AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782859409807
320 pages
Phébus (26/03/2004)
4.11/5   61 notes
Résumé :
Raymond Queneau (il n’était pas le seul) regardait Rue des maléfices comme le plus grand livre jamais écrit sur Paris. Un livre qui l’empêchait de dormir, car les histoires "vraies" que l’ami Yonnet, connaisseur des plus sombres venelles de la rive Gauche, raconte dans ces pages (photos de Doisneau à l’appui) ne sont pas de tout repos.
Que lire après Rue des maléfices : Chronique secrète d'une villeVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
4,11

sur 61 notes
5
6 avis
4
3 avis
3
1 avis
2
0 avis
1
0 avis
Il y a une littérature qui manque, celle de ceux et de celles qui se préoccupaient beaucoup trop de vivre pour avoir le temps de le raconter, de faire de la littérature.
Si bien qu'une part notable de l'expérience humaine, la plus importante peut-être, est absente du récit général, d'un savoir à acquérir certes « par procuration » mais qui est aussi incitation à vivre davantage et à ne pas rester spectateur de la vie des autres.
Il existe heureusement quelques exceptions qui font que certains individus, n'ayant à priori aucune vocation marquée pour l'écriture, se trouvent à l'occasion de quelques loisirs forcées, désireux de transmettre leur usage de la vie et des lieux à qui saura les entendre ; comme en passant dirait-on. Et puis retournent à l'essentiel, loin de toute idée de carrière.
Cet ouvrage fait partie de cette catégorie. Il fallut à son auteur une forte motivation pour se mettre à l'ouvrage. Comme une urgence.
Cette urgence, c'était le coeur du Paris ancien en voie de dissolution en ces années 50 du siècle dernier, où les traces de pas de François Villon et du Paris populaire commençaient à s'effacer définitivement du sol de la capitale alors même que ses derniers enfants perdus y noyaient leur jeunesse. Si bien que Jacques Yonnet considéra probablement comme un devoir de retransmettre au moins quelques bribes de ce savoir secret que son expérience lui avait acquise. Au contact d'une bien étrange population qui n'était telle que par son intimité même avec ces lieux où le temps agissait encore en profondeur, dans les bâtisses les plus vétustes frémissantes des secrets passés, dans ses ruelles aux pavés luisants d'humidité qui savaient si bien conserver la trace des siècles, dans ses bouges si favorables aux rencontres improbables et aux confidences murmurées dans l'ombre.
Rien de factice en cette « chronique » - Un livre pour initiés.
Commenter  J’apprécie          232
De maléfices - l'ignoriez-vous ? - Paris tout entier est tissé. Dans les murs de chaque rue, dans les pierres des églises, dans le cours sinueux des rivières enfouies, dans les catacombes et dans les caves, sous les poutres de très vieux appartements, des histoires dorment, infusent les êtres et les choses de leur pouvoir.
Ces histoires, leurs sortilèges, Jacques Yonnet les a inlassablement poursuivis, au hasard des rues et des rencontres, dans les livres, les archives, les grimoires, auprès des historiens et des passants, des compagnons de bistrot, des gitans, des marlous, des ouï-dire... Avec tant de passion qu'elles sont venues à lui, petit à petit, ne révélant parfois qu'une forme confuse, soulevant plus de mystères qu'elles n'aident à en résoudre.
Petit à petit, péniblement - elles se laissent difficilement saisir, et plus encore écrire - il en a constitué ce livre, ce livre fascinant que Raymond Queneau tenait pour l'un des plus beaux jamais écrits sur Paris. D'autant plus beau, d'autant plus rare, qu'il ne se contente pas de légendes : à travers ses pages, c'est toute la vie d'un certain Paris qui se dessine, de l'Occupation aux années d'après-guerre. le Paris truculent des ignorés - artisans discrets, patrons et tenancières de bistrots, petits truands, prostituées, clochards, chiffoniers, ivrognes, artistes sans le sou, clandestins de la guerre, résistants, amoureux de la nuit, qui se croisent, se perdent, se retrouvent, et filent leurs propres histoires, banales ou étranges, sur l'infatiguable fuseau de l'histoire de Paris. Rive gauche, presque exclusivement.

