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Merci à Wilhelmina Wilder et à Librinova pour cette lecture.
Pendant que l'église Sainte-Marie Matfelon brûle, un enfant de onze ans ne s'y intéresse pas, trop occupé à dessiner, avec un morceau de charbon, un chat qui fouille les ordures. Une calèche s'arrête et des hommes masqués en sortent pour pénétrer dans un asile pour les pauvres. Ils enlèvent une jeune femme dont la beauté fascine l'apprenti artiste, qui fera tout pour la sauver. Il saute à l'arrière du véhicule, parvient dans une maison somptueuse où il découvre une vaste salle illuminée de cierges. La victime est attachée sur un autel, entourée d'hommes dont le visage est dissimulé dans un capuchon.
Cette première scène, particulièrement réussie, est haletante.
Un thème fantastique, celui du pacte avec le diable, mais revisité avec l'humour, tout ce que j'aime dans un livre fantastique. La rose des carcasses est une excellente surprise, et un coup de coeur malgré quelques longueurs.

Lien : https://dequoilire.com/la-ro..
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Chronique de juin du Prix des Auteurs Inconnus (PAI) 2022 dans la catégorie littérature « Imaginaire »

Le pitch : Londres. XIXᵉ siècle. Adrian Meredyth est un jeune aristocrate doublé d'un esthète accompli dont le goût pour le beau l'a conduit à devenir un peintre au talent reconnu. Notre protagoniste a aussi pour ami proche le dandy Edgard de Beaumont, amateur de bonne chère attiré par tout ce qui brille, et comme dévoué serviteur le roué et irrévérencieux valet Melmoth qui n'est rien de moins que l'un des seigneurs de l'Enfer…

La trame du récit : Adrian a donc en apparence tout pour être heureux. Toutefois, il n'a pas toujours côtoyé l'or des salons. Dix ans plus tôt, sa condition n'avait rien d'enviable : enfant orphelin, il grandissait dans la crasse des taudis sans trop se poser de questions, hormis comment se remplir le coco. Cependant, le cours de son existence va être bouleversé par un terrible événement. Où ce satané Melmoth jouera un rôle crucial justement ! Et le tout sera scellé par un pacte en bonne et due forme...

Adrian qui garde de ses origines modestes un certain goût de la sobriété se sent parfois en décalage dans le grand monde. Cependant, lors d'une soirée à laquelle il ne peut se soustraire, son hôte et mécène est assassiné. S'ensuivra une série de meurtres à la mise en scène macabre ayant pour cible de riches victimes. le même mode opératoire est à chaque fois empreint d'une certaine sophistication artistique qui ne peut laisser indifférent l'oeil expert d'Adrian. Et le concours d'un démon s'avérera bien utile pour élucider l'enquête…

Ressenti :

Dans cette histoire aux allures de foisonnant jardin à l'anglaise où planent les ombres de Jack the Ripper et de Méphistophélès, une odeur de soufre se mêle au parfum des roses. Même si le thème du pacte avec le Malin n'offre rien de neuf à la sphère fantastique, une certaine fraîcheur se dégage d'un livre au titre énigmatique et à la couverture qui aimante le regard. La couverture parlons-en, celle-ci agit en effet comme un bonbon pour les yeux. Et la lecture offre un deuxième effet « Kiss Cool » grâce à une plume ciselée, addictive et remplie d'humour qui nous emporte dans une intrigue riche en rebondissements. L'auteure restitue avec beaucoup de réalisme une très belle ambiance victorienne. Maîtrisant l'art de la description, celle-ci est aussi à l'aise pour dépeindre les vanités mondaines que l'atmosphère anxiogène des bas-fonds. Sur ce dernier point, j'aurais néanmoins apprécié plus de détails sur la vie interlope de l'époque. En effet, autant les moeurs de la haute société sont contées par le menu, autant en revanche la condition des humbles est presque passée sous silence. Je déplore donc dans ce traitement un déséquilibre entre la soie et la souillure.

