Citations sur Le jardin d'Epicure : Regarder le soleil en face (134)
Combien de fois ai-je eu l'agréable surprise de voir un patient se transformer de façon positive à un âge avancé, même aux abords de la mort. Il n'est jamais trop tard. On n'est jamais trop vieux.
On ne se fait pas de nouveaux vieux amis.
Arrivé à un certain point dans l’existence - dans sa jeunesse ou plus tard - chacun de nous s'éveille à la notion de mortalité. Les causes sont multiples: le reflet dans un miroir de votre mâchoire qui s'affaisse, des cheveux qui grisonnent, du dos qui se voûte; la rondes des anniversaires ...
Que ressentez-vous face à ces événements? Comment vous comportez-vous? Vous plongez-vous dans une activité frénétique pour consumer votre anxiété et éviter d'aborder le sujet? Tentez-vous de supprimer vos rides par la chirurgie esthétique, vous teignez-vous les cheveux? Décidez-vous d'avoir trente-neuf ans pendant quelques années de plus? Vous laissez-vous distraire par le travail et le quotidien? Oubliez-vous tous les avertissements? Ignorez-vous vos rêves?
Je vous conjure de ne pas vous laisser distraire. Au contraire, savourez la révélation. Profitez-en. Arrêtez vous devant une photo de vous plus jeune. Laissez l'instant vous envahir et se prolonger un peu; goûtez-en la douceur mêlée d'amertume.
Saisissez l'avantage de rester conscient de la mort, d'en serrer l'ombre entre vos bras. Cette conscience peut introduire une étincelle de votre vie à l'obscurité et donner plus de substance à votre existence pendant que vous en profitez encore. Pour appréciez la vie, pour éprouver de la compassion pour autrui, pour tout aimer profondément, il faut être conscient que toutes ces sensations sont destinées à être perdues.
L'histoire et la mythologie sont pleines de tentatives d'atténuer la solitude du mourant. Rappelez-vous (...) les monarques dans différentes civilisations qui faisaient enterrer avec eux des esclaves vivants
Je ne doute pas que la foi religieuse tempère les craintes de la mort chez beaucoup. Mais chez moi elle soulève cette question - elle semble être une feinte pour contourner la mort, la mort n’y est pas définitive, la mort y est niée, la mort y est dé-mortalisée
Une vraie présence est le plus grand cadeau qu'on puisse faire à celui ou celle qui affronte la mort (ou à une personne en bonne santé en proie à la peur de la mort).
La peur de la mort est mère de toutes les religions, qui, d'une manière ou d'une autre, tentent d'atténuer l'angoisse de notre finitude.
Maintes fois, j'ai personnellement trouvé du réconfort dans la pensée que les deux états de non-être - avant la naissance et après la mort - sont identiques et que le second gouffre d'obscurité nous inspire un tel effroi alors que nous sommes si peu concernés par le premier.
Epicure postule que la mort n'est rien pour nous, car l'âme est mortelle et se dissout avec la mort. Ce qui est dissous n'est rien pour nous, et tout ce qui n'est pas perçu n'est rien pour nous. En d'autres termes : là où je suis, la mort n'existe pas, là où est la mort, je n'existe pas.
Un autre facteur joua dans son sentiment de bien-être. Se séparer de ses meubles fut autant un déchirement qu'un soulagement. Ils étaient tous chers à son coeur, mais alourdis du poids du souvenir. En les abandonnant, elle se dépouillait d'un cocon ; et, libérée des fantômes et des décombres du passé, elle se retrouvait avec une nouvelle chambre, une nouvelle peau, un nouveau départ. Une nouvelle vie à l'âge de quatre-vingts ans.