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Il y a des familles ou tout semble indiquer que le sort s'acharne. Ou plus exactement, que le malheur est solidement arrime a travers des generations, a l'instar d'un patronyme ou du patrimoine genetique.

C'est le cas de la famille d'Imre, jeune garçon hongrois vivant dans un maison délabre, entourée de rails de chemins de fer, avec son père, sa soeur et son grand-père.

Ce portrait pourrait sembler triste au premier abord mais ce qui dégage du livre c'est la beauté de la résilience et de l'acharnement a vouloir vivre. Une belle description des espoirs d'une jeunesse libérée du joug communiste.

Sombre dimanche c'est une saga familiale dans la banlieue de Budapest qui va connaître l'effondrement du bloc communiste.
Un peu absurde mais terriblement réaliste, un brillant portrait d'espoirs et de tristesse mélancolique.

Beaucoup de scènes décrites de la capitale hongroise, tres bien dépeintes : l'auteur a vécu plusieurs années la bas.
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Je suis impressionné par l'étendue et la diversité de la palette d'intérêts et d'écriture d'Alice Zeniter. Comment peut-elle aborder des histoires, des registres, des cadres aussi variés que ceux de ce roman et de ceux que j'ai lus d'elle précédemment ("Juste avant l'oubli" et "l'Art de perdre"). Celui-ci nous amène en Hongrie, des années soviétiques jusqu'aujourd'hui, à travers l'itinéraire du jeune Imre, indécis, sensible, à la recherche de lui-même. le récit débute dans une maison apparemment assez minable située aux abords d'une gare de Budapest, près d'un transformateur assez bruyant, des déchets jetés des fenêtres du train par les voyageurs... et se termine en hiver, aux bords d'un lac Balaton gelé, dans une cabane en bois où Imre poursuit sa vie en compagnie d'autres blessés de la vie, son père et sa soeur. La 4ème de couverture offre une aperçu particulièrement juste de ce livre : "Un roman à la poétique singulière, tout en dégradés de lumière et de nostalgie, qui peint et révèle les êtres dans leurs contradictions et leur fragilité". Je sors de ce livre un peu triste devant l'errance inaboutie d'Imre et curieux de découvrir une autre oeuvre d'Alice Zeniter (pourquoi pas "Jusque dans nos bras" ?) que j'espère aussi belle et atypique que celle-ci.
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Dans Budapest après la seconde guerre mondiale, sans illusions, sans ambitions, deux jeunes garçons déambulent avec pour tout espoir faire un jour pitié aux californiennes qui pourraient alors … leur tailler des pipes !
Imre vit avec sa famille dans une maison coincée entre les rails de la gare, pleine du bruit et de la lumière des phares des trains. le jardin est quotidiennement maculé des déchets jetés par les fenêtres.
Ses parents se respectent mais il n'y a pas d'amour entre eux. Aussi bien la situation de la maison que celle des parents ne peuvent avoir lieu qu'à l'ère soviétique. Tout y est absurde mais on s'accroche à ce qui est, de crainte d'avoir moins en voulant changer.

Alice Zeniter raconte avec délicatesse cet univers froid et brutal, la lente évolution de ce garçon qui doute de lui, dans ce monde incertain. Il va croiser la route d'une jeune femme toute différente, très sûre d'elle, qui voit la vie en noir et blanc. Il en est ébloui et prend cette rencontre comme un cadeau.

Au delà de ce récit original parce qu'il met en scène des gens ayant vécu avant et après la chute du mur de Berlin, l'auteur dresse un tableau touchant de la Hongrie, pays qui n'intéresse personne, sans paysage marquant et bien malmené par L Histoire.

Ce livre est très beau, touchant et d'une lecture très agréable, même si le propos est assez désabusé.
Lien : http://objectif-livre.over-b..
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Quelle agréable surprise. Lancé dans le Challenge ABC, je n'avais pas un très grand choix dans ma bibliothèque dans les "Z"... Pour une fois, la 4è de couverture m'a décidé. Budapest (j'adore), Communisme, chute du Mur de Berlin, générations, secrets passés... Cela me parlait.

Et de fait, je ne suis pas déçu.

