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Citations sur Une Histoire populaire des Etats-Unis de 1492 à nos jou.. (89)

Que peut bien signifier pour l'esclave américain votre "4 juillet"? Pour moi, cette date souligne, plus encore que les autres jours de l'année, l'effroyable injustice et la terrible cruauté dont il est la victime permanente. Pour l'esclave, cette commémoration est une honte; votre liberté fanfaronne, une liesse impie; votre grandeur nationale, une vanité boursouflée; vos cris de joie sont vides et de sens et de générosité; vos dénonciations des tyrans sont d'une impudence éhontée; vos grands discours sur la Liberté et l’Égalité d'une ironie sans fond.
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Les Anglais désormais évacués, les Américains allaient pouvoir mettre en route l'inexorable dynamique d'expulsion des populations indiennes et les tuer lorsqu'elles s'y opposeraient. En bref, comme l'a fort bien résumé Francis Jennings, les Blancs américains combattaient contre l'impérialisme anglais à l'est du continent et pour affirmer le leur à l'ouest.
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A peu près à la même époque, à New York, un tract électoral appelait les électeurs new-yorkais à soutenir Navette le tisserand, Rabot le menuisier, Conduite le charretier, Mortier le maçon, Mathurin le matelot, Échantillon le tailleur, Loyer-Modéré le propriétaire compréhensif et John Poor le fermier, contre Étrangleur le marchand, Extorqueur le commerçant et Chicane l'avocat. On conseillait en outre aux électeurs de défaire de leurs fonctions électives "ceux qui occupent une position élevée" et méprisent "ceux qu'ils appellent le vulgaire, la populace, le troupeau".
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Lorsque le président Bush bombarda l'Irak en 1991 sous prétexte de faire cesser l'occupation du Koweit par les Irakiens, un groupe d'Indiens de l'Oregon fit circuler une lettre ouverte, aussi amère qu'ironique: « Cher président Bush. Pourriez-vous nous aider à libérer notre petite nation occupée? Une force étrangère occupe nos terres pour s'emparer de nos formidables ressources naturelles.
Ces étrangers ont menti et mené contre nous une guerre bactério-logique, tuant des milliers de vieillards, d'enfants et de femmes.
Après avoir envahi notre pays, ils ont renversé les chefs et les autorités de nos gouvernements et les ont remplacés par leur propre système de gouvernement qui aujourd'hui encore contrôle notre mode de vie de bien des manières. Selon vos propres termes, l'occupation et le renversement d'une petite nation [...] est une occupation de trop. Sincèrement vôtre. Un Indien d'Amérique. »
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Un indien Creek parlait ainsi : Frères, j'ai entendu bien des discours de notre Grand-Père blanc. Quand il est arrivé d'au-delà des grandes eaux, il n'était qu'un petit homme, un tout petit homme. Ses jambes lui faisaient mal d'avoir été assis trop longtemps dans son grand bateau et il mendiait un peu d'aide pour lui allumer son feu. Mais quand l'homme blanc s'est réchauffé au feu des indiens, et nourri de leur bouilli de maïs, il devint très grand.En un seul pas, il enjambait les montagnes et se pieds couvraient les plaines et les vallées. Ses mains se saisissaient des mers de l'est et de l'ouest tandis que sa tête reposait sur la lune. Alors, il devint notre Grand-Père. Il aimait ses enfants rouges et leur disait : "allez-vous mettre un peu plus loin, de crainte que je ne vous écrase." Frères, j'ai entendu bien des discours de notre Grand-Père, et ils commencent et se finissent toujours ainsi : "Allez-vous mettre un peu plus loin, vous êtes trop près".
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Dans la question féministe, on trouvait en germe une solution susceptible de répondre non seulement à l'oppression des femmes, mais également à toutes les oppressions. Le contrôle exercé par la société sur les femmes était d'une redoutable efficacité, mais l'État ne l'exerçait pas directement. C'est la famille qui en était chargée : l'autorité des hommes sur les femmes, celle des femmes sur les enfants. Tous se préoccupant les uns des autres, se demandant de l'aide, s'accusant en cas de problème, voire exerçant des violences mutuelles quand rien n'allait vraiment plus. Ne pouvait-on faire autrement ? Les femmes pouvaient-elles se libérer elles-mêmes ? Et les enfants ? Les deux sexes pourraient-ils tenter de mieux se comprendre et rechercher dans la société extérieure l'origine de leur soumission plutôt que de se la reprocher mutuellement ? Ils seraient alors en mesure de tirer une certaine force de leurs relations et de faire naître ainsi des millions d'embryons de révoltes. Ils pourraient dès lors bouleverser les modes de pensée et de comportement à l'intérieur même du carcan familial sur lequel le système comptait tant pour accomplir sa mission de maintien de l'ordre et de l'endoctrinement. Peut-être pourraient-ils ensemble –homme, femme, parents, enfants– entreprendre de changer en profondeur la société elle-même ?
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Dans l'un de ses bons jours, le président Eisenhower avait déclaré : « Chaque fusil fabriqué, chaque bateau de guerre lancé à la mer, chaque missile tiré, est au bout du compte un vol commis à l'encontre de ceux qui ont faim et n'ont rien à manger, de ceux qui ont froid et n'ont rien à se mettre. »
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Après la désintégration du bloc soviétique, en 1989, on discuta beaucoup aux États-Unis des « dividendes de la paix » et de l'opportunité de soustraire quelques milliards de dollars au budget militaire au bénéfice des programmes sociaux. La guerre du Golfe permit de clore ce débat. Un membre de l'administration Bush ne déclara-t-il pas au New York Times, le 2 mars 1991 : « Nous devons une fière chandelle à Saddam : il nous a évité le débat sur les "dividendes de la paix". »
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En juin 1964, les plus hauts responsables de l'armée américaine et du département d'État se réunirent à Honolulu en présence de l'ambassadeur Henry Cabot Lodge. « Rusk fit remarquer que notre "opinion publique" était sérieusement divisée sur notre politique dans le Sud-Est asiatique. C'est pourquoi le président avait besoin d'un soutien ferme. » Diem venait d'être renversé par le général Khanh. Les historiens du Pentagone poursuivent : « Dès son retour à Saigon, le 5 juin, l'ambassadeur Lodge appela le général Khanh. [ . . . ] Le principal objectif de cette discussion avec Khanh était de lui faire savoir que le gouvernement allait dans un futur proche préparer l'opinion publique américaine à l'éventualité d'actions contre le Nord-Vietnam. » Deux mois plus tard, l'affaire du golfe du Tonkin éclatait.
Le 2 avril 1965,
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Le plan Marshall de 1948, qui accordait 16 milliards de dollars d'aide économique sur quatre ans aux pays de l'Europe de l'Ouest, avait pour objectif de reconstruire des marchés pour les produits américains. George Marshall (d'abord général puis secrétaire d'État) déclara : « Il est absurde de penser qu'une Europe laissée à elle-même [ . . . ] demeurerait aussi ouverte au commerce américain qu'elle a pu l'être par le passé. »
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