Il me faudrait avoir lu plus de livres sur Paris pour me ranger en toute connaissance de cause à l'opinion de Queneau, mais ce livre-là est assurément magnifique. Un peu décousu au premier abord, mais peu à peu les fils se nouent, l'alchimie opère, irrésistible, portée par la fascination de l'auteur pour son sujet, par l'amour évident qu'il voue à ses personnages, et par une langue d'une superbe richesse, qui puise à pleines mains dans les ressources du parler populaire, de l'argot, de l'élégance et de la poésie.
Commenter  J’apprécie          100
Surprenante lecture ! La quatrième de couv. nous informe que "Raymond Queneau regardait "Rue des maléfices" comme le plus grand livre jamais écrit sur Paris". Forcément, cela allèche....

L'auteur traine, et nous entraine, dans le paris des années 40 et 50 , celui des quartiers Mouffetard, Maubert, Cité, Saint louis, la Bièvre dans les bistrots qu'il fréquente assidûment et où il rencontre des personnages troubles, aux noms évocateurs : Danse-toujours, Pierrot la bricole, Dolly-longue-à-jouir; Pepe la lope, Fanfan sans charre...; un monde de poètes, de prostituées, de truands, de mendiants, de bistrotiers, d'êtres perdus arrivant parfois du bout de monde tout autant que du coin de la rue, sans compter le roi des gitans... et le vieux d'après minuit ; un monde où l'on conduit ses activités de résistant (qui passent au second plan dans le récit) ; un monde dont la généalogie remonte à François Villon...

Dans ce Paris là, Jacques Yonnet retrouve les traces d'une histoire qui remonte très loin au Moyen Age ; dans les récits et les légendes racontés par ses compagnons, dans les vieux livres des bibliothèques : des légendes qui surgissent dans les événements de son temps. Ces histoires d'autrefois imprègnent les murs et ne sont jamais parties, mais seuls les initiés les savent voir : la malédiction qui pèse sur tel ou tel lieu s'expliquant par une injustice qui a été commise; la trace sur un mur ou une porte d'une tragédie ancienne... et les nouvelles traces qui se créent sous ses yeux.
"la maison qui n'existait plus" , "les tatouages ennemis" , "le dormeur du pont au double" , "sainte patère" etc : jeteurs de sort, porteurs de poisse, exorciste, guérisseur ou autre sorcellerie : voila le Paris que nous dévoile Yonnet ( à moins qu'il ne débloque quelque peu par moment), le Paris d'une histoire longue où la magie et le merveilleux continuent d'être présents et de se déployer dans le quotidien ; où les hommes les vivent intimement chaque jour comme une chose naturelle . Mais plus pour longtemps...

Ce n'est pas un roman, ce n'est pas de l'histoire, de la sociologie ou du journalisme... mais le témoignage poétique d'un homme convaincu que l'imaginaire a plus de véracité et de force que le réel.
Le style et le vocabulaire sont tout à fait remarquables car alliant l'argot de cette époque, souvent traité de manière élaboré, au français le plus riche et le plus poétique, et même parfois un peu précieux.
En plus on apprend des mots ...
"Le soiffard dépourvu de vaisselle de fouilles jusqu'au prochain samedi midi consignait scrupuleusement, sur le carnet portant son blaze, les dettes contractées, qu'il réglait recta, dès que pourvu d'artiche"

"la pratique, après avoir rincé son hanap, l'emplissait soi-même à l'une des quatre cannelles virilisant autant de futs placés sur des tréteaux."

