AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Glitterbomb tome 2 sur 2

Djibril Morissette-Phan (Illustrateur)
EAN : 9781534304901
120 pages
Image Comics (06/03/2018)
5/5   1 notes
Résumé :
Kaydon Klay wants to be famous. She wants it more than anything else she's ever known. The dream is hers for the taking, all she has to do is embrace the national tragedy that's put her in the spotlight...
Que lire après Glitterbomb, tome 2 : The Fame GameVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à Glitterbomb 1 qu'il faut avoir lu avant car c'est la continuation directe de l'intrigue. Il comprend les épisodes 1 à 4 de cette deuxième minisérie, initialement parus en 2017, écrits par Jim Zub, dessinés et encrés par Djibril Morissette-Phan, avec une mise en couleurs réalisée par J. Michael Russell.

Vendredi soir à une cérémonie de remise de prix, Farrah Durante a exterminé une quarantaine de stars du cinéma. Samedi matin, le pays entier pleure ses vedettes et des dizaines de gerbe de fleurs ont été déposées devant le théâtre où a eu lieu le massacre. Dès le dimanche, monsieur Zhang, un agent artistique, a mis la main sur Kaydon Klay, la baby-sitter engagée par Farrah Durante pour s'occuper de son fils Marty. Il lui organise sa première conférence de presse ce même dimanche. La jeune fille (16 ans, 17 ans dans quelques jours) se retrouve face à une trentaine de journalistes et photographes, la mitraillant en continu et buvant ses paroles. Elle répond gentiment et poliment aux questions et sent les larmes lui monter aux yeux, petit à petit submergée par l'émotion causée par la mort de Farrah Durante. Pendant ce temps-là, monsieur Zhang a téléphoné à la journaliste télé Chelsie Megs pour arranger un reportage exclusif.

Après ce moment intense, le temps est venu pour Kaydon Klay de rentrer chez elle, ou plutôt dans le modeste appartement de banlieue où l'élève sa mère. Elle accepte de prendre le taxi que paye monsieur Zhang. le chauffeur lui fait remarquer que maintenant elle est importante, pas comme les individus qui la regardent avec curiosité depuis le trottoir. Sa mère l'accueille en pleurs, folle d'inquiétude, car sa fille n'avait même pas pensé à lui passer un coup de fil. Puis elle lui fait la leçon, alors que sa fille lui répond qu'elle a un agent artistique. La dispute est interrompue par des coups frappés à la porte. Il s'agit de l'inspecteur de police Isaac Rahal qui vient poser des questions à Kaydon, alors qu'en fait il a été mis en congé d'office, suite à son implication dans l'affaire Durante. Il finit par repartir sans avoir trouvé les réponses qu'il cherchait, en laissant sa carte. le lendemain, le lundi, Kaydon retourne au lycée, où elle est bien accueillie par sa copine Martina. Mais rapidement Conrad lui montre une information sur son téléphone où la presse à sensation indique qu'elle et Farrah entretenaient une relation homosexuelle. La célébrité est en marche.

Le lecteur était ressorti plutôt content du premier tome, montrant une actrice commençant à prendre de l'âge, se rendant compte que l'industrie cinématographique serait sans pitié pour elle. Il se demande dans quelle direction Jim Zub va orienter le récit pour ce qui pourrait être considéré comme une deuxième saison. le récit reprend le lendemain de la fin du premier tome et se poursuit en prenant la baby-sitter comme personnage principal. le lecteur assiste à sa récupération par l'industrie du divertissement. L'agent artistique sait très bien qu'il tient là une cliente à fort potentiel mais un produit à la durée de vie limité. Il se montre réglo. Il n'essaye pas d'abuser d'elle physiquement. Il lui arrange de bonnes scènes, qu'il a préparé de son côté, mais dont il ne lui dit rien auparavant pour préserver sa spontanéité. D'un côté, il se montre sans gentillesse quand il arrange un rendez-vous devant les caméras sans prévenir sa cliente qu'il s'agit de la mettre en face de Marty, le fils de Farrah qu'elle n'avait pas revu. de l'autre côté, il la prend à part pour lui expliquer que sa célébrité ne doit rien à un talent particulier qu'elle aurait, qu'elle ne découle que de la familiarité que le public développe avec elle suite au traumatisme de la mort de Farrah Durante. Il ne fait que faire son boulot, et il le fait bien, de manière professionnelle. de la même manière, la journaliste télé Chelsie Megs ne fait que son boulot, c'est-à-dire arranger des prises de vue pour augmenter l'audience. Kaydon Klay demande à un caméraman s'il n'éprouve jamais de remord à participer à ces prises de vue. Il lui répond qu'il ne s'agit que d'une séquence parmi tant d'autres.

