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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Bessie n'est encore qu'une enfant lorsque son frère rentre de la guerre en France où il a été très surpris de constater que les Noirs n'y étaient pas traités de la même façon qu'aux Etats-Unis. Il ramène à sa soeur un cadeau inestimable : une photo dédicacée par le grand aviateur noir, Eugène Bullard, le héros préféré de Bessie, celui qu'elle rêve d'imiter.

Quelques années plus tard, elle vole à bord de son propre avion pour le compte … d'al Capone, soi-même ! La voilà chargée d'une mission qui doit la mener, elle et son boss, à Saint-Pierre et Miquelon. Al Capone doit expliquer l'une ou l'autre petite règle de savoir-vivre à un Français qui lui fournit des bouteilles de bon alcool pour éteindre les gosiers en feu des Américains, asséchés par la prohibition.

Pendant ce temps, le Ku Klux Klan n'a pas oublié qu'il a un petit différend à régler avec cette petite métisse…

Critique :

Une fois de plus Henriet s'est dépassé au dessin. Mais peut-on encore se dépasser quand on atteint une telle maîtrise ? Les couleurs d'Usagi sont splendides. Ok ! Et le scénario ? Je ne suis pas sûr d'avoir bien tout digéré. Trop de lieux et d'époques se mélangent même s'il y a une justification à cela : les deux soldats noirs américains qui sauvent un pilote noir, la fin de la guerre où l'un d'entre eux devient cuisinier pour Al Capone, des petits gosses, copains de notre Black Squaw, qui jouent un rôle important, la rencontre entre Al Capone et Bessie, le Ku Klux Klan qui n'oublie pas sa vengeance… J'ai l'impression que les raccords entre toutes ces histoires sont quelque peu boiteux, et même si j'ai beaucoup apprécié cette bande dessinée, je n'en ai pas profité pleinement.

L'édition spéciale, tirée à 999 exemplaires, un tirage de tête, bénéficie d'un dessin inédit signé par le dessinateur. Il y a aussi une « sur-couverture » avec un dessin inédit.

Eugène Bullard a bel et bien existé et a accompli suffisamment d'exploits que pour être apprécié comme un authentique héros. le racisme empêchera cet homme d'être reconnu pour ses nombreux mérites.
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Après « Mezek » et « Double 7 » en compagnie de Julliard (2011 et 2018) , « Angel Wings » avec Romain Hugault (depuis 2014) et « Dent d'ours » (2013-2018) avec Alain Henriet , Yann a enchainé avec une nouvelle série « aéronautique » aux côtés de ses deux complices : Henriet et Usagi. Après un premier tome riche en péripéties, nous voici déjà au deuxième épisode de « Black Squaw » prévu en deux cycles de trois albums. Yann et Henriet en profitent pour revenir sur le passé de l'héroïne à travers des flashbacks et développer également des séquences sur les gamins de Waxahachie.

A L'ORIGINE D'UNE VOCATION

L'oeuvre commence par un flashback en apparence déconnecté de l‘histoire de Bessie : on se retrouve dans les tranchées d'Argonne où ses frères, engagés volontaires dans le 369e régiment d'infanterie – celui des Black Rattlers (les "serpents à sonnette noirs") – participent à la guerre de 1914-1918. Ils croisent dans le no man's land un certain Eugene Bullard dont l'avion vient de se faire descendre par les Allemands et le sauvent. Ce personnage surnommé l' « Hirondelle noire de la mort », a réellement existé tout comme son petit singe mascotte d'ailleurs ! Lui aussi noir Américain, Bullard avait décidé de devenir pilote, à une époque où c'était impossible pour un noir aux Etats-Unis. Comme ce n'était pas le cas en France, il s'était engagé dans la Légion étrangère, afin d'obtenir la nationalité française. À force de courage, il avait ainsi obtenu son brevet ! Combattant hors pair, Bullard avait gagné le droit d'écrire une maxime sur le fuselage de son avion : « Tout sang coule rouge ». Malgré son héroïsme, les autorités américaines refusèrent de reconnaître ses victoires... mais il servira de modèle à la vraie Bessie et l'encouragera à croire en ses rêves.