Ceci étant, tout du long le langage se fait précieux jusqu'à confiner au maniérisme. Cela sent la prouesse stylistique et on ne peut que s'incliner devant ce remarquable exercice de style. Revers de la crinoline : un tel parti pris freine la spontanéité de la lecture, curieux que nous sommes de percer le sens de tant de vocables certes charmants mais oubliés ou peu usités. Quoi qu'il en soit les amoureux de la langue française seront aux anges. À n'en pas douter quiconque réussira à en placer quelques-uns pourra faire briller sa conversation de mille feux. Aux prochains repas de famille ou ailleurs !

Lien : http://scambiculturali.over-..
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Une mise en scène historique d'une histoire machiavélique où l'on pactise avec le diable lui même en personne et ses agissements sulfureux
Un livre sufureux de fait exacerbant nos sens et note esprit pris de fièvre pareillement au texte enflammé
Savamment orchestré de main directe et inspirée
Vraiment on y souscrit de ..plein gré
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Bonjour,
Dans le cadre du Prix des Auteurs Inconnus, je viens vous chroniquer en retour de lecture l'un des cinq finalistes du prix dans la catégorie Imaginaire : "La rose des carcasses" de Wihelmina Wilder aux éditions Librinova.

Je commencerai par dire que je n'ai pas du tout accroché à l'histoire. Les morts, les méchants, le dandy Adrian avec son valet sorti des Enfers, tout ça ne m'a pas intéressé. Alors que ça aurait pu puisqu'on est dans la catégorie Imaginaire. Tout ce côté précieux ponctué des manières des personnages qui oeuvrent tout en retenu est désuet. Il faut réfléchir par delà les mots, comprendre avec notre langage moderne quelles sont les véritables intentions des protagonistes. Tout cela freine encore plus la lecture.

Et pourtant, j'ai aimé ce livre pour une tout autre raison. Pour sa construction, sa forme lyrique, son époque victorienne ; quel livre magnifique, la recherche est poussée jusque dans l'utilisation de mots inusités depuis des siècles.

Je n'ai pas pu suivre l'histoire à cause de mes arrêts fréquents, j'ai repris goût, comme à l'époque, à chercher dans le dictionnaire la définition des mots que je ne comprenais pas, et ce livre en est truffé ! J'ai retrouvé la quintessence de ce qui fait que j'aime lire un livre : la richesse du vocabulaire et le partage des connaissances. J'ai été fascinée par ce style d'écriture d'autrefois, on sent le respect de l'auteure pour chaque mots employés, pour ce phrasé atypique qui sied à cette époque.

L'auteure a décrit au plus près du possible l'époque victorienne de cette Angleterre du dix-neuvième siècle. Les dialogues comme les attitudes des personnages, tout transparaît pour figurer telle la réalité d'antan. Les dialogues également sont vivants avec ce langage soutenu qui ressort. Et c'est cette fidélisation historique qui m'a plu !

Bien que le récit ne fut pas tant immersif à mon goût, ce livre aura su dévoiler bien d'autres attraits tout aussi distrayants dont les maître-mots sont exigence, raffinement et qualité.

Bonne lecture, amis lecteurs !
Lien : https://lecture-chronique.bl..
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j'ai lu ce livre, ( jusqu'au bout...!), dans le cadre du prix des auteurs inconnus 2022, catégorie imaginaire.
Mon ressenti :

La couverture et la 4 ème de couverture m'avaient accrochée au moment des sélections, je trouvais le thème original et un peu inquiétant.
Un jeune homme qui pactise avec le diable, rien que ça !
L'époque aussi m'interresse. de très belles descriptions de cette société aristocratique à l'époque victorienne , avec un soupçon de Jack l'éventreur en toile de fond.
Des personnages un brin précieux, riches, cultivés, le milieu de l'art, leurs vies oisives;
et d'un coup, l'horreur, des meurtres, du sang, des tripes étalées partout !
Tout celà décrit avec beaucoup, vraiment beaucoup d'adjectifs et de détails, sans compter l'avalanche de mots à chercher dans un vieux dictionnaire !!!
Pas un nom commun qui ne soit accolé à un, deux ,trois adjectifs ; et des phrases longues, celà ne m'a pas aidé à apprécier l'histoire.
Dommage.
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D'entrée de jeu, et même si je ne suis pas fan des descriptions aussi poussées et détaillées, elles ont leur sens puisqu'elles posent les bases d'un univers fantastique. Il suffit de lire l'incantation, après tout. D'un enfant de rue, Adrian est dans une autre sphère quand on commence véritablement l'histoire : par ici l'aristocratie, et le monde artistique.