Alice Zeniter dépeint 3 générations d'hommes aux prises avec les conflits de leur temps. Les histoires personnelles s'imbriquent et mettent en perspective la Seconde Guerre mondiale, la révolution avortée et l'ouverture à l'Ouest. Trois hommes, donc trois femmes aussi. Et c'est là que le roman prend une dimension encore supérieure. le lecteur va assister aux interactions des personnages de ces trois générations, à travers leurs femmes et les événements de leurs époques.

Et bien sûr, il y a la révélation de secrets de famille.

La fin m'a laissé quelque peu réticent. Je ne dévoile rien, mais j'ai eu du mal à l'avaler. Pas parce qu'elle n'est pas crédible, au contraire. Elle l'est trop. Elle est très sombre, défaitiste. Même si elle cadre avec le personnage principal, elle ramène trop de réalisme dans un roman où Alice Zeniter avait mis beaucoup de poésie.

Une poésie crue, directe, sensuelle et sexuelle parfois, mais qui colle parfaitement au propos et aux situations. le plus étrange est que l'auteure prend la plume pour un homme dont elle rend très bien les doutes et les combats intérieurs (et relationnels). C'est très fort.

J'ai aussi parfois pensé à Bernhard Schlink et à sa volonté de décrypter le passé de l'Allemagne dans ses romans. C'est ce que fait Alice Zeniter. La comparaison s'arrête là. Alice Zeniter livre un roman très personnel, qui n'a rien à envier à d'autres auteurs établis. On ressent la tendresse pour les gens. Surtout (me semble-t-il) pour celles et ceux qui sont dépassés par leur Histoire, mais qui continuent avec entêtement leur chemin. Entre lâcheté et conviction. Entre compromis et compromissions.
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Un petit monde à part. Près de la gare de Budapest, une maison de bois à coté des rails ; une famille y vit, le grand-père, le père et Imre le petit-fils. Un monde d'homme car les femmes ne vivent pas longtemps ici. le roman nous décrit bien Budapest au temps du communisme, l'envie des gens de quitter ce pays, d'autres qui y restent par habitude.
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Dans Sombre dimanche, Alice Zeniter raconte l'histoire contemporaine de la Hongrie à travers la famille singulière d'Imre. L'auteure a un talent fou. Elle sait partager son goût de la grande Histoire en nous plongeant dans les histoires quotidiennes de ces personnages. Après avoir beaucoup aimé l'Art de perdre, j'ai aimé Sombre dimanche. Vivement le prochain.
Lien : https://lilietlavie.com/2019..
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Imre. Imre enfant solitaire et peu confiant. Imre ami avec Zsolt, plus intelligent et ambitieux que lui. Imre habitant cette maison au bord des rails. Imre incompris et qui ne comprend pas. Imre seul et malheureux ou Imre heureux et mélancolique.
Quelle douce écriture pour raconter les maux de cette famille : le douloureux passé du grand-père aujourd'hui aigri et plein de colère ; l'absence de sentiment de Pal, son fils, qui n'a d'yeux que pour sa mère décedée ; la lassitude de Ildiko, femme de Pal, pour qui cette famille demeure un mystère ; la sulfureuse Agi, soeur de Imre, qui va connaître l'amour mais qui va également l'anéantir à petit feux ; Zsolt, meilleur ami de Imre, au grand rêve et à l'esprit rebelle. Et, au milieu de toute cette tristesse; au milieu de ces guerres, au milieu des rails, Imre cherche sa place, cherche un sens au vide et à l'absence. Il se débat avec la vie, avec la vie des autres, perdu dans la sienne. Il erre dans sa ville hongroise, il erre dans sa vie d'hongrois.
A lire lorsque le moral est au rendez-vous. D'une justesse, d'une mélancolie et d'une tristesse parfaite.
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Une petite mélodie triste à travers les grondements de l'histoire, c'est un peu la façon dont Alice Zeniter raconte le destin d'une famille en Hongrie. Sombre dimanche, avant d'être le titre de ce livre, est d'abord celui d'une chanson qui a été interdite à Budapest, les autorités la soupçonnant d'être à l'origine de suicides... Mesure peut-être un peu excessive. Mais le ton est donné dans le titre, et l'air du roman est dans la même gamme.
La famille Mandy vit dans une petite maison de bois au bord d'une ligne de chemin de fer près de Budapest. Elle n'en bougera pas, comme si sa misère environnante était une première fatalité qui annoncerait les suivantes. le fil de l'histoire servira de cadre temporel à ce que les uns et les autres vont vivre. Staline étant le seul responsable de leurs malheurs. Cet univers mélancolique que l'auteur dépeint avec précision, nous emmène dans des secrets de familles, des histoires d'amitié et leurs illusions; mais ce qui nous tient, c'est cette tendresse, curieusement un forme d'innocence qui habite cette famille, malgré la fatalité qui s'acharne sur eux.
Mais le grand intérêt de ce roman est ce qui apparaît à travers les lignes, le destin de la Hongrie. Ce pays qui au lendemain du traité de Trianon va être réduit à une peau de chagrin... pour connaître, après une courte période communiste avec la République des Conseils un royaume sans roi, jusqu'en 1940. " le début des années 40 ça a été un vrai bordel. On a repris une partie des territoires qu'on avait perdus a Trianon. C'est l'Allemagne qui nous les a donnés en remerciement. C'est Hitler. Mais pour s'organiser avec les nouvelles frontières c'était compliqué. On ne savait plus qui etait qui. " petit extrait de la fin du livre à partir d'une lettre merveillleuse qui en quelques pages raconte l'humiliation qu'a connu ce pays, et l'incompréhension des occidentaux, " cette bienveillance des grandes nations pour les enfants des petites nations ", disait Sandor Marai, cette condescendance à la limite du mépris. J'irai jusqu'à qualifier ce roman de bouleversant, tant l'apparente simplicité d'écriture basée sur une économie de mots, parvient à nous transporter.
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Si j'ai lu facilement et rapidement ce livre, si j'y suis entrée avec aisance et avec l'envie d'en achever la lecture, je n'en reste pas moins partagée à son terme.

