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Citations sur Une Histoire populaire des Etats-Unis de 1492 à nos jou.. (89)

A l'évidence, Colomb et ses successeurs n'arrivaient pas dans des régions sauvages et inhabitées mais bien dans un monde aussi densément peuplé par endroits que l'Europe elle-même, avec une culture complexe et des rapports humains plus égalitaires qu'en Europe.
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Les deux sexes pourraient-ils tenter de mieux se comprendre et rechercher dans la société extérieure l'origine de leur soumission plutôt que de se la reprocher mutuellement? Ils seraient alors en mesure de tirer une certaine force de leurs relations et de faire naître ainsi des millions d'embryons de révoltes.
Ils pourraient dès lors bouleverser les modes de pensée et de comportement à l'intérieur même du carcan familial sur lequel le sys-teme comptait tant pour accomplir sa mission de maintien de l'ordre et d'endoctrinement.
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Tous ces livres d'histoire américaine qui se focalisent sur les Pères fondateurs et sur les présidents successifs pèsent lourdement sur la capacité d'action du citoyen ordinaire. Ils suggèrent qu'en temps de crise, il nous faut chercher un sauveur : les Pères fondateurs pour la Révolution, Lincoln pour la sortie de l'esclavage, Roosevelt pour la Grande Dépression, Carter pour la guerre du Vietnam et le scandale du Watergate. En revanche, entre les crises, tout va pour le mieux et il faut nous contenter d'un retour à la normale. Les livres d'histoire classiques nous apprennent encore que l'acte suprême du citoyen est de désigner son sauveur en allant voter tous les quatre ans pour choisir entre deux Blancs relativement riches, anglo-saxons de surcroît et mâles par-dessus tout, à la personnalité terne et aux opinions parfaitement orthodoxes.
[Certes, avec les élections d'Obama puis de Trump, la fin de la citation a quelque peu vieilli, mais le fond reste tout aussi pertinent !]
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Dans son livre Out of our Past, Carl Degler confirme que « la Révolution américaine n'ouvrit les portes du pouvoir à aucune nouvelle classe sociale. Les hommes qui dirigèrent la révolte étaient déjà, dans leur majorité, membres de l'élite coloniale ». George Washington était l'homme le plus riche d'Amérique, John Hancock un négociant prospère de Boston, Benjamin Franklin un riche imprimeur, etc.
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Jusqu'à 1800, dix à quinze millions d'esclaves ont été transportés aux Amériques, sans doute le tiers seulement des individus capturés en Afrique. On estime qu'environ cinquante millions d' Africains furent les victimes - mortes ou vivantes - de l' esclavage pendant ces quelques siècles que nous considérons comme les origines de notre civilisation occidentale moderne - cette civilisation dominée par les planteurs et les négriers de l'ouest de l'Europe et d'Amérique, régions prétendument les plus avancées du globe.
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Nous n'avons certes pas l'intention de vanter les mérites de l'esclavage africain. Mais il était d'une tout autre nature que celui qui sévissait sur les plantations et dans les mines américaines, où il durait toute la vie, était psychologiquement écrasant, défaisait les liens familiaux et interdisait toute projection dans l'avenir. Il manquait à l'esclavage africain les deux fondements qui firent de l'esclavage américain le plus cruel de toute l'histoire de l'humanité : le désir frénétique de profits illimités, caractéristique de l'agriculture capitaliste, et la réduction de l'esclave à l'état de moins qu'humain par le biais de la haine raciale, fondée sur l'évidence implacable de la différence de couleur : le Blanc étant le maître et le Noir l'esclave.
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Ces peuples ignoraient certes l'écriture mais possédaient leurs propres règles, leur propre poésie, leur propre histoire, conservées dans les mémoires et transmises sur un mode oral bien plus complexe qu'en Europe, puisque chants, danses et spectacles cérémoniels s'y mêlaient. Ils prêtaient une grande attention au développement personnel, à la force de volonté, à l'indépendance et à la souplesse d'esprit, à la passion et aux liens qui les unissaient à la nature.
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Les conséquences humaines de la guerre apparurent avec une brutale évidence lorsqu'elle fut terminée. On apprit alors que les bombardements sur l'Irak avaient entraîné la famine, la maladie ainsi que la mort de dizaines de milliers d'enfants. Une équipe des Nations unies visitant l'Irak juste après la guerre concluait que « le récent conflit [avait] eu des conséquences quasi apocalyptiques sur les infrastructures. [...] La plupart des outils permettant de garantir des conditions de vie modernes [avaient] été détruits ou terriblement endommagés ».
(...)
Bien que Saddam Hussein eût été décrit par les autorités et par la presse américaines comme un nouvel Hitler, la guerre prit fin sans que l'armée alliée ne pénètre dans Bagdad, le laissant ainsi au pouvoir. Les États-Unis avaient apparemment choisi de le fragiliser sans toutefois l'éliminer, de manière à le maintenir en place contre l'Iran. Au cours des années qui avaient précédé la guerre du Golfe, les États-Unis avaient vendu aussi bien des armes à l'Iran qu'à l'Irak et soutenu alternativement l'un et l'autre selon la stratégie classique de l'« équilibre des forces ».

