Merci, Renaud, pour vos poèmes qui m'ont touché par la force de précision et la beauté pudique de leurs images qui apportent plus de clarté dans notre perception du monde.
Vous rendez hommage aux petites gens, aux oubliés, à tous ceux que ''on ne voit pas comme aux nombreuses victimes des ravages climatiques et de la violence des hommes.
C'est une poésie qui allie le quotidien, l'histoire, l'actualité, le vécu personnel et en quelques mots vous savez poser une scène qui obsède notre esprit ("à la vendeuse de napperons de la Gare du Nord", "La gamine de Gaza", "Le brûlé de Mutsamudi"...).
Derrière la parole concise de l' "Eté 63 en Kabylie" se cachent un sens profond, quelque chose qui porte la plaie de l'Histoire ; en peu de mots est attrapé le tragique du sort de la veuve et de l'orphelin.
Comme est juste et originale votre façon de parler du voyage dans le corps de l'Aimée ("Les fesses de Sophie") !
Je me suis retrouvé en lisant votre poème "Mes vieux", car comme vous je pense que la voie céleste est la voie royale pour communiquer avec ceux dont nous sommes séparés :
"J'observe haut au ciel / Mes lettres filantes / Filant vers vous / Vers vous mes aïeux / Je chante pour vous /Mon amour aux cieux".
J'aime bien votre façon de dire ce qu'est "Un grand frère", car je suis moi-même un grand frère et vos mots ont une grande répercussion en moi :
"Un grand frère, c'est... / L'homme qui reste lorsqu'il n'y a pas / Qu'il n'y a plus..."
L'image de l' "hippocamp'île", associée à Mayotte, m'a ouvert les portes d'autres rêves...
Peut-être retrouverons-nous un jour tous ensemble cette "Afrique fertile"...
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Le résistant allemand
Le petit cancre de la classe
Attendait
L'heure de la sonnerie
Le nez en l'air
Loin du calcul
Louchant vers la fenêtre
Où des pigeons riaient
Pourquoi volaient-ils
Ces hideux volatiles
En souriant à un cancre
Que son encore tachait
Les petits prodiges
Moutons bien sages
Se moquaient en guettant
Le bouffon dans la cage
À chacun de ses gestes
Les rires débutaient
Et la règle
Au tableau
Trop fort claquait
Inquisitoire
La blouse blanche
Marquait
Au fer rouge
Sur la copie
Mauvais
Il se souvient
Encore
Des regards jugeurs
Promettant un destin
Sans étoiles
Aux flâneurs
La brebis galeuse
À force d'observer
D'un côté de la vitre
Les pigeons s'envoler
A su fuir un matin
Les gueules gammées
Lui lui seul sur sa feuille
À écrire Liberté
Un grand frère, c’est...
Un homme qui ne compte pas
N’affabule pas
Un homme qui conseille
Et qui aime
Un homme qui ose
Et qui sème
Un grand frère, c’est...
Un homme qui a
Des qualités et dans le cœur
Une orchidée, une belle fleur
Un grand frère, c’est...
L’homme qui reste lorsqu’il n’y a pas
Qu’il n’y a plus
L’homme qui reste lorsqu’Allah
N'oit plus...
Un grand frère oui, c’est toi
C’est tout, sans être trop
C’est tout, merci pour tout, tes gestes, surtout tes mots...