La plume d'Alice Zeniter est incontestablement élégante, l'histoire qu'elle nous propose est intéressante à plus d'un titre. Nous suivrons le cheminement de la famille Mandy au gré des vicissitudes de l'Histoire hongroise. La structure même du roman comporte des atouts, dans la mesure où l'auteur, casse une probable routine en déconstruisant l'espace temporel le ton y est mélancolique, et pourrait presque attendrir le lecteur… je dis bien presque, parce tel n'a pas été le cas.

Je reproche à ce livre une trop grande sècheresse ; je n'entends pas là qu'il est trop succinct, qu'il manque de liant. J'aurais aimé que l'auteur développe davantage son propos, qu'elle s'attarde plus sur ses personnages, sur les faits.

En gros je reste sur ma faim ; je ressens à la dernière page comme un goût d'inachevé, d'inaccompli.
Il restera pour moi un bon petit roman, mais pas un grand roman ; pas de ceux qui me laissent une trace indélébile et dont je garderai un souvenir ému.
Lien : http://leblogdemimipinson.bl..
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La famille Mandy vit depuis un siècle dans une petite maison de bois aux portes de Budapest. Petit à petit, le chemin de fer s'est développé au point d'enfermer la demeure familiale entre les rails, les aiguillages et les cabines haute tension. Alice Zeniter raconte l'histoire d'Imre qui rêve de Californie avec son ami Zsolt dans une Hongrie qui n'en finit pas de chercher sa voie. Avec la chute du Mur, Imre découvrira l'Occident, la pornographie, l'amour et le capitalisme, mais rien ne changera vraiment dans la famille Mandy, inapte au bonheur, incapable de s'extirper pour de bon de la maison au milieu des rails.
Rongées par un pessimisme atavique qui trouve sa source dans de lourds secrets, encerclés par les rails, les Mandy représentent un peu la Hongrie qui rumine l'humiliation du traité de Trianon depuis la fin de la Grande Guerre, qui idéalise l'hypothétique gloire impériale qui lui fut dérobée. Ils avancent comme des insectes englués dans une flaque de miel.
Le Roman d'Alice Zeniter touche à ce qui fait l'âme hongroise avec brio. La jeune française s'est glissée dans les pantoufles d'un vieux Magyar râleur et atrabilaire avec beaucoup de bonheur. Elle campe le portrait d'un pays qui a élevé la neurasthénie au rang des Beaux-Arts. Sombre Dimanche, la chanson réputée pousser au suicide, résonne encore au détour des rues de Budapest.
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