Nous faisons la connaissance de son valet, un démon, Melmoth, de son ami Edgar, et des nobles qui gravitent autour. Entre le côté superficiel des Lord, des Lady, l'argent, des discussions de salon, et les desseins des dessins, l'histoire met un temps à arriver. Un meurtre, puis un autre, et voilà qu'Adrian se met à enquêter.
Qu'est-ce qui pousse ce criminel ? Ses intentions ? Pourquoi signe-t-il ses oeuvres dans la « chair de ses proies » ? Et puis bon, il nargue bien la police aussi, et pour cela, même pas besoin d'user de la magie… comprendra qui lira la référence.

Côté univers, les démons, surtout Moth, les créatures, sont très bien exploitées et ce jusqu'au prologue, même si j'ai trouvé celui-ci un peu long. Certaines informations, exceptée la loyauté on le sait déjà, auraient mérité d'être encore plus présentes dans l'histoire. Les quartiers anglais, l'ambiance, l'environnement et les descriptions sont agréables. On a beaucoup d'éléments d'origine, de palabres sur les personnages. Pourquoi pas.
Les phrases sont souvent longues, et j'ai parfois manqué de souffle, sans oublier les éléments pas assez mis en valeur. Ceux et celles qui apprécient le vocabulaire, un style historique avec des mots peu courants seront ravis. Bon, je n'ai pas eu besoin de dictionnaire à part pour « thrène », je ne connaissais pas !

Côté personnages, Adrian joue « le fils endeuillé à la perfection », mots tirés de l'ouvrage, et reste hyper convaincant tout du long. le pauvre Edgar, qui aimerait bien qu'Adrian se sépare de ce satané valet, comprendra qui lira, échappe même de peur à la panthère. M'enfin, tout va bien, il aura le droit à un tableau pour apaiser les tensions. Dommage, je l'aurais bien vu gratiner dans un four, ce valet ! Niark… en parlant de Moth, je le trouve trop présent, et je me permets de citer un passage :
« — Je constate qu'une fois de plus, vous m'envisagez comme solution de facilité, monsieur. »
C'est en effet ce qui m'a posé souci. Adrian ne risque rien.
Quant aux autres, j'ai adoré Henriette, sa présence redonne un peu de fraîcheur, Lawrence, Saint-Clair, c'est pas mal, mais encore une fois, pour ma part, deux persos pas assez creusés. Je ne spoilerai pas, mais j'en attendais beaucoup et le « duel » final…

Côté histoire, je me suis interrogée longtemps sur l'intrigue. Commence-t-elle « après la découverte du corps de Lord Pelham » ? Dès le départ finalement avec l'apparition ou est-ce à la venue d'Hawkins, l'inspecteur de Scotland Yard ? Ou quand on évoque « le parfum de rose » ? Les questions posées permettent de bien cerner ce qui rôde autour de Adrian Meredyth, après tout. J'ai été plus à fond dedans au moment finalement de l'enquête.

J'ai aimé, le côté historique, on est dedans, le vocabulaire, le décorum comme j'ai l'habitude de dire est respecté. L'enquête, le valet aussi enfin ce démon, même si j'ai trouvé qu'il savait un peu « trop » faire de choses. Comment avoir peur pour Adrian ? Moth a toujours un truc ! le thème de l'identité est très intéressant, de l'Amour avec un grand A, lequel ? Il faudra lire pour comprendre et en saisir tous les bords. L'univers est palpitant, et y a une volonté de nous emmener dans du fantastique jamais vu/lu. Là-dessus, c'est très plaisant !
J'ai moins aimé, les « on » impersonnels. Plusieurs fois je me suis dit « on » qui ? L'absence de variation pour les enchaînements (mais début de phrase). L'absence de carte, sur laquelle on pourrait se référer, et les phrases longues. Il faut revoir les propriétés du chloroforme et l'erreur souvent répétée d'une formulation.