Pour la même raison, les États-Unis ne soutinrent pas, après la guerre, les opposants irakiens qui voulaient renverser le régime de Saddam Hussein. Datée du 26 mars 1991, une dépêche du New York Times émanant de Washington révélait que, « selon les affirmations de certains officiels et quelques informations anonymes, le président Bush [avait] décidé de laisser le président Saddam Hussein mater les mouvements de révolte intérieurs sans intervenir plutôt que de risquer de voir l'Irak s'effondrer ».
(...)
Néanmoins, Brzezinski s'inquiétait de « certaines conséquences négatives » des événements. Par exemple, « l'extrême violence des bombardements aériens sur l'Irak pourrait apparaître comme la preuve que les Américains n'accordent aucune valeur aux vies arabes. [...] Et cela pose la question éthique de la proportionnalité de la réponse militaire ».

Cette question concernant le peu de valeur accordée aux vies arabes est particulièrement soulignée par le fait que la guerre du Golfe avait provoqué une forte réaction anti-arabe aux États-Unis même, où l'on vit d'ailleurs des Américains d'origine arabe insultés, battus et même menacés de mort. On vit également apparaître sur les pare-brise des autocollants affirmant : « Je ne freine pas pour les Irakiens. » Un homme d'affaires américain d'origine arabe fut roué de coups à Toledo (Ohio). (pp. 672-674)
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Ce fut une guerre contre un ennemi incroyablement cruel. L’Allemagne de Hitler portait le totalitarisme, le racisme, le militarisme et l'agressivité à un niveau qu'un monde pourtant ultra-cynique avait ignoré jusque-là. Mais les gouvernements alliés - Anglais, Américains ou Russes - étaient-il si radicalement différents que leur victoire pût suffire à balayer l'impérialisme, le racisme, le totalitarisme ou le militarisme de la surface du globe ?
(...)
Ce qui apparaissait surtout à cette époque était la différence entre les États-Unis, démocratie dotée de libertés, et l'Allemagne nazie, dictature qui persécutait sa minorité juive, emprisonnait ses dissidents et proclamait la supériorité de la « race » aryenne. Néanmoins, à considérer l'antisémitisme en Allemagne, les Noirs ne pensaient sans doute pas que leur situation aux États-Unis en était si éloignée. D'ailleurs, les États-Unis s'étaient faiblement opposés aux politiques de persécution menées par Hitler.
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Ce n'est pas la barbarie de Hitler vis-à-vis des Juifs qui fit entrer les États-Unis dans la Seconde Guerre mondiale - pas plus que le sort des quatre millions d'esclaves noirs n'avait entraîné la guerre de Sécession en 1861. L’agression italienne contre l’Éthiopie, l'invasion de l'Autriche et de la Tchécoslovaquie par Hitler, son offensive contre la Pologne n'y furent pour rien elles non plus, même si elles conduisirent Roosevelt à aider considérablement les Anglais. Ce fut le bombardement par les Japonais de la base navale de Pearl Harbor, à Hawaï, le 7 décembre 1941, qui déclencha rentrée en guerre des États-Unis.
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Tant que le Japon était resté un membre respectable du club des puissances impérialistes qui, par le biais de la politique de la porte ouverte, exploitaient conjointement la Chine, les États-Unis n'avaient jamais émis la moindre critique. Il existe des notes américaines échangées avec le Japon en 1917 qui déclarent que « les États-Unis reconnaissent les intérêts spécifiques du Japon en Chine ». En 1928, si l'on en croit Akira Iriye (After lmperialism), les consuls américains en Chine accueillirent positivement l'arrivée de troupes japonaises. Les États-Unis commencèrent à s'inquiéter lorsque le Japon se mit à menacer les marchés potentiels américains en Chine par sa tentative d'annexion totale de la Chine et surtout par son implantation dans le Sud-Est asiatique. À l'été 1941, les Américains mirent en place des embargos stricts sur le fer et sur le pétrole, mesures qui provoquèrent finalement l'attaque japonaise sur Pearl Harbor.
(...)
Pearl Harbor fut présenté à l'opinion publique américaine comme un acte soudain, surprenant et immoral. Immoral comme tout bombardement, cet acte n'était en revanche ni soudain ni surprenant pour le gouvernement américain. Russet affirme que « l'agression japonaise contre la base navale américaine venait couronner une longue série d'agressions mutuelles entre le Japon et les États-Unis. En se lançant dans une politique de rétorsion économique contre le Japon, les États-Unis agissaient d'une manière que l'on considérait, même à Washington, comme comportant de sérieux risques de guerre ».
(...)
L'un des juges du procès pour crimes de guerre qui se tint à Tokyo après la Seconde Guerre mondiale, Radhabinod Pal, s'éleva contre l'ensemble des verdicts rendus à l'encontre des responsables japonais. Il affirmait que les États-Unis avaient à l'évidence provoqué la guerre avec le Japon et qu'ils avaient espéré que le Japon réagirait. (pp. 462-466)
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