On se rappellera alors la case de clôture du premier tome dans laquelle elle s'endormait, adulte, en serrant sur son coeur la photo dédicacée obtenue par ses frères dans le flash-back. On évoquera également la jaquette réalisée pour l'édition limitée du tome 2 dans laquelle Bessie adulte, apparait au milieu des tranchées, ladite photo à la main. Ainsi, la filiation symbolique est mise en évidence. Grâce à ce syncrétisme des époques on devine quel fut le parcours de Bessie qui partit passer également son brevet en France à l'image de son idole et l'on comprend mieux certains détails : les affiches du cabaret « le Chat noir » et la pendule en forme de Tour Eiffel dans sa planque, sa maîtrise du français … le flash-back du retour à la maison après la démobilisation dans lequel Walt et Johny font le panégyrique de la France comme terre d'accueil et de tolérance vient finalement expliciter en dialogues et dessin le cheminement qui nous était brièvement retracé dans le dossier documentaire à la fin du premier opus. L'ensemble souligne la détermination de Bessie qui, honorant son nom cherokee « Corneille obstinée », veut continuer sur sa terre natale le combat entamé par Bullard (qui ne revint jamais aux Etats-Unis), et ses frères pour la levée des stéréotypes racistes et l'appréciation des hommes - et des femmes - quelle que soit leur couleur de peau alors même – ceci nous est rappelé au détour d'une case- que l'un des principaux zélateurs du mouvement suprémaciste n‘est autre que le président Woodrow Wilson en personne…

BESSIE PORTE-ETENDARD DE REVENDICATIONS

L'héroïne est extrêmement séduisante. Henriet s'est inspiré de photos de la Bessie réelle mais aussi de Halle Berry et de Rihanna pour créer une belle métisse aux yeux verts. Il l'a rajeunie également : dans l'album en 1927, elle semble avoir une vingtaine d'années alors qu'elle en aurait eu 35. Comme l'explique le dessinateur, « Black Squaw c'est un peu un fantasme ultime. Il fallait que cette héroïne de papier soit dotée d'un charme indéniable ». Elle suscite l'admiration d'al Capone et son charme opère également sur les gamins de Waxachie qui, de circonspects et moqueurs au tome 1, lui vouent désormais un véritable culte. Si certains visages rappelaient ceux du jeune trio de « Dent d'ours », le leader de la bande se nomme Tom et leurs traits plus affinés et individualisés dans cet album font songer à ceux des personnages de l'anime des années 1980 fondé sur l'oeuvre de Twain. Comme dans « Tom Sawyer » et plus encore « Huck Finn », les enfants deviennent solidaires de la jeune paria et l'aident à se débarrasser des méchants lancés à sa poursuite. Leur attitude induit par ricochet celle des jeunes lecteurs tandis que leurs parents ne manqueront pas d'avoir un pincement au coeur lorsqu'ils liront les propos enflammés et dithyrambiques des frères aînés de Bessie sur la France, terre d'accueil pour les minorités dans les années 1920 …

UNE SERIE POPULAIRE
Ce second tome, grâce à ces petits personnages secondaires et aux trognes mémorables des hommes de main du Klan, grâce aussi à la présence en guest-star d'al Capone lui -même (voire le titre du volume) pince sans rire et cruel constitue également un récit d'aventures rafraîchissant. Là encore le dessin d'Henriet fait merveille. Dans la bataille aérienne, toutes les cases sont en mouvement. le découpage est clair et dynamique. Il porte toujours autant d'attention et de soin aux décors et au détail et livre des pages sur la Première guerre mondiale de toute beauté, aidé en cela par les couleurs fort bien choisies d'Usagi. Les séquences consacrées aux enfants apportent, quant à elles, une respiration dans l'album par rapport au sentiment de « trop plein » d'événements qu'on pouvait parfois ressentir au tome 1 ainsi qu'une dimension parfois comique.

Si cette série ne révolutionne pas le 9e art, elle est rafraichissante et familiale et l'on aurait tort de bouder son plaisir !
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Bessie Coleman est mi-Cherokee, mi-africainr, mais certains diront même qu'elle est mi-blanche en plus.
Voilà ce qui en fait une jolie fille,mais aussi obstinée et têtue.

