Mais non, vous n'y êtes pas ! Mais si,
Régis Wargnier, le metteur en scène, le film j'vous dis.
« Indochine » avec
Catherine Deneuve, patronne d'une plantation d'hévéas, qui tombe amoureuse d'un lieutenant de vaisseau, le beau
Vincent Perez, elle va défendre la cause « annamite » sur un fond de colonialisme sur le déclin….Et bien, il vient d'écrire son premier livre ! Et comme les chiens ne font pas des chats comme dirait ma concierge, c'est un « grave » de bon bouquin.
Comment ? Vous avez raté la 1ère critique sur Babelio ! Babelio Quèsaco ? Un réseau social. Ah oui, encore un truc pour faire son malin, avoir sa petite gloire et être reconnu par des amis qui ne vous connaissent pas plus que vous ne les connaissez !
Vous n'imaginez pas comme c'est bon de pouvoir marcher dans la neige avant tout le monde. Là où la main de l'homme n'a jamais mis le pied. C'est le pied, j'vous dis !
Et la, j'suis deuz, c'est ballot !
Pour la peine, n'envisagez même pas une seconde que je vous dévoile l'histoire de ce texte fin, délicat, persistant en mémoire aux personnages pleins et profonds, classieux à la limite de l'intouchable pour certains.
Avec la précision diabolique d'un metteur en scène
Régis Wargnier déroule et fouille les vies de Mathilde et George avant leur immanquable télescopage amoureux.
Parallèlement, s'ouvre une myriade de « poupées russes » de personnages tous gonflés de leur propre histoire.
Nos yeux glissent sur la ligne en laissant des traces dans notre esprit semblables aux fumigènes d'une escadrille dessinant ses volutes harmonieuses dans les cieux Suisse, Parisien, Coréen, Albanais même.
C'est aussi un poil suranné comme cette aristocratie fin de siècle que l'on observe depuis nos deux pièces aux croisées défraîchies et qui s'affaire à acquérir des pouvoirs récurrents.
Avec habileté, et par petites touches de plus en plus appuyées, l'auteur émaille son récit de références cinématographiques. On assiste entre autres, en fin spectateur, aux coulisses du festival de Cannes et de Busan en Corée.
Les références historiques ne sont pas en reste, nous sommes projetés au coeur de la chute du mur de Berlin, dans l'après guerre de l'ex-Yougoslavie, dans la DMZ (no man's land) véritable sanctuaire écologique entre les deux Corée et enfin, dans les mémoires de la guerre du Vietnam.
C'est un roman opulent, foisonnant de souvenirs et d'anecdotes, riche de ses personnages comme de ses situations.
Je vous engage à découvrir George dans la complexité de son existence dès sa naissance singulière et son ascension personnelle et professionnelle prodigieuses.
Vous serez ravi de faire la connaissance de Mathilde, femme libre qui saura gérer ses vies ; de femme, d'épouse, de mère, en alliant une vie professionnelle florissante et toxique à la fois.
L'ensemble des protagonistes ne manque pas d'argent, d'influence, d'aisance, d'emprise et d'aplomb. Il s'en dégage parfois une sensation agaçante qui nous tient un peu éloigné de leurs règles, de leurs moeurs. Ce petit grief n'enlève rien à l'ensemble d'un équilibre parfait.
Finalement, c'est un roman d'amours : d'amour du cinéma, d'amour d'hommes et de femmes, d'un homme et d'un homme.
Sur ce sujet, Truffaut prétendait : « L'amour est le sujet des sujets. Il prend une telle place dans la vie que si l'on me prouvait que neuf sur dix sont des films sur l'amour, je répondrais que ce n'est pas suffisant. »
«
Les prix d'excellence » resteront chers à mon coeur.