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3,57

sur 468 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Après Nickel Boys et Underground Railroad, Colson Whitehead poursuit la visite de l'histoire des Noirs aux Etats-Unis, en prenant cette fois-ci la direction de Harlem, à la fin des années 50 et début des années 60, au moment où les premières lois anti-ségrégation commencent à se mettre en place (en tout cas dans le Nord-Est des Etats-Unis).

Lui est vendeur de meubles dans ce quartier essentiellement noir de N-Y. Et c'est plutôt une bonne idée, puisque Harlem est le point de chute de nombreuses familles du Sud, harcelées et chassées par le KKK, qui doivent reconstruire leur vie, et aussi … se meubler.

Elle travaille dans une agence de tourisme un peu spéciale, puisqu'elle s'adresse uniquement aux Noirs, et outre d'organiser leur voyage dans les régions qui leur sont ouvertes, elle fournit aussi des conseils pour leurs déplacements dans le Sud du pays en leur indiquant les villes, les hôtels, les restaurants où ils sont acceptés, à défaut d'être bienvenus …

Mais le héros de ce roman est surtout la ville de New-York, puisque c'est une chronique des événements raciaux qui y ont eu lieu. Alors on découvre la ville telle qu'elle est, sans fard, avec ses flics véreux, ses mafias, ses miséreux qui n'ont que la « débrouille » et les coups foireux pour s'en sortir. Une ville où il est difficile de sortir de sa condition.

J'ai trouvé ce roman assez long et n'ai malheureusement éprouvé que peu de sympathie pour le personnage principal … Déception, donc.
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Harlem, fin des années 50, roman noir, roman de gangsters, plus ou moins grands ! 

!!! ATMOSPHÉRE !!!

Heureuse la jolie petite famille Carney !
Lui, Ray(mond), tient un élégant magasin de meubles, de postes de radio et nouvellement, de téléviseurs, le tout, parfois, tombé du camion.

Elle, Elizabeth, attend jusqu'aux yeux leur deuxième enfant qui sera une fille, pense-t-elle, comme May, l'aînée qui mange du poulet et des haricots verts dans sa chaise haute. Professionnellement, elle travaille dans la première agence de voyages pour blacks, une révolution.

Bien sûr, Ray sait qu'il n'est pas le gendre que ses beaux-parents espéraient pour leur fille !

Bien sûr il voudrait plus de confort qu'ils n'en ont, surtout avec le bébé qui arrive…

…mais ils sont heureux !

Ha, si seulement les affaires marchaient un peu mieux…

Ha, si seulement les premières chaleurs de ce début juin étaient moins torrides

Ha, si, si, si…tout serait parfait.

Mais…

Mais il fait horriblement chaud en ce début d'été 59 et la clim naissante est hors de prix…

Mais les maigres ventes effectuées ces derniers temps se sont faites principalement à crédit, jouant un mauvais tour à la comptabilité un tantinet bancale…

Mais son cousin, quasi son jumeau, lui propose de participer à un casse spectaculaire et même s'il refuse catégoriquement, ce fameux cousin ‘omet' d'informer ses complices que le magasin de meubles ne peut en aucun cas receler le brulant butin…

Mais Ray a commencé à mettre le bout de l'ongle du petit doigt dans l'engrenage de la fourgue…

Alors, les truands se pointent et la pègre débarque une fois le casse terminé !!

Alors Ray est cerné et son regard est inquiet (ou l'inverse).

Une peinture immersive dans le grand brassage de Harlem !

Parce que c'est bien ce quartier de New-York qui est le personnage principal de ce roman touffu constitué de trois nouvelles distinctes qui s'intéressent aux mêmes protagonistes à trois épisodes charnières de leur existence. Pourtant, ces humains,  malgré leur conscience, ne sont que les globules noirs et les globules blancs d'un sang d'encre qui pulse et coule inlassablement dans les artères vivaces de ce quartier de la grande pomme happy.

