AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,93

sur 374 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Sans parler du chien de Connie Willis fait partie de ma découverte des autrices de SF qui ont écrit des classiques. L'écrivaine semble spécialisée dans des récits de voyage dans le temps. Ici, le roman semble donner la part belle aux animaux, ce qui est une autre raison qui me pousse à découvrir cette lecture qui nous entraîne à l'époque victorienne.

Ned Henry doit faire face à la société rigide de la fin du XIXe siècle tout en tentant de sauver l'univers en réparant une incongruité temporelle qui met en péril la trame même du temps. Une mission qui implique de la discrétion et une bonne dose de ruse. Mais entre une phase de déphasage et les difficultés de l'agence à propulser des agents au bon moment, la mission s'annonce corsée. Notre Ned Henry se retrouve dans les jupons de la famille Mering, aidé par la professionnelle Miss Brown, pour tenter de régler le problème d'une chatte nommée Miss Arjumand qui aurait dû se noyer, découvrir qui épousera Tossie Mering et retrouver un objet mystérieux nommé la potiche de l'évêque… Sans parler du chien. Connie Willis tisse une toile drôlissime qui tourne en dérision les bizarreries de l'époque victorienne, le tout avec une plume avide de jeux de mots.

En effet, Ned Henry est tombé dans une famille bien représentative de l'époque, alors que lui-même n'a qu'une formation sommaire (subliminale même) des règles sociales de l'époque. Mme Mering est obsédée par les esprits et voit des fantômes toutes les 5 minutes, ce qui se révélera fort utile. Ensuite, le colonel Mering est un moustachu passionné de poissons mais qui ne forme jamais de phrases complètes. Enfin, leur fille Tossie est un canon de la beauté de l'époque, mais sotte au possible et nunuche jusqu'au dégoût. Autour de ce petit monde gravitent d'autres personnalités délurées, ce qui permet de donner naissance à de nombreux quiproquos.

Connie Willis distille un humour efficace qui repose sur de nombreux ressorts. le premier est que le narrateur, Ned Henry, doit aussi bien s'adapter à la société victorienne tout en étant agent temporel en mission. On le voit tout aussi bien tenter de sauver le monde tout en jouant au croquet, échapper aux demandes en mariage de jeunes filles niaises. Avec Miss Brown, le duo doit trouver des manières de tirer parti des règles sociales et des bizarreries de leur entourage du XIXe siècle pour tenter de manoeuvrer l'histoire dans le bon sens… Mais qu'est-ce que le bon sens de l'histoire ? Sans parler du chien présente une vision du voyage dans le temps qui, sans être très précise, est cohérente et permet de construire une histoire prenante.

Et si l'histoire est si prenante, c'est aussi bien grâce à la plume fluide et mordante de Connie Willis qu'aux personnages. Comme j'ai décrit un peu plus tôt, la famille Mering tourne en dérision les bizarreries et obsessions de l'époque, notamment d'une petite bourgeoisie de campagne occupée par les ragots, les séances de spiritismes et les premières kermesses et brocantes de l'histoire. Ned, bonne pâte, est un narrateur agréable à suivre qui rend volontiers service mais ne perd pas de vue sa mission, aussi vague soit-elle. A travers ses yeux et ses réflexions, le lecteur permet de mieux comprendre les paradoxes temporels, les façons dont les voyageurs influent sur le temps… Mais parmi les personnages les plus charmants, on peut nommer la chatte, la princesse Arjumand et le bouledogue Cyril. « Juju » est une chatte élégante au centre de toutes les attentions. Cyril appartient à l'un des prétendants de Mlle Mering et suit sagement les aventures de son maître et de Ned, avec bonhomie et bonne volonté.

