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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Bittersweet. Aigre doux un bon synonyme pour le plus British des écrivains irlandais Oscar Wilde !

Joué en 1895 soit quelques mois avant la chute funeste du jeune dramaturge à succès, finalement emprisonné pour homosexualité, ce quiproquo basé sur le jeu de mot entre le prénom « Ernest » et le comportement « Earnest » (traduit par « constant » en français) est décapant: les rires s'enchainent, réplique après réplique, tant la mauvaise foi déconcertante et la dérision fusent avec esthétique du verbe et férocité de la répartie !

L'esprit caustique et l'absurde De Wilde sont d'un humour, pour peu que l'on y soit sensible, très efficace. Un talent pour l'ironie vive et grinçante, « outrageous », chahutant les classes aisées londoniennes, leur faisant – à travers ses personnages - littéralement raconter n'importe quoi mais d'une façon pince-sans-rire, à l'image de Lady Bracknell qui pourrait être interprétée à merveille par le flegme d'une Dame Maggie Smith voyez…

Le dandy londonien qui paya de sa vie son goût du scandale et son regard affûté sur l'hypocrisie des dominants de la société de son temps, ne manque pas une occasion de faire mouche avec ses saillies, notamment à travers le personnage d'Algeron (qui lui ressemble le plus…). Les répliques sont de véritables flèches brûlées à la chaux vive de son inépuisable sarcasme qu'il décochent à son public médusé, partagé entre indignation conservatrice et adhésion jouissive et libératrice … « touché » comme disent les anglais !

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Voila une pièce de théâtre comme je les aime : on ne s'ennuie pas un instant car l'on passe d'un rebondissement a un autre. L'humour est omniprésent et les quiproquos ainsi que différents jeux de mots m'ont fait vraiment rire.
L'intrigue m'a bien plu aussi, il s'agit deux deux hommes qui tombe éperdument amoureux de deux femmes et leur font croire qu'il s'appelle Constant puis, un mensonge en entrainant un autre, la situation devient vite ingérable.

Je ne connaissais que l'auteur irlandais a travers différents extraits du portrait de Dorian Gray que j'ai pu étudié au cours de ma scolarité mais j'ai été conquise. Ici il s'agit d'un exercice très différent mais très réussi.

L'humour british sert a se moquer de la société de l'époque et de tout ces mariages d'intérêt. le personnage de Lady Bracknell en est l'exemple type. C'est elle qui donne son consentement ou non pour les mariages et on voit très bien comment elle choisit les prétendants pour sa fille ou son neveu! En tout cas les personnages sont tous très bien travaillés :
- John ou Jack est plutôt gentleman avec sa fiancée Gwendolen mais il a aussi une face cachée qu'il endosse sous l'identité de son frère.
- Algernon est drôle, j'ai aimé son cynisme dans le premier acte.
- Cecily est une jeune fille qui m'a plu aussi. J'ai trouvé que pour l'époque et pour une jeune fille elle a un sacré culot!

J'aimerai beaucoup voir une adaptation sur scène car a mon avis ça vaut son pesant d'or! Je vous recommande aussi vivement la lecture car c'est une valeur sur et vous passerez forcement un bon moment.
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
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Dernière distraction avant les écrits de l'agrégation, il fallait au moins une comédie british du XIXème pour soulager momentanément la pression... J'avais assisté à une représentation amateur de la pièce il y a quelques années en compagnie de fameux amis, mais l'amateurisme de la chose (avec certains comédiens jouant plusieurs rôles, occasionnant la confusion, trébuchant sur le texte) m'avait empêché d'apprécier pleinement l'extraordinaire drôlerie de cette pièce un peu particulière, entre le vaudeville bien connu, mais sauce british, avec parodie hilarante de l'aristocratie anglaise, et un absurde pré-beckettien, comme en attestent les commentaires de l'édition.

Car oui, la caricature esquissée par ce cher Wilde est si poussée que les personnages accumulent les énormités, le nonsense, les contradictions les plus paradoxales, le tout dans la plus grande distinction, sans se rendre compte du ridicule de leurs considérations, principes et opinions fortement tranchées sur tous les sujets... Ces répliques, surtout chez Lady Bracknell, Cecily et Gwendolen, vous feront vous esclaffer de rire dans le métro, de même en ce qui concerne Jack et Algernon, ancêtres libertins d'un certain duo de Beckett, au sous-texte homosexuel!

