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Citations sur Les Rougon-Macquart, tome 19 : La Débâcle (164)

Ah ! cette armée de la désespérance, cette armée en perdition qu’on envoyait à un écrasement certain, pour le salut d’une dynastie ! Marche, marche, sans regarder en arrière, sous la pluie, dans la boue, à l’extermination !
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Un gravier dans la chair d’un homme, et les empires s’écroulent.
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Et c’est alors que j’ai vu, oui ! Moi qui vous parle, j’ai vu la charge des cuirassiers. Ce qu’ils se sont fait tuer, les pauvres bougres ! Une vraie pitié de lancer des chevaux et des hommes sur un terrain pareil, une pente couverte de broussailles, coupée de fossés ! D’autant plus, nom de dieu ! Que ça ne pouvait servir à rien du tout. N’importe ! C’était crâne, ça vous réchauffait le cœur… Ensuite, n’est-ce pas ? Il semblait que le mieux était de s’en aller souffler plus loin. Le village flambait comme une allumette, les Badois, les Wurtembergeois, les Prussiens, toute la clique, plus de cent vingt mille de ces salauds, à ce qu’on a compté plus tard, avaient fini par nous envelopper. Et pas du tout, voilà la musique qui repart plus fort, autour de Frœschwiller ! Car, c’est la vérité pure, Mac-Mahon est peut-être un serin, mais il est brave. Fallait le voir sur son grand cheval, au milieu des obus ! Un autre aurait filé dès le commencement, jugeant qu’il n’y a pas de honte à refuser de se battre, quand on n’est pas de force. Lui, puisque c’était commencé, a voulu se faire casser la gueule jusqu’au bout. Et ce qu’il y a réussi !… Dans Frœschwiller, voyez-vous ! Ce n’étaient plus des hommes, c’étaient des bêtes qui se mangeaient. Pendant près de deux heures, les ruisseaux ont roulé du sang… Ensuite, ensuite, dame ! Il a tout de même fallu décamper. Et dire qu’on est venu nous raconter qu’à la gauche nous avions culbuté les Bavarois ! Tonnerre de bon dieu ! Si nous avions été cent vingt mille, nous aussi ! Si nous avions eu assez de canons et des chefs un peu moins serins !
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Sa langue s'embarrassait, il ne trouvait plus les mots, secoué d'une émotion extraordinaire.

« Ecoute, Silvine, si ces cochons de Prussiens ne me tuent pas, je veux bien encore de toi, oui ! nous nous marierons ensemble, dès que je rentrerai du service. »

Elle se leva toute droite, elle eut un cri et tomba entre les bras du jeune homme. Elle ne pouvait parler, tout le sang de ses veines était à son visage. Il s'était assis sur la chaise, il l'avait prise sur ses genoux.

« J'y ai bien songé, c'était ce que j'avais à te dire, en venant ici... Si mon père nous refuse son consentement, nous nous en irons, la terre est grande... Et ton petit, on ne peut pas l'étrangler, mon Dieu! Il en poussera d'autres, je finirai par ne plus le reconnaître, dans le tas. »

p. 193
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C'était la forêt bombardée, au travers de laquelle la canonnade avait tranché des existences séculaires, comme au travers d'un carré de la vieille garde, d'une solidité immobile de vétérans. De toutes parts, les troncs gisaient dénudés, troués, fendus, ainsi que des poitrines ; et cette destruction, ce massacre de branches pleurant leur sève, avait l'épouvante navrée d'un champ de bataille humain.
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Maurice était pour la guerre, la croyait inévitable, nécessaire à l’existence même des nations. Cela s’imposait à lui, depuis qu’il se donnait aux idées évolutives, à toute cette théorie de l’évolution qui passionnait dès lors la jeunesse lettrée. Est-ce que la vie n’est pas une guerre de chaque seconde ? Est-ce que la condition même de la nature n’est pas le combat continu, la victoire du plus digne, la force entretenue et renouvelée par l’action, la vie renaissant toujours jeune de la mort ?
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- Ah ! Fichu sort ! bégaya Jean, c'est vexant tout de même d'être là, à se faire casser la gueule pour les autres, quand les autres sont quelque part, à fumer tranquillement leur pipe !
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Et pourtant, par delà la fournaise, hurlante encore, la vivace espérance renaissait, au fond du grand ciel calme, d’une limpidité souveraine. C’était le rajeunissement certain de l’éternelle nature, de l’éternelle humanité, le renouveau promis à qui espère et travaille, l’arbre qui jette une nouvelle tige puissante, quand on en a coupé la branche pourrie, dont la sève empoisonnée jaunissait les feuilles.

Troisième partie. Chapitre VIII
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(...); et cette dégénérescence de la race, qui expliquait comment la France victorieuse avec les grands-pères avait pu être battue dans les petits-fils, lui écrasait le cœur, telle qu’une maladie de famille, lentement aggravée, aboutissant à la destruction fatale, quand l’heure avait sonné.

Deuxième partie. Chapitre VIII
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Sous la vigne grimpante, il y avait des tables peintes en vert, tandis que, dans la vaste cuisine, par la porte grande ouverte, on apercevait l'horloge sonore, les images d’Épinal collées parmi les faïences, l'hôtesse énorme activant le tournebroche. Derrière, s'étendait un jeu de boules. Et c'était bon enfant, gai et joli, toute la vieille guinguette française.
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