J'ai adoré cette lecture ! Légère et intelligente, elle nous plonge dans une quête temporelle à l'époque victorienne. Alors que des agents voyageurs du temps doivent tenter de résoudre des incongruités pour sauver le temps, ils doivent également assurer leur couverture. Et ils font face à des personnalités excentriques qui caricaturent les pires marottes. Entre séances de spiritisme, kermesse de village, ragots et recherches d'époux, comment remplir sa mission ? Heureusement, Ned Henry peut compter sur Miss Brown et sur des alliés inattendus, comme Cyril le bouledogue et la Princesse Arjumand, chatte élégante. Connie Willis nous entraîne grâce à sa plume mordante, alternant entre jeux de mots et situations cocasses. En somme, une très bonne lecture légère et bien adaptée à la période printanière.
Lien : https://lageekosophe.com/202..
Commenter  J’apprécie          130
Après Black out et All Clear, j'ai laissé passer une année avant de reprendre contact avec ces chers historiens du futur, leurs voyages dans le temps, et les paradoxes qui pourraient en résulter... Encore une lecture agréable, fluide et pleine de bons mots, avec des références intéressantes ! Je me régale avec Connie Willis ! Il se peut que je remette un an avant d'ouvrir un autre roman en rapport avec les voyages temporels, mais pour le moment c'est une bonne pioche à chaque fois !!
Commenter  J’apprécie          70
Voyager dans le temps me fait rêver, je l'ai déjà dit il y a longtemps, je le répète encore. Oh, comme j'aimerais passer des vacances au 19e siècle, en Angleterre, à l'ère victorienne ! le canotage sur la Tamise, les kermesses rurales, les thés dans les salons encombrés des manoirs champêtres, les promenades dans les parcs…Mmmm, quelle sérénité ! Je parle ici de la haute société, parce que les pauvres, euh…il vaut mieux ne pas y jeter un oeil ! de toute façon, Connie Willis a choisi les riches, mais pour s'en moquer, à la façon très british, évidemment. Et de ce fait, elle prend le parti de leurs domestiques, obligés d'adopter un nom choisi par leurs maitres, de se plier à leurs quatre volontés, de s'abaisser, de ramper.

Les héros de ce roman de science-fiction – nous sommes en 2054 – sont des historiens qui ont l'habitude de faire un petit ou un grand saut dans n'importe quelle époque. Ici, c'est donc de la fin du 19e siècle qu'il s'agit, encore que nous faisons un petit écart en 1940 et même quelques pages au Moyen-Age.
Nous allons à Coventry en leur compagnie, à la recherche de l'horrible potiche de l'évêque censée se trouver dans la cathédrale, qui sera brûlée en 1940 par les Allemands et reconstruite en 2054 par la revêche Lady Schrapnell, ayant une fonction très élevée dans cette clique de voyageurs temporels.

Et cela nous emmène dans des embrouillaminis à n'en plus finir sur la temporalité, sur l'effet boule de neige qu'un simple geste peut avoir. Et c'est marrant !
Nous nageons dans des situations ubuesques, mêlant une mère de famille toquée de spiritisme, un majordome ne s'en laissant pas conter, une jeune fille bêtifiant à l'extrême, et j'en passe ! N'oublions pas le chat, et le chien !

Bref, cela m'a fait du bien de m'emmêler les pinceaux dans cette bonne société, où les femmes sont condamnées à être idiotes.
De cette auteure, j'avais lu « Blitz », que j'avais adoré, ainsi que « le grand livre ». C'est savoureux, dépaysant, comique, très « comme il faut avec le petit doigt en l'air », et en même temps (pseudo-)scientifique très sérieux…enfin, sans parler du chien.
Commenter  J’apprécie          363
Le premier chapitre nous plonge dans le blitz en 1940. Ned Henry et deux de ses collègues fouillent dans les décombres brûlants de la cathédrale de Coventry. Connie Willis nous donne petit à petit les raisons de cette quête : Ned est un historien du XXIeme siècle et sa patronne la redoutable Miss Schrapnell (la bien nommée tellement elle est explosive) lui a demandé de mener l'enquête sur la disparition d'une potiche. Ned voyage donc dans le temps.

