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EAN : 9782350662428
278 pages
Cap Béar Editions (26/11/2021)
4.67/5   3 notes
Résumé :
En 1458, à Collioure, débarque un lot d’esclaves, attendu par un marchand qui les revend. Parmi eux, une jeune Circassienne et un pêcheur africain. Avant que le destin ne les rapproche, chacun perdra son identité en même temps que sa liberté, en un temps où l’esclavage est encore de mise, chez les bourgeois de Perpignan ou dans les champs et vergers de la plaine roussillonnaise.
Celle qu’on nomme désormais Caterina doit affronter un monde dont elle ignore tou... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Dans cet ouvrage très bien présenté, Nicole Yrle se montre empathique à trois niveaux :
Pour son lecteur perpignanais d'abord, elle évoque avec minutie et compétence l'histoire de sa région, notamment les rapports entre la France et la Catalogne. Louis XI s'y montre fourbe à souhait, les chefs locaux plus ou moins à la hauteur, et la population, précipitée, en deux ou trois décennies, d'une relative opulence à des misères multiples.(« la campagne était l'image de la désolation […] champs vergers et jardins dévastés, brûlés, troncs noircis, fermes et masures détruites ») Ce contexte, parfois ardu, sert d'ancrage au récit.
Plus immédiat, le cadre urbain de Perpignan avec ses quartiers, ses artisans, notables et particuliers, prend vie quand l'auteur, respectueux du temps et de la langue locale, fait franchir à son lecteur les barrières du temps et de l'espace : c'est une vraie immersion dans l'air du temps, et une très agréable découverte : couleurs des toiles, parfums des plantes, saveurs des plats, le menu réjouit le promeneur.
Mais avec l'évocation de l'esclavage, ici représenté par Azyadé-Catrina et Abdallah -Baffumet-Jordi, deux jeunes protagonistes dignes d' intérêt et d'affection, à travers leurs histoires personnelles, leurs drames, et leurs phases d'espoir, Nicole Yrle adopte un ton chaleureux qui tient parfois de l'art du conteur oral : exclamatives, commentaires compatissants (« Pauvre Jordi, il se faisait des illusions, la bonne volonté ne suffisait pas, l'ingéniosité non plus »).
En résulte un récit prenant qui embarque le lecteur, tout en lui laissant, belle attention de l'auteur ! , la liberté d'imaginer des destins plus heureux.
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Que puis je dire de ce roman qui m'a vraiment étonné ? Beaucoup de bien en tout cas.
Je ne suis pas très attirée par les faits historiques et surtout du XVème siècle, mais l'auteure m'a bluffée. Elle a réussi à me faire apprécier un roman plein de faits réels, elle a réussi à parler de sa région, de sa ville, Perpignan avec toutes les horreurs, sans jamais lasser. Tout est minutieusement expliqué, que de recherches pour nous satisfaire !
On visite la contrée et si comme moi, on a la chance de la connaître un peu, on en suit l'évolution.
L'idée de raconter une belle histoire entre deux esclaves, permet aussi à l'auteure de décrire les conditions effroyables de ces derniers.
Bravo Nicole Yrle, ce roman est un petit chef-d'oeuvre d'histoire et j'ai réussi à le lire alors que j'étais un peu sur mes gardes. C'est cela aussi ta force, intéresser les lecteurs en les soignant, en les éduquant et en leur faisant passer un super moment de lecture.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Elle n’avait que douze ans ; elle ne le savait pas car elle ne connaissait pas son âge ; on lui en aurait facilement donné quinze ; toutefois, à l’évidence plus jeune que ses compagnes, elle avait vite compris qu’elle ne pourrait compter que sur elle-même. Les autres l’ignoraient.


Depuis sa capture, le pauvre Baffumet avait revécu à maintes reprises leur dernière et fatale sortie. Il voulait comprendre comment et pourquoi ils s'étaient ainsi laissé surprendre. Une galère rapide avait brusquement surgi des profondeurs d'une anse. En quelques instants, elle fut sur eux.


Le parayre avait un ouvroir de fileuses, tout près, au carrer de les parayries cubertes ; elles étaient toutes des femmes libres, qu’il payait d’ailleurs très peu, mais introduire Caterina parmi elles n’était pas pensable. De toute façon, employer des esclaves dans les ateliers de draps était interdit par décret. En outre, avoir ainsi sous sa coupe la jeune pucelle lui procurait un plaisir qu’il savourait. […]

Abdallah [...] se croyait à l’abri parce qu’il avait évité de passer par Foix. La journée s’achevait quand il vit arriver, face à lui, trois gardes à cheval. Affolé, tournant la tête de tous côtés, il chercha où fuir, ce qui le perdit. Il parut aussitôt suspect et fut sommé de s’arrêter. Il balbutia qu’il était un pèlerin en route pour Saint-Jacques-de-Compostelle.






— Avec l’agilité de tes doigts fins, tu pourras d’ici peu préparer les filets, observa celle qui supervisait l’atelier.
Inquiète, elle jeta un coup d’œil à la table voisine, où d’autres femmes travaillaient, elle en observa une en train de saisir un poisson, pour en extraire l’arête centrale et séparer les filets, d’un geste si vif qu’elle ne comprit pas tout de suite la manipulation.
Elle apprendrait.
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Sa beauté s'affirmait de jour en jour. Elle avait peu à peu perdu ses traits d'enfant qui n'en étaient que l’esquisse  ; son visage à l'ovale parfait,, sa peau fine et son teint d'ivoire, son nez droit, ,ses lèvres d'un rose tendre attiraient les regards d'une faon irrésistible. Et surtout rendus presque violets par l'ombre de ses longs cils recourbés, ses yeux en amande avaient quelque chose de fascinant.
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Il n'en restait pas moins qu'il était né libre et ne l’était plus, que personne ne l'appellerait plus Abdallah... en fermant les yeux, il entendait le clapot des vagues contre sa barque de pêcheur, il revoyait l'infini de lamer, les silhouettes familières de son frère et son cousin relevant des filets... c'était ça la liberté, et il l'avait perdue.
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Videos de Nicole Yrle (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Nicole Yrle
Présentation de « Lignes de Crêtes » à Perpignan, à l’Hôtel Pams pour la Sant-Jordi 2021.
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