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EAN : 9782897744748
128 pages
Les éditions de la courte échelle (17/10/2022)
4/5   3 notes
Résumé :
Et si les peines d’amour avaient du bon ? Existe-t-il un moyen de réparer un cœur brisé ? Pourquoi nous arrive-t-il d’avoir le cœur si lourd que nous avons l’impression qu’un éléphant est assis dessus ? Dans ce livre abondamment illustré, à mi-chemin entre le journal intime et le documentaire, Lucia Zamolo nous rappelle qu’une peine d’amour, qu’elle soit grosse ou petite, inconsolable ou passagère, est l’un des évènements, non pas les plus poches, mais les plus impo... >Voir plus
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Que lire après Un éléphant assis sur le coeur ou pourquoi les peines d'amour ont du bonVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Incontournable Documentaire Secondaire 2022


Ce livre, hybride entre le carnet graphique et le documentaire, s'adresse aux adolescent.e.s dans une formule accessible et légère sur un sujet universel, mais encore mal comprit: La peine d'amour.


On a tendance encore aujourd'hui à banaliser la peine d'amour , surtout vécue par un ou une adolescente. Elle est même carrément perçue comme propre aux filles, alors que qu'elle concerne tous les genres et tous les groupes d'âges. Que ce soit des suites d'un coup de foudre irrationnel ou de la relation de longue durée, que ce soit la première ou la dixième fois, la peine d'amour fait mal. Il y a des causes innombrables à cela ( dont la liste complète ne sera pas fournie) mais il existe des informations pertinentes à savoir quand à ce phénomène biochimique et psychologique.


Ce petit livre ratisse large en traitant de divers éléments à considérer dans les cas de peines d'amour.


Un des éléments qui me semble particulièrement important est celui de la réaction biochimique. Au début du livre ( impossible de dire quelle page, il n'y a pas de pagination), on trouvera cette explication :
"L'ocytocine", aussi appelée "hormone du bonheur" donne aux gens amoureux une sensation de stabilité et d'équilibre. Or, les sentiments amoureux sont traités par la même zone du cerveau que les dépendances. Donc, quand l'amour s'éteint, tu tombes en état de manque parce que tu as l'impression d'avoir perdu quelque chose. [...] Et la douleur d'une peine d'amour est traitée par la même zone du cerveau qu'une souffrance physique.
Il est intéressant d'enfin parler de la dimension physiologique de la chose. À l'instar de la dépression, la peine d'amour étant invisible, a donc tendance à être banalisée voir ouvertement m moquée, en la traitant de "faiblesse" par exemple. Il est donc primordial d'insister sur les volets scientifiques du phénomène, qu'elle soit naturelle ( biologie) ou humaine ( psychologie), pour démontrer la normalité et l'universalité de la "peine d'amour". Elle n'est peut-être pas systématique, elle demeure tout de même très réelle pour ceux et celles qui en font la désagréable expérience et doit être prise au sérieux par les acteurs sociaux, que ce soit les parents, les profs, les intervenants et les jeunes eux-même. Cela apportera davantage d'empathie et de compréhension de leur part, du moins souhaitons-le. D'ailleurs, on le lit et on le voit dans la culture, ces personnages qui semblent souffrir, qui pleurent devant des films quétaines, chocolat à la mains et discours dramatique à la bouche. Bon, c'est un gris cliché, je le conçois, mais c'est là la référence qu'on a de base sur la peine d'amour, ce personnage pour qui le monde semble s'être arrêté. Leur souffrance est réelle et il faut savoir l'adresser. La narratrice, d'ailleurs, emploie "l'éléphant assis sur le coeur" pour illustrer le poids de cet état sur la personne et aussi offrir un pendant contraire à l'expression "avoir des papillons dans le ventre".


Là est un second grand point ici: La compassion et l'empathie. Dans le livre, la narratrice insiste sur le fait que le/la jeune expérimentant une peine d'amour ( surtout si c'est sa première) doit être respecté dans son état. Une baisse d'énergie, un vague à l'âme persistant, une diminution d'appétit ( ou au contraire, l'envie de manger plus), une tristesse profonde, une certaine apathie et autres manifestations de leur détresse émotive se doivent d'être entendues et surtout, respectées. Je rappelle que la verbalisation des émotions et des difficultés rencontrées est toujours salvatrice, ça permet de ventiler et de se sentir entendu, donc estimé et rassuré. On pourrait comparer la peine d'amour à une forme de deuil. Comme dans le deuil, il faut du temps et comme le deuil, il y a de bons jours et de moins bons jours, ce qui correspond à son état cyclique:


Les phases proposées, les voici:
1-Le choc: Une phase où on ne ressent plus rien
2-La négociation: le cerveau se met en mode "solution" pour reconquérir la personne perdue, en élaborant des plans et des ruses.
Et là ma page préférée, celle qui dresse 3 problèmes liés à la phase 2:
1. Les gens devraient t'aimer exactement comme tu es
2. Certains aspects de ta personnalité sont impossibles à changer
3. Même si tu y arrivais, ta vie ne serait pas forcément plus heureuse pour autant
3-La tempête: Maelstrom de colère et de tristesse dans lequel on se rend à l'évidence: Entre vous deux c'est terminé. La narratrice ajoute que plus la relation a été longue, plus le vide ressenti sera grand ( imaginez ces aîné.e.s qui perdent leur conjoint(e) dû à la vieillesse)
4. L'acceptation et l'empowerment ( pouvoir d'agir): Être seul.e ne rend pas pour autant isolé.e ou incomplet.e ( N'en déplaise aux auteurs qui ont écrit sur des amours tragiques se soldant en suicide) et les choses finissent par aller mieux ( autrement, il faudrait impliquer un.e professionnel.le comme un.e psychologue). S'aimer soi-même est en soi un des meilleurs remèdes, se qui signifie globalement être attentif, compréhensif et bienveillant envers soi-même.