Un peu plus tard, il retourne dans son époque faire son rapport, avant de retourner en 1888 (toujours sur l'enquête de la potiche mais surtout pour corriger une erreur de Verity, une de ses Collègues, qui a ramené un chat du passé), sans parler du chien

J'ai adoré cette histoire rocambolesque :
Les personnages , le contexte et l'alternance des époques, les dialogues surréalistes (il faut dire que les voyages dans le temps occasionnent une sorte de décalage savoureux, les historiens tombent amoureux de la première personne qu'ils rencontrent après un saut, ils confondent les mots d'où des quiproquos très drôles), sans parler du chien
J'ai beaucoup aimé aussi les références litteraires : Jerome K Jerome et trois hommes et un bateau (que je n'ai toujours pas lu), Dorothy Sayer et son lord Peter Winsey, Arthur Conan Doyle, Agatha Christie et bien sûr Lewis Scaroll…sans parler du chien…ni du majordome…
J'ai aussi beaucoup aimé les réflexions historiques : et si tel événement s'était produit (ou ne s'était pas produit), Napoléon aurait il gagné à Waterloo?)
Il s'agit d'un roman qui fait bien travailler les neurones et les zygomatiques …sans parler du chat

A lire !
Commenter  J’apprécie          232
J'ai adoré « Blitz », mais « le Grand Livre » n'a pas été aussi plaisant à lire, voilà pourquoi j'ai commencé « Sans parler du chien », avec un peu d'appréhension.
Heureusement j'ai très rapidement été happée par cette histoire se déroulant majoritairement à l'époque victorienne. On sent que l'autrice s'est encore une fois beaucoup documentée sur l'époque que ses personnages visitent (ambiance, mode de vie, arts et littérature…).
Le petit plus de ce roman est sans contexte l'humour. le ton est plus léger que dans les autres romans du même univers. Les mésaventures des historiens dans le passé prêtent très souvent à sourire, les jeux de mots fusent...
On découvre dans ce roman de nouveaux avantages aux voyages temporels, mais aussi de nouveaux risques et même si j'ai trouvé le fin mot de l'affaire un peu alambiqué j'ai pris plaisir à en apprendre plus sur ce phénomène.
Après, même si j'adore cet univers et que l'autrice donne dans ce roman quelques explications, je trouve les historiens toujours aussi irresponsables dans leur utilisation du voyage temporel (envoi d'un historien déphasé à une époque qu'il ne connaît pas...)
Commenter  J’apprécie          70
trouver par hasard, acheté pour le titre. OU comment faire un livre de fantaisie comique. je le relis régulièrement. Et c'est par lui que j'ai découvert cette auteur, qui joue avec une machine à remonter le temps.
Commenter  J’apprécie          10
Un grand classique incontournable des voyages dans le temps, science-fiction et humour anglais
Commenter  J’apprécie          30
L'un de mes livres préférés !

J'adore les livres victoriens, j'adore les histoires de voyage dans le temps et j'adore les livres humoristiques. Sans parler du chien est les trois à la fois.

Ned Henry est un historien, spécialiste de la seconde guerre mondiale. Il est donc logiquement envoyé à la fin du XIXème siècle remplir une mission de la plus haute importance qu'il n'a malheureusement pas comprise à cause d'une hallucination auditive.

C'est pourquoi il s'imagine qu'un jeune homme à la moustache de guingois rencontré sur un quai de gare est son contact qui lui expliquera ce qu'il est venu faire en 1888. Ce n'est qu'au milieu de la Tamise qu'il commence à se demander s'il n'a pas suivi n'importe qui.

