J'avais lu «
le portrait de Dorian Gray » lorsque j'étais adolescente. Cela remontait donc à un paquet d'années (non, je ne dirai pas combien). Autant dire que je n'en gardais pas beaucoup de souvenirs si ce n'est que j'avais aimé le roman. Pour cette relecture je me suis retrouvée avec la version non censurée. Comme je n'ai aucun souvenir de ma première lecture je serais bien incapable de comparer les 2 versions. Quoi qu'il en soit j'ai passé un très bon moment de lecture mais pas exceptionnel.
Evidemment le roman
De Wilde est une oeuvre riche et intéressante. Indéniablement, il s'agit d'un grand roman psychologique. Dorian est un personnage complexe et très fouillé. Ses affres et tourments sont parfaitement rendus. Il n'y a pas que Dorian Gray dans le livre, les autres personnages sont tout aussi bien campés, tout particulièrement Lord Henry, dandy décadent qui bénéficie des
aphorismes savoureux concoctés par l'auteur. Ses répliques, même si elles sonnent comme des successions de mots d'auteur, sont absolument délicieuses. Même les saillies teintées d'une légère misogynie m'ont amusée tant elles sont bien écrites. de plus, dans certains passages où Wilde fait l'éloge de la beauté physique ou bien encore au détour de sous-entendus, l'auteur instille à son récit une certaine sensualité. C'est indiscutable, Wilde a du style et «
le portrait de Dorian Gray » est vraiment très bien écrit.
Cependant, malgré toutes ces qualités, ma lecture n'a pas été prenante du début à la fin. Après un début plaisant grâce aux dialogues de Lord Henry et à une caractérisation très fine des personnages et de leurs rapports, il y a au milieu du roman un passage à vide. Je l'avoue, les longueurs de milieu d'ouvrage m'ont profondément ennuyée et c'est avec une certaine mollesse que je poursuivais ma lecture jusqu'à ce que le roman regagne en intérêt. En effet, heureusement, la dernière partie du roman est passionnante.
Globalement j'ai donc apprécié cette relecture malgré le passage à vide du milieu de roman. Bien que les qualités de l'oeuvre soient nombreuses, je retiens surtout la flamboyance des dialogues. Wilde a du style et de l'esprit et je trouve que c'est dans les dialogues qu'il brille le plus. Cela me donne très envie de lire son théâtre.