Un style dense donc (trop ?) Porté par une traduction moderne qui fait place à des expressions actuelles (comme: ‘il nous le fait à l'envers') sans doute pas usitées à l'époque considérée.
Un roman de genre aussi (mot sous les feux de l'actualité dans un autre sens), un livre d'atmosphère, d'ambiance, une ambiance lourde, poisseuse où l'on sent poindre le danger tapi derrière le moindre recoin d'un quotidien labyrinthique constitué de petits coups plutôt minables, de magouilles, de micmacs et d'arrangements un rien foireux !

Un ouvrage fortement visuel tant les descriptions sont fouillées, méticuleusement détaillées, photovisuelles pour nous emmener alors et là-bas, dans ce Harlem des années 50/60 noyé derrière le rideau de fumée des cigarettes consumées à foison par des silhouettes qui se veulent inquiétantes drapées dans leurs complets vestons violets.

Les personnages sont extrêmement détaillés également qui ont une histoire, un vécu.
Qu'ils soient centraux ou périphériques, l'auteur a pris soin de leur construire une identité propre qu'il distille au fil du récit, au gré d'événements qui justifient un zoom psychologique ou historique particulier pour les cerner introspectivement.

Un roman, certes, mais qui sonne un peu comme un reportage tellement pullulent les descriptions qui nous emmènent dans l'espace et le temps, bringuebalés que nous sommes dans une mécanique qui imiterait le tambour d'une machine à laver.

Lirai-je les autres tomes à venir de cette saga newyorkaise ? Pas sûr ! Si j'avais adoré ‘Nickel boy' du même auteur, cette oeuvre nouvelle me laisse plus circonspect, content de l'avoir lu, certes, mais pas impatient de remettre le couvert pour autant !!!
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La plume de Colson Whitehead est protéiforme, embrassant son sujet, mais jamais elle ne tombe dans le sentimentalisme. Ici, le sujet sombre, quoique non dénué d'humour noir, ne peut donc pas compter sur la langue de l'auteur, certes familière et colorée, pour donner du coeur aux héros. D'ailleurs, c'est bien davantage Harlem qui occupe la place centrale, quitte à faire des hommes des silhouettes peu incarnées – sans parler des femmes (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2023/01/04/harlem-shuffle-colson-whitehead/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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Une tranche de vie entre 1959 et 1964 à Harlem avec des personnages hauts en couleur bien campés qui racontent le lieu, l'époque, la ségrégation active des noirs et un développement économique rapide source et enjeu de nombreuses magouilles. Ray Carney, personnage central est un vendeur de meubles fils d'un malfrat souvent absent du domicile familial qui évolue entre une normalité revendiquée et une influence subie d'un entourage bandit. Ses aventures offrent un grand plaisir de lecture.
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Carney n'est pas un voyou, il est juste un peu filou. C'est peut-être un détail pour vous, mais pour lui, ça veut dire beaucoup.

Carney a un boulot, il est vendeur de meubles et d'électroménager, dans le Harlem des années 60. Bon, comme il faut mettre un peu de beurre dans les épinards, il joue aussi au fourgue pour la pègre et revend des choses tombées des camions. Rien de grave.

Son point faible est son cousin, qui est toujours fourré dans des magouilles plus dangereuses et qui a l'art et la manière d'impliquer Carney, qui lui passe toutes ses conneries.

J'attendais beaucoup de ce nouveau roman de Colson Whitehead, surtout qu'il se déroulait dans les années 60, à Harlem, et que son auteur en parlait avec verve à La Grande Librairie.

Le quartier de Harlem est bien présent, il est un personnage à part entière. L'auteur nous le décrit de manière très précise, avec ses quartiers où habitent des Noirs bourgeois, riches et les quartiers pour les plus pauvres, les miséreux.

La ségrégation raciale a toujours lieu, Le Blanc ayant du mal à accepter que les Noirs s'élèvent, eux aussi, qu'ils accèdent à l'instruction, aux universités et notre Carney a bien du mal à obtenir un dépôt, dans son magasin, des marques célèbres de meubles. Ça leur trouerait sans doute le cul, à certains, qu'un revendeur Noir soit un porte-parole d'une marque de meubles bien Blancs…

L'Amérique était un grand pays souillé par des régions faisandées où régnaient l'intolérance et la violence raciale.