Un dernier mot ? Pensez-vous que le violet puisse faire une jolie couleur d'iris ? Et auriez-vous envie de poser… ?
La suite sur ma page.
Attention j'ai lu cet ouvrage dans le cadre du prix des chroniqueurs, le barème chronique est différent du barème prix.
Lien : https://www.facebook.com/mar..
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Avant tout chose, et dans un souci d'honnêteté il est nécessaire de préciser que cet ouvrage est écrit par une amie qui m'est très chère.
Cela me permet de mettre le doigt sur la première, et sans doute la plus grosse, critique que j'aurai à formuler à l'égard de cet ouvrage, que je vais tout d'abord résumer brièvement : dans le Londres du XIXème siècle, un jeune orphelin voit sa vie bouleversée par une nuit terrible. Dix ans plus tard, on le retrouve, sous un autre nom, en tant qu'artiste de génie, toujours accompagné par son serviteur Melmoth. Un soir, son mécène est sauvagement assassiné lors d'une soirée à laquelle Adrian assiste lui-même. L'enquête va commencer...

Wilhelmina Wilder, dans le premier tiers de l'ouvrage, tient à mettre en place un cadre très précis : l'Angleterre victorienne, sa sociabilité, mais également sa vision de l'artiste. Et c'est là que réside un de nos plus grands désaccords littéraires : son oeuvre est d'une immense richesse, aussi bien culturelle que linguistique, afin de plonger son lecteur avec la plus grande précision possible dans le monde qu'elle construit. Cette richesse peut toutefois être, à mon sens, poussée à l'excès. Je fais partie de ceux qui pensent qu'il est important que la fiction soit immersive. J'ai parfois perdu patience devant la quantité de mots recherchés, inconnus, et j'ai parfois douté de l'utilité d'un tel raffinement. Je me suis sentie arrêtée et frustrée dans ma lecture.
Cependant, même si son amour de la langue et sa rigueur dans la restitution d'une époque se font sentir tout au long du roman, une fois un certain cadre mis en place et l'intrigue lancée, Wilhemina se lance et nous lance dans une aventure fantastique et parfaitement ficelée, dont le rythme, sans s'essouffler, n'a pas le caractère endiablé des thrillers et autres policiers modernes. Elle sait nous tenir en haleine sans pour autant nous épuiser.
Il ne faut cependant pas entendre par là que l'intrigue, comme le cadre, serait une histoire datée copiant les romans du XIXème. Bien au contraire : elle se nourrit également d'une culture moderne, actuelle, que l'autrice sait parfaitement combiner à son cadre pour donner une étrangeté familière à ce roman. Même sans la connaître, l'immense travail et l'immense culture de Wilhelmina se sentent à chaque page, et sont un plaisir, qu'on sache reconnaître les références ou pas.
Entre modernité et respect d'une époque, entre rigueur et joie d'écrire une intrigue fantastique, foisonnante et d'une grande richesse, Wilhelmina Wilder redonne, à mes yeux, un sens à l'érudition, et produit un livre dont l'intrigue n'est pas la moindre qualité.
L'ouvrage est également, mais je ne peux malheureusement pas développer cela sans divulgâcher l'intrigue, une réflexion magistrale sur la question du créateur, de l'artiste : Wilhelmina construit ostensiblement (parfois trop!) son univers, par ses choix linguistiques et son érudition, mais elle introduit aussi une véritable réflexion sur la peinture, la musique, l'art en général ainsi que sur son influence – quelle qu'elle soit – sur le monde.

Si l'on apprécie la littérature victorienne, le surnaturel, les enquêtes, l'art ou la belle langue, ou mieux encore, tout cela à fois, alors il est essentiel de se procurer et de lire cet ouvrage ici : https://www.librinova.com/librairie/wilhelmina-wilder/la-rose-des-carcasses
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Livre reçu dans le cadre du "Prix des auteurs inconnus" dont j'ai l'honneur d'être membre du jury dans 2 catégories.
Plus d'infos :
https://www.facebook.com/prixdesauteursinconnus/
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https://twitter.com/prixdesai
https://www.prixdesauteursinconnus.com/

Je découvre cette autrice, ce qui est somme toute normal vu le titre du prix.

