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EAN : 9782070701155
112 pages
Gallimard (16/05/1984)
4.19/5   27 notes
Résumé :
Au hasard des rues, Henri Calet nous offre son quatorzième arrondissement, puis il remonte jusqu'aux Ternes de son enfance. Les souvenirs affluent. Quartiers pauvres où fleurissaient quelques irréguliers, n'hésitant pas à braver, à leur rang très modeste, les lois de la société. Quartiers riches visités, comme on s'offre une fête.
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Henri Calet est un auteur à re-découvrir !
D'une critique, deux coups : Les grandes largeurs et La belle lurette lu précédemment.
Ce sont deux courts romans, à peine 100 pages pour le premier et environ 170 pages pour le second. Les deux textes sont autobiographiques, avec quelques écarts, et romancés.
L'auteur y retrace ses souvenirs d'enfance dans un Paris populaire de début de siècle (approximativement 1900-1920).
Les deux sont nostalgiques, charmants, poétiques, un vrai plaisir de lecture.
Les grandes largeurs contient de nombreux passages qui constituent de vraies petites perles. Mais, à mon avis, La belle lurette est un cran au-dessus car plus intense et au récit plus abouti. C'est, pour moi, un petit chef-d'oeuvre méconnu ! Attention toutefois au langage cru et aux passages non édulcorés !
Une mention spéciale pour la collection L'imaginaire de chez Gallimard. Une édition soignée, papier de qualité et format un peu plus grand que poche. Mais surtout une collection qui sort des sentiers battus. Je cite : "Axée sur les constructions de l'imagination, cette collection vous invite à découvrir les textes les plus originaux des littératures romanesques françaises et étrangères."
Bref, lisez Calet !

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Complémentaire du "Tout sur le tout", l'autre livre d'Henri Calet qui raconte ses jeunes années à Paris, le Paris des années 1910 à 1930. La même qualité d'écriture, l'impression d'entendre un air musical à demi-oublié au fil des pages...
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
L'autre soir, j'ai vu par là un homme qui remontait l'avenue de la Grande Armée, au beau milieu de la chaussée, à contre-courant des voitures, en braillant d'anciens airs qui, je ne sais pourquoi, m'ont paru bretons. Moi, je chantonne plutôt. Au lieu que lui, il hurlait en faisant des gestes désordonnés des bras. Mais, il ne semblait pas gai non plus. On eût pu craindre que ce ne fût la tête d'un cortège, ou le signe avant-coureur d'une révolution populaire, alors que le type avait seulement organisé une manifestation à lui tout seul. À moins qu'il ne commémorât ainsi un anniversaire personnel. Les gens se montraient inquiets. On n'est pas accoutumé à rencontrer un être libre, dans ces parages surtout. Il se dirigeait droit sur l'Arc de triomphe. Qu'allait-il y faire ? D'où venait-il ? D'une banlieue ouvrière, sans doute. L'avenue lui appartenait en entier. Les autos stoppaient net devant lui qui ne les voyait même pas. C'était un homme de taille moyenne ; il avait une démarche très mâle sous sa petite casquette ronde. Sa voix dominait tous les autres bruits, mais je ne parvenais pas à reconnaitre sa chanson. Peut-être improvisait-il. Lorsqu'il entrait dans le rayon d'un phare, il était tout nimbé, momentanément.
J'aurais bien voulu me joindre à lui, le suivre, en tâchant de m'adapter au rythme de sa mélopée sauvage. À deux, nous eussions sans doute entrainé quelques voyous. On n'a pas fréquemment l'occasion de se prouver que l'on existe. Et puis, nous aurions terminé cette belle soirée au poste, l'un près de l'autre, en gueulant le plus fort possible. C'eût été merveilleux, mais je n'ai pas osé le faire, car je suis policé.
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Donc, je me trouvais à Neuilly, ces jours-ci, dans la partie la plus aristocratique de Neuilly, en bordure du Bois...
Les passants, peu nombreux, étaient tous bien habillés. Ils parlaient sans élever la voix, en une langue qui m'a paru être le français, légèrement différent du nôtre cependant, dépourvu du moindre accent. En tout cas, leurs pensées étaient d'une très bonne qualité - c'était visible. Mais pourquoi l'expression de leurs visages était-elle si sérieuse, et même un peu tendue ? C'est bizarre. Ils m'ont donné l'impression d'une classe opprimée.
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p.98/Des souvenirs personnels, en poudre, en grains, des fragments d'histoire de France, des fraises des bois...Voilà ce que l'on récolte en flânant à l'aventure dans Paris. En outre, si l'on fait attention vraiment, on perçoit à chaque pas la pulsation d'un grand coeur, sous sa semelle.
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Les mégots de l’Athénée lui sont fournis de façon tout aussi régulière par Louise, qui est femme de ménage dans ce théâtre. Elle est, pour ainsi dire, à la source. Je suis persuadé que l’opération du triage procure déjà à mon père une vive satisfaction : bouts de cigare d’un côté, tabacs orientaux de l’autre… Les bouts de cigare, il les coupe très finement au moyen d’une lame de rasoir. Il en est arrivé à pouvoir différencier, presque à coup sûr, les mégots des soirs de générale de ceux des soirées ordinaires, à leur seule qualité. Lorsque le sac contient beaucoup de cigarettes à demi consumées seulement et marquées de rouge à lèvres, il dit à Louise :
– Tiens, vous avez eu une première cette semaine !
Il est rare qu’il se trompe dans ses déductions. »
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Il ne fait pas bon revenir là où l'on a ramassé des mégots, là où l'on a mendigoté, plus ou moins consciemment, à deux ans. J'ai le sentiment de ne pas être en règle ; qu'il me manque un visa ; je m'attends confusément à ce qu'une dame me glisse une pièce de vingt francs dans la main...
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