J'ai appris, durant ma lecture (et durant La Grande Librairie), qu'en ce temps-là, il y avait des agences de voyages spécialisées dans les déplacements des afro-américains dans le pays : itinéraires sûrs, villes à éviter, hôtels recommandés pour passer la nuit, endroits où se restaurer… Il fallait leur éviter les villes racistes et ségrégationnistes…

Divisé en trois parties, ce roman noir va nous parler de trois grosses affaires qui atterrirent dans les mains de notre Carney, le poussant de plus en plus vers le côté Obscur de la pègre. Carney est un insatisfait, il voudrait un plus bel appartement, une plus belle vie pour sa famille, un coin plus joli que sous le pont du métro et je le comprends.

Hélas, il a manqué quelque chose pour rendre ce roman noir addictif : un peu plus de rythme et d'action ! Cela avait bien commencé, pourtant, avec la présentation des personnages, du quartier et du casse à l'Hôtel Theresa. Et puis, j'ai attendu, en vain, que les choses bougent un peu plus, que l'action revienne, mais elle était une denrée rare, dans ces pages.

On se cache, on marche à pas feutrés, on magouille pour faire virer un homme qui l'a trompé, on essaie de ne pas se faire descendre par des malfrats, on donne l'enveloppe… Tout cela, à un moment donné, a rendu ma lecture plus pénible et j'avais l'impression de faire du surplace, vers la moitié du récit.

J'avoue qu'en entendant l'auteur parler de son roman, j'avais eu l'idée que son cousin Freddie lui proposerait plus de coups foireux, qu'il serait plus présent dans le récit et là, j'ai trouvé qu'il était plus présent dans les pensées de Carney qu'en présence physique.

Dommage, il y avait sans doute une belle carte à jouer avec un tel personnage. Parce que si Carney est sympathique, malgré ses magouilles avec la pègre, il manque tout de même d'épaisseur, de présence. Il m'a semblé qu'il était un peu fade, qu'il manquait d'assaisonnement.

Bref, si la vie à Harlem est bien décrite, si le quartier est un personnage à part entière, si l'auteur parle bien de la ségrégation qui avait toujours lieu, à couvert, nous sommes tout de même loin des romans de Chester Himes qui sont bien plus sombres que celui-ci.

Un roman noir dont l'écriture et le récit manquaient tout de même de passion, de noirceur et d'émotions. Par contre, les atmosphères étaient bien décrites, j'ai bien ressenti le pouls de Harlem et vécu au plus près les luttes incessantes des Noirs pour obtenir enfin des droits.

Tous les ingrédients étaient réunis pour en faire un coup de coeur, pour en faire un grand roman noir, mais le côté froid de l'écriture et les personnages manquant de corps m'ont empêché de m'immerger à fond dans cette histoire.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Harlem dans les années 1960, la télévision remplace petit à petit les vieux postes de radios, et les petites magouilles d'un certain Ray Carney se transforment en grosses arnaques avec les criminels du coin… En trois temps, un cambriolage, une vengeance et une affaire louche, Ray Carney plonge progressivement dans le crime organisé, s'éloignant toujours plus de la respectabilité qu'il cherchait à acquérir en ouvrant sa boutique de meubles. Marchant dans les pas de son père, il révèle un talent inné pour les crimes en tous genres, et une capacité d'adaptation à toute épreuve. Alors que le roman s'ouvre sur un Carney souhaitant préserver sa famille et se prémunir des voyous du quartier, il se referme sur un homme à la double vie bien assumée dont l'ascension sociale n'est que le reflet des pratiques louches dans lesquelles il trempe.

Après Underground Railroad, j'étais très curieuse de découvrir ce nouveau roman de Colson Whitehead. Je dois dire qu'il m'a assez peu convaincue, l'auteur multiplie les digressions dans le texte, ce qui m'a régulièrement fait perdre le fil de ma lecture et donné l'impression que je ne comprenais pas totalement ce qui était en train de se passer dans l'intrigue. Je n'ai pas su créer des ponts entre les trois parties de l'histoire, qui m'ont semblé plutôt décorrelées les unes des autres, même si on voit bien l'évolution du personnage principal au fur et à mesure de ces affaires.