Pour résumer le quiproquo de la pièce, sans trop spoiler : il y a jeu de mots dans le titre, la pièce parle à la fois de fidélité et du personnage que s'est inventé Jack (Constant) comme prétexte pour se rendre à Londres courtiser Gwendolen... Sauf que celle-ci ne souhaite épouser qu'un homme nommé ainsi!! Dans le même temps, Algernon apprend que la pupille de Jack, Cecily, s'intéresse au fameux Constant dont parle son tuteur, et va alors tenter de la séduire sous cette identité... Je vous laisse imaginer le chassé-croisé amoureux, qui n'est que le début de cette très agréable comédie...

Oscar Wilde était une de mes lacunes littéraires, bien que j'aie évidemment entendu parler du Portrait de Dorian Gray et de ses quelques autres travaux, et je me suis régalé... Mes amis lecteurs ici le savent bien, j'adore l'Angleterre, Shakespeare, Agatha Christie... Bref, je tiens à mon insigne Bêta Cup of Tea, je voudrais vivre dans la campagne anglaise loin de tout, and any literature from this fuckin'island will please me!! I'm looking forward to read more Wilderness from this guy, even if I read these in french...

Allez, c'est parti pour les écrits de l'agrèg, et passé le 20 mars, je fêterai la fin de ce fardeau par un déchaînement de lectures personnelles et peut-être quelques retours à des auteurs de polars dont je n'ai pas parlé depuis longtemps!!
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Alléluia ! J'ai retrouvé Oscar !
Rien à voir avec cette "nouvelle version et mise en scène" de Pierre Laville, achetée par erreur et sur laquelle j'ai posté une critique amère.

C'est une véritable jubilation pour moi que de lire Oscar Wilde ! Son esprit étincelle. Ses personnages, d'un snobisme assumé, sont délicieusement spirituels. Son regard acéré sur la haute société Victorienne est impitoyable. Il est incisif mais toujours avec élégance et finesse.
Que cet homme est brillant !

Fin Janvier, je suis allée voir au Théâtre du Pont Tournant à Bordeaux, une pièce de Philippe Honore, mise en scène par Philippe Person, avec Anne Priol, Emmanuel Barrouyer et Pascal Thoreau, qui s'intitule "L'importance d'être Wilde". Ce fût un instant de grâce que je ne saurais trop vous conseiller si vous en avez l'occasion.
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L'importance d'être constant est la dernière pièce écrite par Wilde, et la plus célèbre, celle que l'on joue le plus souvent. le théâtre occupe une place importante dans l' oeuvre de l'auteur : 7 pièces achevées et deux fragments. A son époque le théâtre était très populaire et permettait à un auteur de connaître un succès publique et gagner des sommes relativement importantes en cas de réussite. Mais au-delà c'est un genre qui ne pouvait que convenir à Wilde, qui dans toute son oeuvre met l'accent sur le dialogue et la parole, et qui dans ses écrits et dans sa vie pratique une mise en scène permanente de lui-même.

L'importance d'être constant a été écrite à a demande du metteur en scène George Alexander pendant l'été 1894. Wilde la réécrira pour la réduire à 3 actes, comme le souhaitait le commanditaire. La pièce sera créée le 14 février 1895, ce sera un véritable triomphe. Mais pour l'auteur, il s'agira d'une sorte d'apothéose avant la chute. Lord Queensberry tente de perturber les représentations, et le différent entre les deux hommes va aboutir au procès qui condamnera Wilde et l'enverra en prison ; ce procès débute le 26 avril. Dès l'arrestation De Wilde, son nom est retiré de l'affiche et des programmes ; la pièce n'est plus jouée à partir du 8 mai.

La pièce est en apparence très légère. Un jeune homme, Jack Worthing, qui ignore ses véritables origines, s'est inventé un frère qui lui permet de quitter régulièrement son domaine rural et la pupille qu'il a en charge, pour venir se distraire à la capitale, sous prétexte de venir au secours de son frère dissolu. C'est sous le prénom de ce frère fictif, Constant qu'il est connu à Londres, et qu'il courtise une jeune fille Gwendolen. Cette dernière répond à ses sentiments, mais essentiellement à cause de son prénom usurpé, Constant, car elle s'est promis d'épouser uniquement un homme qui le porte. Mais la mère de Gwendolen, lady Bracknell refuse de donner sa fille en mariage à un homme qui ignore qui sont ses véritables parents, et qui a été découvert par son père adoptif dans un sac de voyage abandonné à une consigne de gare.

