Ce qui fait la première différence entre un croyant et un non-croyant, c'est la capacité à douter lorsque des péripéties cruelles empoisonnent l'existence : désastres en tous genres, haine, guerres, misère, maladies, mort… Pour le non-croyant, il n'existe pas de Dieu car il n'est pas dans la nature même d'un Dieu de faire endurer à ses créatures pareilles souffrances, alors que pour le croyant, Dieu existe car il nous envoie des épreuves à surmonter pour, au bout du compte, mériter sa clémence puis accéder à sa Lumière.
Dans le roman de
Werber, les jeux sont faits : les Dieux existent bien, mais ils sont comme les humains, faibles et perfectibles. Cela explique en grande partie les malheurs qui affligent leurs petites créatures…
Les héros de
l'Empire des Anges se retrouvent ici à un niveau spirituel supérieur pour entrer dans leur peau d'humain à l'école des Dieux sur l'île d'Aeden…
Leurs professeurs sont issus de la mythologie grecque et l'on assistera à un véritable ballets de Dieux bien campés : Aphrodite la déesse de l'amour, le géant Atlas condamné à porter indéfiniment le monde, Chronos le Dieu du Temps, Hermès le messager des Dieux, et bien d'autres encore… Chacun va apporter aux apprentis Dieux des éléments de réflexion nécessaires à la fabrication d'une planète harmonieuse.
Les travaux pratiques s'effectuent sur une planète expérimentale, et chacun y va de sa personnalité pour conduire divinement un groupe d'humains vers son épanouissement. de célèbres apprentis se retrouvent alors en concurrence :
Jules Verne, Mata Hari, Proudhon, Marylin Monroe, et bien entendu Edmond Wells, l'incontournable auteur de
l'Encyclopédie du Savoir Relatif et Absolu qui va nous distiller au fil des pages des connaissances très utiles à la compréhension de cet Aeden quelque peu déroutant.
Nous les Dieux est le premier tome d'une trilogie ambitieuse. Il fait suite aux Thanatonautes et à
l'Empire des Anges. On y retrouve les mêmes héros, et toujours beaucoup d'audace imaginative dans un style vif et plein d'humour sans exclure une véritable réflexion de fond. On peut dire que
Bernard Werber a de la suite dans les idées ! le seul reproche qu'on pourrait lui faire, c'est ce sentiment qu'on éprouve par instants de déjà vu… que les inconditionnels comme moi lui pardonnent bien volontiers.
Michel ANge janvier 2005