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EAN : 9782330005863
288 pages
Actes Sud (04/05/2012)
2.81/5   8 notes
Résumé :
Istanbul, 2073 : l'un des plus grands avocats de Turquie est mandaté par un promoteur surnommé le New-Yorkais. Architecte richissime, ce bâtisseur a déjà fait sortir de terre une centaine de gratte-ciel, mais il se trouve alors stoppé dans l'avancée pharaonique de son projet par un vieil homme, un modeste propriétaire, qui depuis des mois lui refuse son petit bout de jardin et sa modeste maison, espace violemment convoité pour son point de vue exceptionnel. Pour par... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Nashin Yücel, écrivain turc de langue arabe, nous offre ici un magistral roman de politique fiction.2073, Istanbul, le capitalisme effréné a gagné. La Turquie a été vendue pièce par pièce, mers, montagnes, forêts, rivières,tout cela appartient déjà à des consortiums étrangers principalement américains, il faut dire que l'Europe telle que nous la connaissons a périclité depuis fort longtemps.
Vous voulez faire des affaires à Istanbul, il vous faut beaucoup d'argent, des associés étrangers, vous mettre bien avec le pouvoir en place et son premier ministre.....
Que diriez-vous de visiter la nouvelle Istanbul, tout ou presque y a été rasé mais rassurez-vous tout ce patrimoine historique ringard est heureusement remplacé par ....une multitude de gratte-ciels A qui devons-nous cette révolution architecturale? à un richissime architecte Temel Diker dit le new-yorkais.Quel plaisir de pouvoir aller d'un point de la ville à un autre dans son propre avion , on évite ainsi la populace..populace composée de tous ces laissés pour compte, hommes sans travail, femmes , enfants vivant comme ils peuvent à la sortie de la ville dont ils sont les exclus.
Mais ne voilà t' il pas qu'un vieil homme , un modeste propriétaire refuse de lui vendre sa petite maison.ô scandale, comment arriver à lui faire entendre raison?
Avec l'aide de son avocat Can Tezcan, il échafaude une stratégie :pourquoi ne pas privatiser la justice?
Nashin Yücel, éminent professeur de littérature française à Istanbul, .brosse ici une caricature grinçante de la Turquie actuelle et de son américanisation à outrance, lançant ainsi un cri d'alarme : attention à ne pas laisser une masse importante d'individus sur le bas-côté de la modernité et du progrès.
A donner froid dans le dos...


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Tahsin Yücel a l'art de faire dérailler les histoires en poussant insidieusement le curseur de l'absurde. Dans La moustache, une belle paire de bacchantes façonnait le destin d'un homme. Vatandaş narrait la lutte anti-corruption d'un pauvre fonctionnaire à coups de graffiti sur les murs des toilettes. Gratte-ciel nous installe dans un Istanbul futuriste peuplé de tours où la végétation et la faune ont disparu.
Malgré des convictions ancrées à gauche, Can Tezcan, avocat fameux, défend les intérêts de Temel Diker, dit le New-Yorkais, un promoteur dont l'ambition est de quadriller la ville de tours géantes et d'installer à la pointe du Sérail une immense statue de la Liberté ayant les traits de sa mère. Or, un homme âgé refuse de vendre sa propriété de Cihangir, ce qui paralyse le projet de Diker. L'avocat a trouvé la parade : la privatisation de la justice la mettra aux mains du plus offrant, le New-Yorkais, et lui permettra de réaliser ses desseins.
L'adage proclame que « nul n'est prophète en son pays », cependant l'Istanbul de 2073 imaginé par Yücel il y a quinze ans offre beaucoup de similitudes avec la situation actuelle de la ville. Mégapole bétonnée, Istanbul est l'enjeu de projets pharaoniques (le dernier en date serait le creusement d'un canal de dérivation du Bosphore) et il suffit de parcourir certains quartiers pour découvrir le sort des réfugiés, à l'image de ces exclus évoqués par le roman. Par ailleurs, le Premier Ministre dépeint par l'écrivain rappelle par bien des traits le dirigeant actuel de la Turquie.
Il faut donc chercher du côté de la satire le piment de ce roman : la trahison des idéaux au nom d'un principe de réalisme, la concussion des élites politiques, la manipulation d'une presse aux ordres des puissances économiques. Tahsin Yücel se garde de faire une charge sans nuances et la fin nous ménage une certaine surprise.
Le livre a le défaut de ses qualités : en voulant faire une démonstration plausible, il n'échappe pas à une certaine lourdeur rhétorique. Cependant, l'humour de l'auteur donne une respiration salutaire au texte.
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Le titre est trompeur. Passionnés de livres traitant d'architecture et d'urbanisme, passez votre chemin. le sujet principal tourne autour de la politique en Turquie et l'organisation du pouvoir juridique dans un contexte d'anticipation, et le traitement du sujet mis en avant est d'une platitude époustouflante. L'auteur construit son roman d'une manière très scolaire et un peu fadasse, avec des personnages bourrés d'archétypes, des idées sans intérêt rabattues des milliers de fois : le constructeur prône des thèses hygiénistes pour justifier ses grattes-ciels, elles datent du 19 ème siècle et le livre est censé se passé en 2073. C'est un peu bébête pour un livre écrit par un vieil homme plein d'expérience.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
« J’ai dit que je m’appelais Mevlüt Doğan, je n’ai pas dit que je m’appelais Dieu, répondit-il. À quelle solution voulez-vous que je songe ? Cette situation n’a pas débuté durant mon mandat, elle est très ancienne. Et le nombre de ces hommes augmente de jour en jour. C’est la réalité. L’herbe, les arbres, les insectes de toutes sortes, les ours, les loups, les renards, sont tous en voie d’extinction, et plus ces derniers diminuent, plus le nombre de ces hommes augmente. Ils sont visiblement du genre robuste, comme vous et moi » dit-il et il poussa un éclat de rire. Ensuite il s’aperçut que Can Tezcan avait l’air totalement pétrifié. Il ajouta : « Il est toutefois possible de dire que la situation s’est améliorée durant notre mandat. Les mairies déversent les poubelles dans les lieux qu’ils fréquentent, et certaines d’entre elles récupèrent les vieux vêtements pour les déposer au même endroit. Vous voyez que nous ne nous en désintéressons pas. 
Can Tezcan, la bouche ouverte et les yeux écarquillés, regardait le Premier ministre d’un air hébété.
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Changer trop souvent de gouvernement favorise l'effondrement d'un pays.
_pourquoi? Parce que la politique change?
_Pas du tout, répondit Can Tecan. C'est parce que chaque nouveau gouvernement constitue sa propre classe aisée et, à force, la proportion de citoyens honnêtes ne cesse de diminuer.
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Il nous suffit de relever un peu la tête et de regarder. Nous sommes entourés de gens de ce genre : les partis, les associations, les bureaux, les universités, les revues, les journaux, tout regorge d'imbéciles malhonnêtes. Des personnes qui jouent de la guitare, mais ne peuvent supporter la poésie.
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