En parallèle, l'ami de Jack, Algernon, désireux de rencontrer sa pupille, Cecily, se rend à sa résidence campagnarde pendant ce qu'il pense être une absence de Jack en se faisant passer pour le fameux frère Constant. Cecily et Algernon tombent amoureux, leur histoire se complique lorsque Jack revient plus tôt que prévu, et n'a qu'une idée en tête, faire partir Algernon. L'intrigue s'emballe progressivement avec la venue de Gwendolen, décidée à braver les interdits maternels pour son cher Constant, puis par la mère de la jeune fille qui veut mettre fin aux élans amoureux de sa fille dirigés sur un prétendant qu'elle juge indigne. de ce fait, Jack refuse son consentement au mariage de Cecily et Algernon.

Mais lady Bracknell reconnaît en Miss Prism, la gouvernante de Cecily, la femme qui une trentaine d'années plus tôt a disparu avec un nourrisson, le neveu de lady Bracknell. Miss Prism avoue que par une méprise épouvantable, elle a mis le nourrisson dans un sac de voyage laissé à la consigne, au lieu d'un manuscrit. Jack revient avec le fameux sac où il a été trouvé, il s'agit bien du même, et il devient donc respectable, frère d'Algernon, et qui plus il est, il apprend qu'il s'appelle en réalité Constant. Les deux mariages peuvent donc avoir lieu.

La pièce est vraiment très drôle, il s'agit d'un véritable festival de répliques brillantes, bons mots. Mais au-delà de la drôlerie et du plaisir immédiat du lecteur (ou spectateur) elle marque une véritable étape dans l'oeuvre théâtrale De Wilde. D'une certaine façon, il y réalise le programme qu'il annonçait à propos d'Un mari idéal : «libérer le théâtre de tyrannie de l'action au profit du seul langage ». Wilde n'est jamais allé aussi loin dans cette directions que dans L'important d'être Constant. L'intrigue, ou ce qui en tient lieu, détourne, voire pervertit, les modèles de théâtre dans lesquels Wilde a trouvé ses sources, ce qui, d'une certaine façon, marque l'appropriation définitive qu'il en fait pour trouver son propre style et univers.

La commande d'Alexander portait sur une pièce qui serait une version moderne de L'école de la médisance de Sheridan, fleuron de ce qu'on appelle Comedy of manners, qui a toujours été une source d'inspiration pour Wilde, comme l'ont été les pièces française contemporaines. Mais dans L'important d'être Constant, l'utilisation des techniques et ficelles devient surréaliste. Par exemple (et Wilde s'est servi de cela dans plusieurs pièces) un lourd et honteux secret d'un des personnages est un des ressorts principaux de l'intrigue. Ici, c'est Miss Prism qui le porte ; personnage terne et respectable au possible, qui n'a jamais fauté, même en rêve. Son secret consiste dans l'erreur qu'elle a commise en intervertissant bébé et manuscrit, ce qui est invraisemblable, et prête juste à rire.

De même, les jeunes filles qui rêvent forcément d'amour et de mariage, ne le font que pour souhaiter un élu qui porte le prénom de Constant. Peu importe le physique, et toutes les autres qualités, les affinités etc. le seul critère est un prénom. Il y a là une façon de mettre en pièce toute une rhétorique amoureuse idéaliste, et pointer les absurdités des mariages faits dans la bonne société sur la base d'une méconnaissance quasi totale de ce qu'est une vie de couple.

Wilde aborde dans la pièce la question de l'identité, des identités multiples du moi, du masque qui permet d'être plus vrai que le visage nu. « L'homme est le moins lui-même lorsqu'il parle pour lui-même. Donnez-lui un masque et il vous dira la vérité », écrivait-il dans « le Critique comme artiste». C'est ainsi que Jack, lorsqu'il prétendait être Constant, pensant tromper son monde, disait la vérité de son identité. Et Algernon, lorsqu'il se prétendait le frère de Jack n'usait pas d'un subterfuge, mais énonçait leurs véritables liens.

Tout cela l'air de rien : l'art de Wilde consiste dans l'élégance suprême de donner la sensation d'être léger, voir superficiel, alors qu'il suggère, à partir de références qui montrent une culture plus qu'impressionnante, une multitude d'idées, de concepts, de pensées.
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Quel festin mais quel festin ! Je me suis régalée avec L'Importance d'être constant.

