Les aristoï : des humains et des quasi dieux, améliorés génétiquement, avec un longévité accrue, des personnalités multiples et les moyens de terraformer des planètes et de les peupler, grâce à leurs connaissances en sciences (génétique, nanotechnologie, informatique, etc.). Chacun a son domaine stellaire et ses démos (humains normaux), qu'il gère avec l'aide d'une équipe d'humains améliorés, dont certains ont le potentiel de devenir aristoï.
Gabriel, l'un des plus brillants des AristoÏ, s'occupe, avec son domaine, sa musique, ses recherches et ses amours. Mais, une AristoÏ l'informe qu'un autre AristoÏ a fourni de fausses informations sur un secteur supposément non habitable de la galaxie et a, en plus, corrompu les informations des banques de données pour se couvrir. Intrigué, Gabriel se met à enquêter et s'aperçoit bientôt que le danger pourrait menacer les aristoï, ainsi que tous les humains.
L'auteur a misé sur un style poétique et assez flamboyant pour raconter une histoire un peu convenue.
Le début est assez lent, mais une fois habitué, on se laisse emporter.
J'ai beaucoup aimé.
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aristoï, un Space Opera avec des éléments de Cyberpunk. Bien que je n'aime pas le Cyberpunk, j'ai apprécié cette oeuvre, assez originale (pour l'époque, 1992).
Le roman commence par une présentation de l'univers. Et c'est une bonne idée, car cela permet au lecteur de comprendre l'environnement : les a
aristoï et les Daimones, l'onirochrone (réalité virtuelle); et de présenter les personnages.
L'intrigue, la vraie, commence avec un assassinat et la découverte d'une planète terraformer dans le secret. le niveau de cette planète est comparable à fin Moyen-Age, début Renaissance.
L'intrigue sur cette planète était juste excellente. Mais la suite, les 100 dernières pages, étaient quand même au-dessous. Mais, dans l'ensemble, c'est une bonne lecture.
Par contre, ce n'est pas un roman d'action, comme le Space Opera traditionel. Si c'est ce que vous cherchez, alors passez votre chemin. aristoï est plus une oeuvre philosophique. D'ailleurs, le roman est plein de références à la mythologie grecque : aristoï (aristocrates), Daimon (démon). Il y a aussi pleins de mots grecs.
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- Du plaisir . Du spectacle . Des rivalités . Des intrigues . Tout ce qui fait ( Gabriel sourit ) que la vie vaut la peine d'être vécue .
( une intelligence artificielle ) :
PRUNE DE PRINTEMPS :
" L'expression d'un homme bien fait n'apparaît pas seulement sur son visage , / Mais aussi sur ses membres et ses articulations , et curieusement sur ses poignets et sur ses hanches ... "
Peut-être Marcus soupçonnait-il ce que Gabriel savait avec certitude : jamais il n’accèderait au rang d’Aristo. C’était un homme talentueux, déjà illustre dans le domaine de la conception industrielle, mais il était exempt de ce génie fragile et éclatant, de cette ambition glacée et toute-puissante nécessaires pour faire partie de l’élite du genre humain.
Mais Gabriel pensait qu’il lui serait utile de s’en rendre compte par lui-même. De comprendre qu’il n’avait pas laissé passer sa chance, qu’il avait trouvé la place qui lui convenait.
Le daimon le plus développé de Marcus était un enfant, une personnalité naïve et à peine ébauchée qui considérait le monde avec une joie transcendante, et Gabriel estimait que cela ne devait rien au hasard. Les aspirations de Marcus n’étaient pas celle d’un Aristo à la volonté de fer, d’un être qui adaptait l’univers à ses besoins, mais celles du jeune homme au grand cœur, aussi talentueux qu’ingénu, dont il avait conservé le corps d’adolescent et dont Gabriel était tombé amoureux sur-le-champ.
C’était peut-être parce qu’il se savait voué à l’échec qu’il avait soudain désiré cet enfant – et pas n’importe quel enfant, mais le fruit de son union avec l’Aristo qu’il aimait. Un souvenir tangible de Gabriel, un enfant en qui il pourrait placer les espoirs de réussité qui lui avaient été refusés…
Gabriel entra au bras d’Akwasibo et salua quelques connaissances d’un hochement de tête.
– J’aimerais pouvoir dire que j’ai toujours été sûr de ta réussite, déclara-t-il. Mais à cette époque, je n’avais pas assez d’expérience pour me hasarder à ce genre de prédiction. Et je n’en avais pas non plus le loisir.
Elle sourit.
– Je ne crois pas que j’aurais pu le prédire moi-même. Sauf ces trois ou quatre dernières années, quand mon travail a commencé à acquérir une certaine cohérence.
Le parcours suivi par Akwasibo pour parvenir au rang d’Aristo était le plus courant : plusieurs décennies de travail acharné suivies par une sorte de synthèse durant laquelle on recueillait les fruits de ses études diligentes, où la connaissance et le talent atteignaient un point de fusion transcendante. Gabriel avait suivi une route plus directe, une ascension météorique qui avait fait de lui un Aristo avant l’âge de trente ans. Ceux qui lui avaient prédit une saturation rapide s’étaient complètement trompés : il approchait les quatre-vingts ans et sa productivité ne s’était jamais infléchie.
– Connais-tu tout le monde ? demanda Gabriel.
Il parcourut la salle du regard et appela la majorité de ses daimones – il avait besoin de renforts pour affronter la masse de ses pairs.
Pourquoi ces fantômes me semblent-ils plus réels que ces créatures de substance et de matière ?
Pourquoi leur chant semble-t-il me guider alors que je reste sourde à la stupide humanité ?
Walter Jon Williams au festival des Utopiales 2009, interviewé par Julien Morgan.