Un roman qui résonne en chaque mère de famille, combien on peut que comprendre ce besoin d'évasion le temps d'une seule journée, rien que pour soi, à soi, sans contraintes ni obligations, un espace temps à vagabonder comme bon nous semble sans devoir rendre des comptes à qui que ce soit, sans culpabiliser, sans qu'on nous montre du doigt parce que ceci ou cela… j'ai complètement collé au personnage de ce roman, cette envie de s'enfuir devenir soi, se vider de tout, se libérer de ce poids qui pèse sur les épaules d'une mère de famille, cette envie de reconquérir notre temps libre, savourer cette ivresse de liberté, ce besoin de jouir d'un espace vide d'horaires à surveiller et surtout ne pas rater. Couper les fils qui nous retiennent, nous tiraillent, et nous étranglent parfois, un peu comme la phrase de Pascal Garnier “inventer un ciseau à couper toutes les ficelles”, j'aimerai inventer moi aussi ce ciseau qui nous couperait le temps d'une unique journée de tout, laisser s'envoler le cerf-volant libre dans l'immensité du ciel à chahuter avec les nuages, sans qu'on tire par le bas pour nous obliger à suivre une ligne de conduite irréprochable.
l'auteur nous conte l'histoire de cette mère de famille, Emmanuelle qui endosse le rôle de mère de 3 enfants, d'épouse et d'employée, quand un jour au bord de la limite d'un ras le bol, elle succombe à cette envie de s'offrir un espace pour apprécier la journée en douceur, prendre le temps, sans être bousculer, une journée face à elle-même.
En parallèle, Emmanuelle nous livre l'histoire du livre qu'elle emporte avec elle, comme Lila, les souffrances de l'enfance, la perte d'un être cher, ont marqué à jamais d'une profonde blessure ces deux femmes. Tout le long de cette journée, elle dévoile ses douleurs d'avoir perdu sa maman à 10 ans, sa meilleure amie décédée d'un cancer, ce vide béant que rien ne comble car une maman c'est irremplaçable, car l'oreille d'une amie c'est unique, ni même un mari, ni même ses propres enfants pourront palier à ces absence creusant des brèches où s'engouffre la solitude - ce vide béant, glacial et noir-.
En parfaite harmonie, cette histoire nous colle à la peau, tout comme Emmanuelle, envie de s'enfuir avec le livre de
Valérie Zenatti, le lire tranquille dans un coin quelque part, envie de faire le point sur notre condition de mère de famille, envie de pouvoir choisir d'assumer à la fois ce rôle et à la fois de respirer en diapason de nos passions, simplement un lisant un livre, déjà tinte dans l'écho de votre vie, un chant d'interrogations. Elle, Emmanuelle a tiré profit de l'histoire de Lila, cette parenthèse lui a permis de faire le point et de savoir ce qui était primordial dans sa vie de femme, il est sans dire qu'elle renoncerait pas à sa famille, mais elle a décidé de s'autoriser à choisir tout simplement son chemin. Je ferme la parenthèse, et je vous autorise vous-même à vous plonger dans ces âmes soeurs, vous en tirerez certainement une belle leçon.
C'est un roman prenant que j'ai bu comme un aveu de femme à femme, de mère à mère, quelque part Emmanuelle, c'est nous, vous, cette vie trépidante qui nous assaille, nous engloutit, nous écrase… un besoin de dire : STOP !
Coup de coeur superbe, ce livre est devenu papillon ( je rappelle les livres papillons sont mes post-it que je sème au fil de ma lecture, tous les passages qui me touchent ou m'interrogent)
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