L'autrice évoque cet étrange paradoxe dans lequel les gens en peine d'amour se retrouvent, alors qu'ils espèrent ne plus penser à leur personne perdue, en se retrouvant justement en train de penser à cette personne constamment. Il n'y a pas grand chose à faire, hélas.


Elle propose aussi quelques conseils pour traverser cette période éprouvante. En voici quelques uns:
-Pleurer. ( Oui, ça revient à ventiler ses émotions, c'est libérateur et ça soulage. Accessoirement, pleurer est c'est très normal et c'est SAIN)
-Se donner le droit de suivre son état mental ( Se donner le droit de se sucrer le bec, de flâner ou d'être marabout. Un cercle social compréhensif à cet égard est donc aussi fortement souhaitable).
-Se consacré un (nouveau ou pas) hobbie ( Tricot, lecture, arts, etc)


Mon autre page préférée est la suivante:
"Tout ça [ Phase 3] finit par te sembler normal peut-être même presque ennuyeux. Et là, tu commences à te dire qu'avoir quelqu"un d'autre dans ta vie pourrait enfin te changer les idées...ATTENTION. J'y consacre une pleine page: S'il-te-plait! Ne commence surtout pas une nouvelle relation pour tromper ta solitude"


J'ajoute que ce genre de comportement est nocif pour la personne en elle-même, parce qu'elle ne fait qu'alimenter une relation dénué d'affection ET conditionnelle. Ensuite, parce que la personne choisie ne mérite pas d'être traité.e comme un bouche-trou affectif ou pire, un prix de consolation. Une relation saine implique également la confiance, le respect, la complicité, des projets communs et une affection sincère, composantes qui risquent d'être absente dans une relation de substitution.


Enfin, j'aime la clôture de ce petit livre sur l'importance d'être bienveillant envers soi-même tout en observant la peine d'amour comme une épreuve qui rend plus fort.e. Pourquoi? Parce qu'à travers cette épreuve, on se découvre des forces, on apprend à mieux se connaitre et on apprend à gérer ses émotions ( ce que nous ferons toute notre vie, je le signale, ça n'a rien de strictement réservé aux jeunes enfants).


La narratrice invite à la fin à considérer deux choses:
La première: le fait que la personne en peine d'amour n'est pas "seule", en ce sens où le conjoin.e n'est pas la seule personne au centre de la vie des gens. On peut penser aux amis, à la famille et aux professeurs. J'en profite pour ajouter que nous si nous nous considérons "seuls" en peine d'amour, il se peut que se soit accentuer par la glorification évidente du statuts de conjoint.e. dans nombre de culture, mais surtout l'occidentale. le couple est LA réussite sociale par excellence, alors difficile ensuite de se sentir bien dans la peau du célibataire. Fin de parenthèse.
Cette parenthèse rejoint d'ailleurs le second point: la solitude est-elle toujours une mauvaise chose?


Il importe donc de considérer aussi les relations autres qu'amoureuses. Certaines amitiés sont d'ailleurs aussi fortes et profondes que les relations dites "amoureuses", même son de cloche pour les relations familiales.


Les peines d'amour sont des occasions d'apprentissage, certes déplaisantes, mais à terme bénéfiques et normales. La majorité des gens vont en vivre et la majorité des gens s'en sortiront. Également, la narratrice souligne que dans le terme "peine d'amour" , il y a le fait d'avoir aimer et ce sentiment est l'un des plus beaux qui soit et vaut la peine d'être vécu.


Vous trouverez une recette d'humus à la fin. Vous ne voyez pas le rapport? Et ben lisez le livre, vous verrez!


Je ne suis pas particulièrement fane du graphisme, très simple et à peu près le niveau en dessin d'un enfant de 10 ans, mais il sert bien son sujet et je considère le fait que ça s'inscrit dans un cadre léger et vulgarisateur destiné aux ados. Dans un sens, ce côté "amateur" est voulu. C'est un format extérieur qui rappel le roman, mais à l'intérieur plutôt un carnet intime combiné à un roman graphique. le texte est très aéré et change de forme, rédigé à la mains.C'est un sympathique choix de forme et de fond, parce que je le trouve beaucoup plus accessible et personnel que le traditionnel documentaire très factuel et liché. Un choix d'autant plus recevable qu'il s'agit d'un sujet humain et sensible.


Bref, un beau documentaire sur un sujet super pertinent pour nos ado, nos jeunes adultes et même nos adultes. ( peut-être même nos 11-12 ans précoces?)


Pour un lectorat adolescent, premier cycle secondaire, 12-15 ans+
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Vidéo de Lucia Zamolo
Pour accompagner la lecture du livre "C'est beau le rouge. Pour briser le tabou des règles" de Lucia Zamolo (éditions La Martinière jeunesse), Mohamed Maheshwara, professeur de yoga, propose 5 petits exercices de yoga très simples pour soulager les douleurs et crampes dues aux règles.
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