"il décarrait fissa, crouni de honte et le teint pivoine"

Un écrivain météore, qui n'a guère écrit par la suite ...
Commenter  J’apprécie          40
Voilà un bouquin qui sort – pour le moins – des sentiers battus. Inclassable. Une sorte de canevas de chroniques écrites sur 25 ans, de 1941 à 1966, à mi-chemin entre le roman, le recueil de nouvelles, le livre de contes et légendes et les conversations de pilier de bar. Les personnages réels, imaginaires, l'histoire de Paris rive gauche (de l'antiquité à l'occupation allemande, cadre des deux premiers tiers du livre) et les mythes et légendes urbaines qui se sont développées dessus s'entremêlent sans arrêt de telle manière que la frontière entre le faux et le vrai est assez difficile à fixer, et de toute évidence c'est fait exprès.
L'auteur, aussi à l'aise en langage soutenu qu'en argot de Paname, possède un très beau style et un lexique pour le moins fleuri, et certains passages sont de vrais morceaux de bravoure, l'humour n'étant pas en reste. Parfois, il en fait même un peu trop, il faut bien le dire.
C'est aussi assez foutraque, et j'avoue que si j'ai adoré le premier quart, le milieu du bouquin m'a parfois un peu déconcerté, avant que je retrouve dans le troisième tiers quasiment le même plaisir qu'au début.
Ça vaut le coup de le lire pour s'en faire une idée, en tout cas.
Commenter  J’apprécie          50
Un Paris fantasmé ou bien réel ? Peu importe au final car c'est un Paris bien révolu plein de légendes et de mystères, un Paris poétique proche de celui des Surréalistes.
Commenter  J’apprécie          111

Citations et extraits (32) Voir plus Ajouter une citation
Amis,

Vous a t-on déjà raconté ces histoires fabuleuses nées derrières les portes closes des immeubles parisiens, dans le silence à peine troublé par le martèlement des bottes allemandes sur les pavés froids ? Vous a t-on déjà embrigadé l’esprit avec l’histoire de cet homme qui avait fait tatouer sur ses genoux le visage de la putain qu’il aimait et celui de ce frère de sang qui l’avait trahi et s’était enfui avec elle ? Et l’histoire du Vieux d’après minuit, ce sage qui apparait et disparait tel un fantôme ? Quand on se décide à lire Rue des Maléfices de Jacques Yonnet, (publié auparavant sous le titre Enchantements sur Paris) on doit savoir qu’on en décrochera pas. Que notre sommeil va être peuplé d’étranges images, un peu noires, un peu effrayantes, mais drôles aussi, et touchantes également. Exploration du ventre de Paris, des entrailles de la cloche et des bas-fonds de la Mouffe et de la Maubert, jubilation littéraire et poético-argotique, conte surréaliste, témoignage historique, photographie en noir et blanc d’un monde révolu à jamais, ce livre est une ode fantasque et magique aux gueules cassées des souterrains parisiens, des bouges mal-fâmés, des trimards et des ivrognes du petit jour. Ca sent la bière, la sueur, le crachin, le crachat, le vin rouge, les chiffonniers, les artisans de la galère, l’occupation allemande. Le narrateur, fin connaisseur de la géographie et de l’histoire parisiennes, nous entraine à sa suite pour nous faire vivre des tranches de vie et nous présenter ces étranges personnages qui hantent son quotidien. Dans son journal, on goûte au vin et aux histoires dans le brouillard épais des accordéons tristes. Résistant de la première heure, Jacques Yonnet jongle avec le bruit des bottes allemandes qui battent le pavé parisien. On y est : aux «Quatre-Fesses» avec Elizabeth, chez Pignol, avec Pierrot-la-Bricole, Dolly-Longue-à-Jouir, le docteur Garret et sa poupée vaudou, avec tous les manouches d’un roi Gitan.

Parisiens, vous empruntez tous les jours ces rues de la Rive Gauche, vous regardez ces immeubles qui ont pignon sur rue et vous ne vous êtes dans doute jamais demandé ce qui s’était déjà passé derrière ces ancestrales pierres. Innocentes façades ? Regardez bien… Ici et là un sourire malicieux, un oeil facétieux, des signes inquiétants… La mémoire de la pierre qui se refond dans chaque bâtiment. Car des immeubles détruits, disparus à jamais, il y en eût ! Et Jacques Yonnet décrit fort bien ces antres pitoyables qui s’effondrèrent morceau par morceau sur leurs occupants quand le temps de la disette fut venue.