Connie Willis s'amuse des implications du voyage dans le temps. Ici, pas de futurs parallèles ou de monde modifié par les actes d'un voyageur imprudent, mais une réflexion sur la manière dont les lois du voyage dans le temps gèreraient les agissements des historiens.
Commenter  J’apprécie          10
Voici un roman pourvu de toutes les qualités qu'on souhaite retrouver au sein d'une oeuvre de SFFF voire d'une oeuvre littéraire tout court. Aussi bien sur la forme que sur le fond. Il est truffé d'hommages appuyés à un nombre impressionnant d'oeuvres du XIXème siècle. Et en tout premier lieu à Trois hommes dans un bateau de Jerome K. Jerome dont la seconde partie du titre n'est autre que Sans parler du chien (Le titre complet étant, pour ceux qui ne suivent pas : Trois hommes dans un bateau, sans parler du chien). La balade en barque rappelle bien sûr celle qui forme l'ossature du livre de Jerome. On rencontrera même, au détour d'un méandre de la Tamise, les fameux trois hommes et leur chien, Montmorency. Jusqu'aux chapitres du récit de Connie Willis qui reprennent ces petits résumés énigmatiques et savoureux en guise d'en-têtes qu'avait utilisé l'auteur britannique. Autre point commun avec le roman "initiateur" : l'humour. de l'humour léger, malicieux, pétillant, érudit, ironique. L'auteure donne aussi dans l'auto-dérision. Elle n'hésite jamais à tomber (pour rire) dans les travers qu'elle vient juste de dénoncer chez d'autres écrivains.
Autre qualité du livre et non des moindres : ses dialogues. Ils sont très nombreux sans être envahissants. Et surtout, ils sont bien ciselés, vivants et ils sonnent authentiques. Certaines répliques semblent tout droit sorties de dialogue de cinéma tant le découpage est juste, précis.
Le roman est également très érudit, comme j'ai déjà pu le signaler, mais sans pour autant faire paraître le lecteur stupide comme le font parfois certains auteurs. Même si certaines références nous échappent, ces lacunes ne gâchent en rien le plaisir de la lecture. Au pire, elles nous invitent à lire les auteurs cités.
Les personnages sont, c'est selon, extrêmement attachants ou prodigieusement antipathiques, mais les plus imbuvables sont la cause de situations tellement drôles qu'on leur pardonne aisément. Il y a les historiens (les voyageurs du temps) toujours comme un peu perdus au sein d'époques qui ne sont pas les leurs, sortes d'apprentis sorciers qui jouent avec des forces qui les dépassent. Et puis tous les autres. L'étudiant exalté, la jeune fille de bonne famille écervelée et futile (Henri VIII s'appelait ainsi parce qu'il avait 8 femmes), le professeur distrait, la mère autoritaire mais crédule, le père passionné et donc absent, le majordome irréprochable ... J'en passe. Sans parler du chien. Et du chat.
Quant à l'histoire, elle est de celle qui devrait réjouir, à mon sens, les amateurs de Science-Fiction comme les autres. Les voyages dans le temps ne sont ici qu'un prétexte pour nous entrainer dans un voyage délicieux dans l'Angleterre Victorienne. J'avoue même que les passages se situant au XXIème siècle n'ont pas eu ma préférence, même s'ils restent tout à fait agréables à lire. Les explications des incongruités inhérentes aux voyages dans le temps ne sont pas toujours très claires et sont souvent incompréhensibles pour le lecteur. Reste qu'il y a par ailleurs des démonstrations extrêmement brillantes et pour le coup, tout à fait claires, notamment sur les répercussions qu'auraient pu avoir quelques détails mineurs sur l'issue de la bataille de Waterloo.
Bon, en un mot comme en cent, Sans parler du chien est un véritable coup de coeur. Alors, si vous êtes tentés par de la SF drôle, intelligente, érudite, n'hésitez pas une seconde.
(Chronique écrite le 2 août 2010)
Lien : http://aruthablog.blogspot.fr/
Commenter  J’apprécie          70
La SF réserve définitivement de très bonnes surprises. "Sans parler du chien" en est une.
Dans le futur, les historiens travaillent directement aux prises avec leur sujet, ils voyagent dans le temps. Et même si toutes les précautions sont prises pour éviter les accidents temporels, les erreurs, ça arrive. Et l'erreur, dans le cas présent, c'est un chat, ramené par erreur au XXIè siècle.
Ned Henry est donc envoyé en 1888 pour corriger le futur, et se retrouve embarqué dans une aventure pleine de fantaisie, aux côtés de trois hommes, dans un bateau.
Pour ceux qui n'auraient pas encore lu le succès de Jerome K. Jerome "Trois hommes dans un bateau (sans parler du chien)" pas de panique, le titre de Connie Willis est un régal en lui-même!
Commenter  J’apprécie          110




Lecteurs (873) Voir plus



Quiz Voir plus

Les plus grands classiques de la science-fiction

Qui a écrit 1984

George Orwell
Aldous Huxley
H.G. Wells
Pierre Boulle

10 questions
4908 lecteurs ont répondu
Thèmes : science-fictionCréer un quiz sur ce livre

{* *}