Comment vous donner envie de le lire sans trop divulgâcher l'histoire ?
Allez, juste la 1ère scéne.

Pendant que l'église Sainte-Marie brûle, un enfant tout proche ne s intéresse pas au sinistre, car il dessine, à même le sol avec un morceau de charbon, un chat fouillant les ordures.
Une calèche s'arrête, des hommes masqués enlèvent une jeune femme, dont la beauté fascine le jeune artiste,
Il saute à l'arrière de la calèche, arrive dans une riche demeure.
Où il s'introduit jusqu'à une salle où se déroule un rite satanique. La belle femme est l'offrande à Melmoth.
L'enfant toise le démon, l'affronte verbalement, ne le craint pas.
Il dessine au sol la femme, avec son sang d'immolée; pour l'immortaliser
Melmoth est séduit par son caractère et son dessin, il lui offre un pacte.

Ce titre revisite le thème du pacte démoniaque, avec humour, entrain et même candeur.
La rose des carcasses est une excellente surprise.
Malgré quelques longueurs, un style parfois pompeux et des mots ampoulés.
Mais cela cadre si bien avec l'ambiance de l'époque.

Dois-je préciser que je vous en conseille la lecture ?

Livresquement votre
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📜Mon ressenti📜
Etant membre du jury pour le Prix des Auteurs Inconnus 2022, dans la catégorie «Imaginaire », j'ai eu le plaisir de découvrir ce roman.
Tout d'abord il faut que j'avoue que lors des pré-sélections, malgré une couverture qui m'avait laissée dubitative, j'avais bien accroché à l'extrait. Je savais que la lecture allait être fastidieuse pour moi, car l'histoire est écrite dans un langage soutenu voir sophistiqué que je n'ai pas l'habitude de lire. Mais le pitch est accrocheur et je me suis laissée emportée par cette intrigue hautement menée.
L'histoire se passe au 19ème siècle à Londres. Tout commence avec l'incendie de l'église Sainte-Marie Matfelon et un enfant des rues de 11 ans qui assiste à 2 tragédies : l'église qui brûle mais aussi l'enlèvement d'une jeune femme et son triste sort. En ce funeste jour il croisera le Mal ou plutôt le Malin et il conclura un pacte.
10 ans plus tard on suit les frasques d'un artiste, Adrian Meredyth, dans des soirées très huppées. Il est souvent accompagné d'un ami très cher, Edgard de Beaumont et de son fidèle serviteur Melmoth.
Au fil des pages des meurtres atroces sont commis : tripes à l'air et corps pendus, les sorties de nos deux amis sont quelque peu entachées. Mais qu'à cela ne tienne, ils essayeront de résoudre ces crimes et surtout de comprendre pourquoi. Vous me direz que l'histoire a l'air cousu de fil blanc mais que nenni l'auteure nous entraine dans des salons voluptueux et des descriptions riches en couleurs et senteurs. On ressent ici toute l'époque victorienne et la prouesse de l'écrit et je salue ici le travail de l'auteure.
Bien que ma lecture fût ralentie par de nombreuses descriptions et des mots totalement inconnus, j'ai vraiment beaucoup accroché à ce roman avec ses nombreux rebondissements. J'avais un doute sur le nom du criminel, et sans rien spoiler je peux vous dire que le dénouement est rondement bien mené.
Une belle découverte que ce roman qui ne fait pas partie de mon style de lecture, de narration et qui m'a fait sortir de ma zone de confort.

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Vous vous êtes certainement déjà demandé ce qu'il se passerait si Jules Barbey d'Aurevilly, Thomas Mann, Pierre Corneille, Matthew Gregory Lewis, David Fincher, Charles Baudelaire, Ann Radcliffe, Ézéchiel, Jacques Cazotte et William Shakespeare se retrouvaient en 1920 au bal de la mi-carême du Magic City (si, si, c'est une question qu'on se pose tous les jours). Bon, déjà, Kam Hugh en ferait certainement un vlog, mais Wilhelmina Wilder, elle, en a fait un livre. Et quel livre !