Les plus fins esprits – même s’ils n’en avaient pas l’air, mais ils avaient l’art et la manière et c’était déjà une finesse n’est-ce pas – ont créé des mondes insoupçonnés pendant que Paris occupé attendait de brûler. Queneau (entre autres, mais Prévert également) disait de ce livre qu’il était le plus grand livre jamais écrit sur Paris. On a beaucoup tendance à utiliser les superlatifs quand sonne l’heure des compliments et n’ayant pas lu tout ce qui se faisait sur Paris, je ne peux que dire qu’il s’agit là d’un tour de force inhabituel, d’un génie littéraire et mystique qui déploie des trésors d’intelligence d’écriture et d’observation pour décrire un monde envoûtant et coloré malgré la noirceur qui le bâtit. En outre, si toutes les routes mènent à Rome, on peut être sur qu’elles partent toutes de Paris. Et nous font voyager en Afrique, à Londres, à Berlin et ailleurs dans d’inépuisables aventures, des chamboulements dantesques et de folles épopées. Tous ces personnages, Zoltan, Danse-Toujours, Le Vieux d’après minuit… tellement incroyables et pourtant vrais, étaient des figures trop rares pour que l’on n’en parle plus maintenant. A présent que les rues de Paris se réveillent sous un autre jour et que les bouges et les maisons closes ont laissé la place à d’autres histoires, on croise encore au détour d’une venelle ou au fond d’une ruelle, ces endroits qui ne payent pas de mine mais qui ont le charme d’un amour de vacances. On y crée ses routines pour quelques mois puis on passe à un autre. On y revient, on en repart, on les fait tous, on bat le pavé : la routine du trimard appartient à la lumière derrière le rideau de fer baissé. Qu’importe le flacon…

Mais quand on commence à s’attacher aux bas-fonds parisiens, il y a quelques insomnies à prévoir. Je viens de finir de lire Nuits de Montmartre suivi des Bas-fonds de Berlin de Joseph Kessel que je rapproche de Rue des Maléfices. Sans doute parce que Kessel est l’un des plus grands reporters de son temps – de tous temps – qu’il a côtoyé tous les milieux, des plus fastes au plus mal famés, et qu’il témoigne dans son livre de ses aventures avec ses dangereux amis voyous, truands, assassins et autres grands escrocs. De la même manière, il décrit en petites «historiettes» (mot paradoxalement d’apparence innocente) des incursions dans le monde souterrain des criminels et des catins en tous genres. On pense aussi à Robert Giraud et (entre autres) à son Vin des rues, à ses Lumières des zincs et bien d’autres… Je relie également les tatoués de Jacques Yonnet à l’article d’Olivier Bailly sur le film de Pomerand et Giraud : Tatouages. Grande histoire ces tatoués…

En fait, tout ce beau monde qui se croise dans les rues et les bistrots, on peut le retrouver au fil de ces livres et ces films, uniques témoignages d’un temps à jamais perdu et bien trop méconnu. Car, très chers parisiens, ne vous en déplaise, et sans nostalgie mal placée d’un temps que je n’ai pas connu, je trouve que Paris a abandonné ce petit bout d’âme, cette petite flamme à l’odeur un peu bizarre d’alcool frelaté, cette franche marade entre copains de cordée aux comptoirs bien lustrés et surtout, ces légendes incroyables et surréalistes des bas-fonds. Mais comme je n’ai pas encore exploré tout Paris, je ne demande qu’à être guidée…*

Pour plonger dans ce monde, je ne peux que conseiller le blog d’Olivier Bailly : Le copain de Doisneau au sujet de Bob Giraud et ses comparses. Lisez le blog et explorez les liens, il y a de quoi faire… D’abord ici où l’on croise dans une excellente interview feu Jean-Paul Clébert et son Paris insolite.

Rue des Maléfices de Jacques Yonnet aux Éditions Phébus – Libretto. Avec en prime, des photographies de Doisneau, éternel témoin en noir et blanc des chroniques secrètes parisiennes.