Le scénariste ne triche pas et montre bien que tout n'est pas rose dans cette soudaine notoriété. Kaydon Klay peut tirer un trait sur ses précédentes amitiés, des individus incapables de se projeter dans ce qu'elle vit, ou essayant de la salir parce qu'elle accède à un autre monde qui ne voudra jamais d'eux. Il évoque également les textos et autres courriels de haine, par des individus pour qui toute célébrité est une cible pour leur aigreur et leur méchanceté. Il montre la coupure qui se produit entre Kaydon et sa mère du fait d'un changement radical de valeurs incompatibles avec celles de sa mère. Enfin, Kaydon Klay a bien conscience de la présence de cette créature à l'apparence à la fois séduisante et maléfique qui la conseille sur le bon comportement à adopter. Elle n'a qu'une conscience beaucoup plus vague des quelques décès dans son entourage. L'auteur montre également le traumatisme et le stress qui l'accompagne, que subit l'inspecteur Isaac Rahal, lui aussi incapable de surmonter l'horreur de ce à quoi il a assisté, de réconcilier cette facette de la condition humaine avec son quotidien, avec sa relation avec sa femme.

Le lecteur retrouve Djibril Morissette-Phan, le même dessinateur que pour le premier tome. Il détoure les formes avec un trait un peu gras qui gomme quelques détails, mais qui donne aussi une apparence plus banale aux personnages et aux décors. le lecteur observe qu'il a su concevoir des personnages bien différenciés, ayant un langage corporel d'adultes, avec des expressions de visage normales et mesurées. Il choisit avec pertinence les tenues vestimentaires des individus, en fonction de leur position sociale et de leur métier, ainsi que de leur âge. En particulier Kaydon Klay s'habille comme une vraie adolescente, et son agent Zhang lui fait comprendre que pour l'un des entretiens elle doit changer de garde-robe. Comme souvent dans les comics, l'artiste s'affranchit de représenter les décors quand la scène se déroule sur une page ou plus. Toutefois, cela ne nuit pas à l'immersion du lecteur, car il peut identifier dans chaque séquence où elle se déroule. Djibril Morissette-Phan prend à chaque fois le temps de planter le décor, avec un niveau de détails suffisant, qu'il s'agisse du bureau professionnel de Zhang, de la résidence modeste où se trouve l'appartement des Klay, du pavillon modeste des parents de Martina, des couloirs du lycée, du parc public avec une balançoire ou d'une loge de studio de télévision.

Le lecteur apprécie la compétence de metteur en scène du dessinateur. Il sait éviter la succession de têtes en train de parler, avec des plans de prise de vue montrant où se trouvent les personnages, les gestes qu'ils font, leurs déplacements. La direction d'acteur est de type naturaliste et mesurée. Morissette-Phan gère les quelques apparitions surnaturelles de manière pragmatique, sans s'appesantir sur les détails gore, mais sans atténuer non plus la dimension horrifique. La narration visuelle n'est pas spectaculaire à proprement parler, mais elle est compétente, facile à lire et adaptée au scénario, bien calibrée.

Jim Zub & Djibril Morissette-Phan racontent les conséquences du geste de Farrah Durante, sur une personne de son entourage : sa baby-sitter. le lecteur a bien compris que la créature surnaturelle est l'incarnation de la soif de reconnaissance, de la soif de notoriété. Les auteurs ne se reposent pas pour autant sur cette créature horrifique, et ils suivent la situation très prosaïque de Kaydon Klay, montrant comment elle se retrouve tout naturellement happée dans la machine médiatique. Ils ont l'intelligence de ne pas diaboliser les individus qui incarnent ce système. Ils ne font que leur métier, il leur tient à coeur de bien le faire c'est-à-dire de disposer de séquences qui feront du chiffre lors de leur diffusion, de capter l'émotion des individus impliqués pour la transformer en chiffre d'affaires. D'une certaine manière, il n'y a rien de personnel dans leur comportement, c'est juste leur métier. D'un autre côté, ces professionnels ne remettent pas un seul instant le système en cause. Djibril Morissette-Phan conserve une certaine mesure dans ses dessins, évitant de sombrer dans le sensationnalisme, ce qui donne plus de crédibilité au récit. Jim Zub met à nu plusieurs mécanismes de cet engrenage qui permet à un individu sans talent particulier de devenir une célébrité éphémère, d'alimenter le système de l'information qui est devenu du divertissement au même titre que tous les autres programmes alimentant un flux incessant et toujours croissant. L'analyse n'est pas révolutionnaire, mais elle est rondement menée, avec pertinence et intelligence.