Si j'ai été au bout du livre finalement, c'est surtout pour le portrait qu'il dresse d'Harlem, et de la société américaine dans son ensemble à la fin des années 1960. Il est en effet très intéressant de plonger au coeur de ces rues peuplées de personnages atypiques, luttant pour se faire une place dans une société qui continue de les rejeter malgré les évolutions politiques successives. C'est aussi le personnage de Carney qui finalement est plutôt fascinant, cet homme à la fois très honnête et intègre et en même temps foncièrement voyou dans ses pratiques, cet homme qui cherche à s'élever au-dessus de sa condition de manière legit et qui finit par être rattrapé par son milieu d'origine au point de se plier au fonctionnement de la pègre locale. Une lecture en demi-teinte donc, qui n'a pas su me passionner.
Lien : https://theunamedbookshelf.c..
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Une déception je m'attendais à beaucoup plus de la part d'un écrivain récipiendaire de deux Pulitzer. Il y a un problème avec la catégorie de ce livre ce n'est surtout pas un roman policier!. En fait c'est l'histoire de Harlem dans les années 50-60 vécu par Carney, un vendeur de meubles un peu filou. Il manque quelque chose dans l'écriture qui est très correcte mais comme froide sans passion. On ne ressent pas d'émotion, et pourtant l'histoire aurait pu être extraordinaire mais raconté différemment.
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Assez déçu par la lecture de Harlem Shuffle, roman dans lequel je n'ai pas retrouvé le souffle de Underground Railroad ou de Nickel Boys.
Nous sommes à Harlem, dans les années 50 / 60 et nous suivons la carrière d'un receleur, fils de truand, qui hésite entre le monde du jour et celui de la nuit. C'est touffu et confus (peut-être est ce voulu pour restituer l'atmosphère locale). Les personnages féminins, peu nombreux, sont un peu bâclés.
Le roman a des qualités littéraires certaines, il nous fait plonger dans un monde interlope, mais je n'ai pas vibré, pas ressenti d'émotion. Je ne l'ai peut-être pas lu au bon moment...
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J'ai écouté ce roman dans sa version audio, et je pense que ça a desservi l'appréciation globale que j'en ai eu. J'ai trouvé ce récit très long, trop long, et pas forcément bien marqué dans sa temporalité, de sorte que j'ai eu par moment l'impression de me perdre dans l'intrigue. Je pense également être, par moment, passée à côté des messages que l'auteur a cherché à faire passer avec son histoire.
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Années 60, Harlem, la pègre … il en faut peu à Colson Whitehead pour nous proposer un nouveau roman, policier cette fois-ci, envoûtant.


Totalement différent de Nickel Boys, notamment au niveau du style d'écriture, Colson Whitehead dépeint avec justesse et frénésie la vie d'un quartier, de la communauté noire entre autres. Un grand charivari où se confrontent la pauvreté, la drogue, les mauvais plans à tout va, le petit et grand banditisme, les amitiés foireuses et la famille bancale.


Au rythme des pas de Ray Carner, humble propriétaire d'un magasin de meubles, on découvre ce monde qui fourmille, qui hurle et qui crie face aux injustices. Un monde fait de bric et de broc, où l'alcool et la drogue font les premiers ravages, où l'argent facile est souvent la seule manière de survivre.


J'ai eu beaucoup de mal avec le style d'écriture, cette fois-ci. Un peu brouillon et tumultueux, à mon goût, qui je pense reflète le quartier d'Harlem au sens propre comme au sens figuré. Fresque sociétale, intimidante et intimiste, féroce mais emprunte d'un certain humour, Colson Whitehead reste un grand orateur qui retrace les grandes lignes socio-historiques d'un pays blanc où le combat contre le racisme ne cessera (jamais).
Lien : https://misschocolatinebouqu..
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