La Rose des Carcasses célèbre un mariage réussi entre polar rigoureux et fantastique baroque, nous présentant un couple équilibré, jamais désuni, où chacun instille la tension inhérente à son genre littéraire. Les épines de l'enquête comme les griffes du surnaturel clouent le lecteur subjugué à son fauteuil (ou son lit, son hamac, sa pelouse, sa bouée flamant rose géante -ce qui ici peut poser problème-, son canapé, son siège de métro ou son tabouret de bar selon le profil de lecteur).

Les nuances de fantastique sont appliquées par touches subtiles, délicates, créant un jeu de clair-obscur, où s'animent les bouges et les hôtels particuliers de Londres du XIXème siècle. La plume de Wilhelmina Wilder en trace un tableau à la sensualité accomplie, de formes et de couleurs, mais aussi de sons, d'odeurs et de mouvements. L'écriture est vivante, et crée un monde fébrile, charnel, détaillé dans chacune des sensations et des émotions qu'elle nous fait ressentir. Grâce à un vocabulaire à la précision et au raffinement diabolique, décors et personnages surgissent à vos côtés et s'y meuvent avec une présence presque palpable... à nos risques et périls !

En de très rares occasions, le style pèche un peu par excès de sophistication, et bien que mon adjudant-chef déplore à qui veut l'entendre qu'on y bite rien, le seul contexte suffit pour moi à effacer ces légères intempérances d'une gourmande de mots telle que m'apparaît l'autrice.
Le rythme est aussi langoureux et maîtrisé que la langue ici. À ses longueurs voluptueuses succèdent avec une fluidité surprenante des accélérations vertigineuses, élancées sur le tremplin d'une intrigue soignée dont les éléments sont amenés avec un naturel confondant. Les personnages aux prises avec ces événements virevoltent, se dévoilent, se métamorphosent ou se dérobent, et chacun des protagonistes devient « attirant, parce qu'insaisissable, fascinant, parce qu'impossible à cerner ! », quelle que soient leurs caractères, leurs défauts ou leurs turpitudes. En plus du soin apporté à l'élaboration de chaque personnalité, les relations tumultueuses entre elles sont traitées avec une finesse poignante. Leurs échanges et leurs dialogues sonnent avec une vibration personnelle, et, bien souvent, avec une ironie et un mordant dont l'humour sinistre fait mouche à chaque fois.

Si l'intrigue principale baigne dans une réjouissante esthétique macabre sans être sordide, où l'on croise des messieurs « [pendus] par les boyaux à ce magnifique lustre au baccarat ruisselant de lumière et de sang frais » l'autrice en profite également pour distiller, çà et là, un discours sur l'Art réfléchi et vivace, sans mornes digressions ni lenteurs indigestes. L'Art est ici vigoureux, terrible, et donne au personnage principal toute sa profondeur et sa puissance, quand «armé de sa mine, il combattait à sa façon le spectre du trépas, en couchant sur le papier sa peur et son dégoût, excrétés, canalisés dans des images brutes. »

A contrario, les sous-textes sociaux du roman, malgré toute leur pertinence, leur intérêt et leur actualité, perdent parfois cette subtilité et cette dynamique que j'avais tant appréciées dans le propos artistique. Sans verser non plus dans l'apertaeportaeffringisme outrancier, leurs représentations auraient, à mon sens, gagné à plus de pointillage et moins d'aplats. Mais enfin là, c'est surtout moi qui pointille, car c'est bien l'unique nuance de reproche que je peux faire à La Rose des Carcasses.

Un roman fascinant, fourmillant d'action et de références, qui joue aussi bien avec la symbolique que les nerfs de son lecteur arrimés à chaque page, jusqu'à une apothéose épique qui ne laisse qu'un seul regret... devoir le refermer.
Lien : http://guensorde.home.blog/2..
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