totale absolument hallucinante, chef d'oeuvre !
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Tous les personnages, qu’ils soient humains ou animaux, vivants ou matériels, sont dotés d’une vie intérieure, de pensées, de souvenirs, d’émotions, de perspectives et de représentations. C’est bien sûr le cas de l’héroïne et de tous ses voisins, car à la manière de La Vie mode d’emploi de Pérec, le point de départ du récit est la collection des événements quotidiens qui affectent les résidents d’un même immeuble.
Lire la critique sur le site : Chro
Dans Building Stories, Chris Ware raconte la vie d'un immeuble et de ses occupants. C'est en tout cas ce qu'il veut faire croire. Une bande dessinée fascinante aux accents borgésiens.
Lire la critique sur le site : Lexpress
L’ouvrage est un château Lego à concevoir sans plan, une expérience graphique presque physique. Building Stories est un jeu de mots, en anglais, entre le lieu où se déroulent la plupart des histoires, un immeuble de quelques étages de Chicago et le fait de devoir construire soi-même la narration.
Lire la critique sur le site : Liberation
La proposition de Ware est à la fois un récit aux entrées multiples mais également un hommage considérable à l'art de la bande dessinée et aux possibilités infinies qu'elle inspire.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Qui n'a pas essayé en passant le soir devant une maison ou un immeuble de regarder derrière des stores ou des rideaux à demi tirés dans l'espoir d'entrevoir la vie privée de ses habitants ?
N'importe quoi... l'embryon de mouvement le plus ténu... comme une tête qui apparaît... une mèche de cheveux... une ombre mystérieuse... ou un éclair de peau... semble toujours plus révélateur qu'un bonjour bienveillant ou une cordialité convenue (que si, mettons, les locataires soudain transportés dans l'entrée tendaient les mains vers le voyeur dans un accueil déconcertant).
Même la décevante diffraction d'un voilage peut suggérer le bouquet le plus flamboyant d'indicibles secrets.
Bien sûr, ce jeu est rarement récompensé par un réel trophée de vérité volée. Le vrai butin est maigre, voilé, comme ceux que l'on glane en levant face au soleil le courrier d'un autre, ou en cherchant à lire les pensées d'un inconnu dans le battement involontaire de ses paupières.
De retour chez moi, j'ai médité cette pratique architecturale... Pourquoi est-ce toujours au grenier qu'on exile notre passé ? Parce que, étant au-dessus de nous, il symbolise notre esprit ? Vous savez, comme le fait de regarder en l'air quand on cherche à se rappeler un truc...
Je me suis demandé s'il pouvait exister une culture qui localise ses souvenirs ailleurs que dans le cerveau, par exemple dans le cœur, ou dans les pieds, et si elle organiserait ses maisons en fonction, en remisant les choses au milieu ou au sous-sol.
Ceci est une œuvre de fiction. Les noms, personnages, lieux et événements qu'elle contient sont soit le produit de l'imagination de l'auteur, soit exploités trompeusement. Toute ressemblance avec des personnes vivantes, mortes ou inanimées, des événements, des municipalités, des lieux, des personnages historiques, des émotions, des sensations ou des impressions poétiques indescriptibles ne serait que pure coïncidence, ou du moins dénuée de toute intention délibérée de catalyser des litiges.
Ainsi le petit voyage de Branford sous le voile du noir le pourvoit du butin le plus abondant jamais bu... Quelle abeille vit jamais bordée de nuit l'abreuver d'une telle foison de bienfaits ? Nulle ! Nulle autre que notre Branford.
Quand la pluie a cessé, le soleil est revenu illuminer le faîte des arbres d'une lumière que j'adorais déjà quand j'étais petite.
Dans le cadre du salon littéraire «Le livre sur les quais 2022», à Morges, Zep (Philippe Chappuis) a répondu au décalé et intimiste Questionnaire de Trousp, autant inspiré par celui de Proust que des questions de Bernard Pivot. Il nous parle de sa dernière bande dessinée «Ce que nous sommes», publié aux éditions Rue de Sèvres.
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Chapitres:
0:00 Intro
0:12 Que pensez-vous de cette citation? «Faire de la bande dessinée, c'est comme voir ses rêves.» Chris Ware
0:58 Que pensez-vous de cette citation? «Mon rêve, c'est plutôt d'être au coeur de l'âme de chaque personnage. de regarder l'intime plutôt que le monde. C'est ce que je voudrais arriver à faire dans mes dessins, mais c'est très prétentieux.» Jean-Jacques Sempé
2:37 Si vous pouviez résoudre un problème dans le monde, lequel choisiriez-vous?
3:38 Selon ce que dit Hazel dans votre dernier album Ce que nous sommes, l'homme est-il une espèce qui ne trouve pas sa place dans le monde?
6:55 Avec quel artiste décédé, ressuscité pour une soirée, aimeriez-vous boire une bière au coin du feu?
8:02 Quel est le meilleur moment pour dessiner?
9:34 Si votre maison brûle, qu'aimeriez-vous sauver en premier?
10:34 Comment dessine-t-on un personnage?
12:14 Qu'est-ce qui vous rend heureux?
12:54 Comment imaginez-vous les années 2050?
15:17 Quel métier n'auriez-vous pas aimé faire?
15:29 Qu'est-ce que vous détestez par-dessus tout?
17:04 Qui choisiriez-vous pour illustrer un nouveau billet de banque?
17:25 Comment commence-t-on un album?
20:52 - Question du public: Faites-vous seulement les storyboards à la main? Ou dessinez-vous aussi sur tablette graphique?
21:42 - Question du public: Pourquoi Titeuf a une mèche relevée?
Trousp est une chaîne Youtube dédiée au livre, à la littérature et à la littérature suisse en particulier.
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