* ceci est un message subliminal
Commenter  J’apprécie          81
C’est épatant comme on se sent bien chez Pignol. Une connivence tacite, et de tous les instants, s’affirme entre les gens qui y fréquentent. La sélection s’est opérée d’elle-même : truands crevards, putains déshydratées, empafés d’indics de la basse flicaille, bourgeois un peu trop conformistes, sauf pour la livre de bidoche au noir et le calendo sans ticksons, se trouvent ici trop mal à l’aise. Ils n’ont qu’à mettre les adja. De même quiconque ne répond pas aux exigences pignolesques : en premier lieu, bouche cousue. La guerre ? histoire ancienne. Les Chleuhs ? connais point. La Russie ? changez à Réaumur. La police ? en fallait bien autrefois, pour régler la circulation… Chez Pignol, le silence constitue la principale, la plus difficile et la plus longue épreuve d’intronisation.
Après, il y a les impondérables. Ca marche par règle de trois : les têtes qui ne reviennent pas aux têtes qui me reviennent sont des têtes qui ne peuvent pas me revenir. Syllogismes bien sûr. Et du balai !…
Ô dussèche ! Vous effarouchez point du mien vocabulaire. Sommes pas mardi-gras. Employer d’autres mots serait trahir ces gens que j’aime trop. Et trahir vous aussi, dans la mesure où vous décréterez que j’ai « tout le temps », ou bien conviendrez de l’inverse. Pigez !…
… Alors la plus invraisemblable cohésion est née entre personnages fabriqués normalement pour se mépriser avec ferveur les uns les autres. Quelle faune, mes aïeux !
Commenter  J’apprécie          62
C'est à la faveur des époques tourmentées que le véritable tempérament d'une cité - à plus forte raison du magma des quelque soixante villages qui constituent Paris - se manifeste.
Depuis treize années, j'ai consigné des notes de tous ordres, historiographiques surtout car tel est mon métier. J'en détache ce qui a trait à une suite d'événements dont je fus le témoin ou le très falot protagoniste. Une sorte de pudeur, de crainte indicible m'empêcha jusqu'à ce jour de venir à bout de cette œuvre.
Commenter  J’apprécie          150
Ce n'est pas pour rien qu'il existe tant de bistrots dans Paris, affirmait Danse-Toujours. Ce n'est pas tellement pour boire que tant de gens y sont tout le temps fourrés. C'est pour se rencontrer, se réunir, se rassembler - se rassurer. Oui, se rassurer : les gens s'emmerdent tout le temps, et ils ont la trouille, la trouille de la solitude et de l'ennui. Et puis ils portent tous dans leur au-dedans leur bonne petite trouille-maison : la peur de la mort, tous aussi je m'enfoutistes qu'ils aient l'air. Pour ne pas y penser ils feraient n'importe quoi.
Commenter  J’apprécie          70
Il n'est pas de Paris, il ne sait pas sa ville, celui qui n'a pas fait l'expérience de ses fantômes. Se pétrir de grisaille, faire corps avec l'ombre indécise et fade des angles morts, s'intégrer à la foule moite qui jaillit ou qui suinte, aux mêmes heures, des métros, des gares, des cinémas ou des églises, être aussi bien le frère silencieux et distant du promeneur esseulé, du rêveur à la solitude ombrageuse, de l'illuminé, du mendiant, du pochard même...
Commenter  J’apprécie          80

Video de Jacques Yonnet (1) Voir plusAjouter une vidéo

Jacques Yonnet : Rue des maléfices
Attablé au café "Le Rostand" Olivier BARROT presente "Rue des Maléfices" de Jacques YONNETBanc Titre de photos et de la couverture du livre publié par Phébus, collection Libretto.
autres livres classés : Paris (France)Voir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (210) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (2 - littérature francophone )

Françoise Sagan : "Le miroir ***"

brisé
fendu
égaré
perdu

20 questions
3674 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , littérature française , littérature francophoneCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..