Aimant énormément Oscar Wilde, je partais conquise d'avance mais je n'imaginais pas rire autant. J'ai dévoré cette pièce la semaine dernière et maintenant je prends plaisir à la déguster à nouveau mais en anglais.

Quelle imagination ! Quel esprit ! Quel merveilleux sens de l'humour ! Cette comédie, c'est du bonheur en barre.

Oscar Wilde se moque de ses contemporains à grand coup d'ironie, de mauvaise foi, de jeux de mots hilarants et de nonsense.

Si vous êtes un peu déprimé, n'hésitez pas à vous procurer cette pièce. À coup sûr, elle vous remontera le moral.

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drôle, très drôle!
C'est une pièce qui tend vers le burlesque, les quiproquos s'enchaînent sans répit, les bons mots De Wilde restent très drôles, tout comme sa peinture de la haute société anglaise, le mariage, les femmes, on rit tout court, on rit jaune aussi, cynisme et légèreté au rendez-vous, une lecture vraiment très plaisante!
Mauvaise foi et rebondissements improbables, happy end, une pièce qui fait rire, sans lourdeur, très agréable!
Lien : http://lecture-spectacle.blo..
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J'y suis allée à reculons… le titre m'ennuyait d'avance… et du théâtre en plus(que je n'aime pas lire en général).
Ce fut un régal ! Cette comédie de moeurs qui fait un portrait au vitriol de la bonne société anglaise de la fin du 19e siècle m'a bien plus amusée que ce que je pouvais imaginer. Comme un vaudeville, les portes claquent, les quiproquos s'enchaînent comme les bons mots. La scène en particulier où la riche mais ridicule Lady Bracknell questionne Jack/Ernest pour s'assurer qu'il est un bon parti pour sa fille Gwendolen est cocasse à souhait, pleine de bons mots. Une captation sur Youtube avec David Suchet (Hercule Poirot) incarnant Lady Bracknell m'a fait pleurer de rire.
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Algernon s'est inventé un ami valétudinaire pour échapper à ses obligations sociales et partir loin de Londres sous le prétexte de veiller sur Mr Bunbury.
Jack, le très sérieux tuteur de la jeune Cecily, s'est inventé un frère débauché, Constant (Ernest en VO), pour pouvoir se rendre en ville mener la joyeuse vie d'un dandy célibataire.
C'est le début d'un quiproquo amoureux pour ces deux personnages et les demoiselles de leurs pensées. Avec en arbitre Lady Bracknell, la gorgone de tante d'Algernon, qui a des idées bien arrêtées sur les valises laissées en consigne de gare et les bébés qu'on peut trouver dedans...

Un feu d'artifice de traits d'esprits, de mauvaise foi, de sarcasme, de paradoxes, et d'humour (un peu guindé).
Une mise en scène au vitriol de la haute société anglaise.
Des personnages élégants, nonchalant, cyniques, plein d'esprit, vifs, légers, désinvoltes.
"The importance of being earnest" est un plaisir de lecture, un divertissement étincelant qui se savoure réplique par réplique.
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J'ai beaucoup de mal à donner un avis sur cette pièce d'Oscar Wilde, en partie parce qu'elle s'inscrit dans un contexte qui m'est totalement inconnu et que j'ai très peu étudié. Ce serait très intéressant par exemple de faire un parallèle entre la vie d'Oscar Wilde et son oeuvre mais je ne me sens clairement pas à la hauteur de la tâche. Ce que je peux dire par contre, c'est que j'ai beaucoup ri des situations cocasses et traits d'esprits qui truffent les dialogues.

Ce qui m'a toujours plu chez Oscar Wilde, c'est sa façon de disséquer la société et ses membres. Sa plume était aussi fine que sa critique était intense et c'est l'une des choses qui m'a instantanément fait aimer ses oeuvres. Avec l'Importance d'être constant, l'humour est piquant et la farce de plus en plus grotesque, pour mon plus grand plaisir. On sait dès le début que les personnages courent à leur perte mais on est quand même très contents quand on les voit se casser le nez, piégés par leurs propres stratagèmes. C'est toujours un véritable plaisir à lire et je ne parviens pas à m'en lasser!
Lien : https://cassyown.com/2022/06..
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