Elle a toujours rêvé de voler comme son héro, Eugène Bullard, un pilote noir qui s'est battu pendant la première guerre mondiale, et que son propre frère a pu secourir, lui évitant une mort certaine.

Bessie est pilote, et elle a même son avion.
Mieux encore, elle travaille pour.... Al Capone.
Lors de son vol habituel vers Saint-Pierre-et-Miquelon, où elle doit livrer une cargaison, elle remarque que deux voitures se présentent à l'embarcadère de son hydravion au lieu d'une seule habituellement, sûrement des caisses en plus que d'habitude.

Mais une fois arrivée, elle constate, non sans surprise, que son chargement supplémentaire n'est autre que son patron en personne, Al Capone !!

Le célèbre gangster est venu personnellement régler une affaire avec les français qui envisagent de traiter avec un de ses concurrents, Bugs Moran.

Mais si le problème est réglé par Capone, Bessie risque bien de devoir en gérer un autre lors de son vol-retour.
Le vieux Mathurin l'informe que Moran est au courant de la venue de Capone sur l'île, et qu'un comité d'accueil l'attend dans le nuages sur le retour.

Voilà un autre soucis que Bessie va devoir gérer en plus de celui qui l'attend à terre avec le KKK....
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Cher Alain, cher Yann,

La première fois que j'ai entendu parler de Bessie COLEMAN c'était lors d'une émission radiophonique à une époque pas si éloignée où les podcasts n'étaient pas encore une évidence. Quelque temps plus tard je suis tombée sur une biographie éditée chez un éditeur qui depuis a disparu, un portrait d'elle qui dessinait le destin d'un ange.

Alors il était évident quand le premier tome de Black Squaw est sorti que j'allais le lire. Premier tome que j'ai apprécié pour cette mise en image d'un personnage qui se prête si bien à un récit de fiction.

Et puis j'ai attendu, un certain temps avant de lire cette suite que pourtant j'attendais…Bessie dans ce 2ème tome est toujours telle que mon imagination l'avait esquissée, et reste pour moi une héroïne charismatique. Mon seul regret c'est que j'en aurais voulu plus, qu'il se passe plus de choses, parce que là, mon appétit n'a pas été comblé. Graphiquement c'est complètement en phase avec l'époque telle que je la perçois, c'est juste qu'au niveau du scénario, j'ai l'impression que plusieurs sujets sont abordés, plusieurs situations mises en place sans être développées. Un épisode charnière qui pose les bases de plusieurs intrigues qui se croisent mais ne se rejoignent pas encore, une forme d'entre deux qui manque de dynamisme et ne coïncide pas avec cette vie palpitante qui paraissait être celle de Bessie.

Je me persuade qu'en fait, il me faut poursuivre avec un 3ème tome, suivi peut être d'un 4ème , mais Bessie mérite bien qu'on fasse durer les heures passées en sa compagnie….
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Belle histoire que celle de cette héroine métisse qui devint une aviatrice hors pair en pilotant pour Al Capone. Poursuivie par le KKK parce qu'elle a démolie une de leur avion - et accessoirement les pilotes - elle est aidée par une troupe de jeunes enfants épatés par sa fougue.
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Comme son titre l'indique, un album où apparaît Al Capone. Les auteurs mélangent plusieurs récits: la contrebande d'alcool, les déboires de l'héroïne avec le KKK (le fil rouge le plus intéressant, à mon avis), les origines de sa passion pour l'aviation (qui remonte aux tranchées de la première guerre mondiale).

C'est très classique, dans la structure et dans la progression des différents éléments constitutifs du récit. Les différents récits s'emboîtent plutôt bien les uns dans les autres. C'est fluide, bien pensé, agréable à lire. Il y a de l'action, de l'humour, de la tendresse avec les enfants qui gravitent autour de la Black Squaw. Un brin de féminisme, teinté de ségrégation ou de racisme, s'invite aussi via le personnage principal aux prises avec les idées préconçues et le KKK... Cela dit, on n'atteint pas des sommets quand même, alors que les auteurs brodent sur la vie de Bessie Coleman. On se dit qu'il y aurait sans doute mieux à écrire en sortant un peu des sentiers battus.
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