Comme dans le tome précédent, le lecteur découvre 3 courtes nouvelles en fin de volume, écrites par Holly Raychelle Hughes. La première n'est pas une oeuvre de fiction, mais plus une description de des étapes à suivre pour se faire remarquer à Hollywood, non pas par un coup de chance du jour au lendemain, mais de manière professionnelle, avec un agent artistique qui va travailler à moyenne ou longue échéance. le deuxième texte prend la forme d'une sorte d'autofiction relatant plusieurs exemples de mise en oeuvre des techniques de marketing pour promouvoir des acteurs. le troisième texte appartient plus au registre de la nouvelle mêlée d'autofiction, avec le récit d'un individu mettant tout en oeuvre pour devenir producteur et réalisateur du pilote d'une série de sa conception. Comme dans le premier tome, le lecteur se rend compte que ces textes se lisent avec une grande facilité et qu'ils sont très intéressants dans ce qu'ils décrivent des rouages d'une industrie qui se nourrit des espoirs et des sacrifices d'individus.
Commenter  J’apprécie          60


Video de Jim Zub (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jim Zub
Ultimate Invasion ! Marvel Age 1000 ! Defenders ! Et ce n'est que le début !?

Découvrez ce qu'il se passe lorsqu'Émile et Aurélien ont beaucoup trop de coups de coeurs pour un épisode du Panini Cast ! #LaBagarre



Titres abordés :
• Ultimate Invasion (https://www.panini.fr/shp_fra_fr/ultimate-invasion-f1m24015-fr02.html) (Marvel 100%) - Jonathan Hickman & Bryan Hitch • Defenders : Plus aucune règle (https://www.panini.fr/shp_fra_fr/defenders-plus-aucune-r-gle-fmd24006-fr02.html) (Marvel Deluxe) - Al Ewing & Javier Rodriguez • Secret Warriors (https://www.panini.fr/shp_fra_fr/secret-warriors-fmo24003v-fr02.html) (Marvel Omnibus) - Jonathan Hickman, Brian Michael Bendis, Stefano Caselli & Alessandro Vitti • Conan le Barbare T01 : Liés à la pierre noire (https://www.panini.fr/shp_fra_fr/conan-le-barbare-t01-fcoti001-fr02.html) (Conan) - Jim Zub & Roberto de la Torre • Fall of X Vol.1 (https://www.panini.fr/shp_fra_fr/fall-of-x-t01-fxm22034-fr02.html) (Marvel 100%) - Gerry Duggan, Steve Foxe, Kieron Gillen, Jonas Scharf, Stefano Caselli & Lucas Werneck • Captain America : L'armée fantôme (https://www.panini.fr/shp_fra_fr/captain-america-ghost-army-fmh24013-fr02.html) (Marvel Hors Collection) - Alan Gratz & Brent Schoonover • Marvel Age 1000 (https://www.panini.fr/shp_fra_fr/marvel-age-1000-f1m24013-fr02.html) (Marvel 100%) - Collectif



Tous nos remerciements à Emmanuel Peudon pour le montage et à ClemB pour le générique.

Plus d'infos sur notre site internet : https://www.panini.fr/
+ Lire la suite
Livres les plus populaires de la semaine Voir plus


Lecteurs (1) Voir plus



Quiz Voir plus

35 kg d'espoir

Qui est le narrateur?

Anna Gavalda
Le grand père
la mère
le garçon, Grégoire

17 questions
797 lecteurs ont répondu
Thème : 35 kilos d'espoir de Anna GavaldaCréer un quiz sur ce livre

{* *}