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EAN : 9782330169244
464 pages
Actes Sud (17/08/2022)
3.58/5   66 notes
Résumé :
Après "L’invention des corps" et "Le grand vertige", toujours en phase avec les vibrations du monde, Pierre Ducrozet change de focale pour raconter une famille dont l’astre vital est la musique, une famille où l’amour (et les malentendus) circulent dans toutes les tonalités. Où l’on retrouve son énergie, sa plasticité, sa vitesse au service d’une profondeur nouvelle dans une anti- saga affranchie des modèles, une histoire intime, sauvage et informelle de la musique ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (25) Voir plus Ajouter une critique
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C'est peu de dire que Paul a eu plusieurs vies, il est mort plusieurs fois. Même s' il « est peut-être d'ailleurs exagéré de parler de morts, ce serait plutôt des décrochages, de brèves sorties de route vite négociées, des temps ratés sur la mesure ; mais tout de même, le coeur de Paul s'arrête». Ce qui du reste ressemblerait à une douce ironie de ne pas avoir le bon rythme dans le coeur quand on l'a partout ailleurs. Paul, « homme de radio, musicologue, écrivain, musico-anthropologue, et d'autres noms étranges comme ça » ressent les sons, tous les sons vibrer au plus profond de sa chair. Mais c'est aussi un homme à l'oreille bleue selon son ami Casey, un homme qui « voit les teintes, les aplats, les creux». C'est peut-être pour ça que Paul a eu plusieurs vies. Les frontières de ses sens s'effritent quand celles du monde musical l'absorbent, au diapason des pulsations musicales branchées. Lyon pour commencer, Paris, New-York, Manchester, Berlin, Londres et bien d'autres, c'est un tour du monde historique à la découverte du jazz, du rock, du hip-hop, à l'affût des nouveaux sons, à la rencontre des précurseurs ou des génies : Hendricks, Monk, Joy Division, Grandmaster Flash.... La synesthésie de Paul « s'étend bien au-delà d'un mélange de couleurs et de sons, de formes et de lumière, elle gagne sa vie entière, Paul se déplace dans un lave-linge à quatre cents tours minute. »
C'est peut-être un peu de tout ça, les variations de Paul. Un homme assujetti à son oreille bleue, synesthète câblé sur le son du monde, avant tout homme libre de voyager au gré des musiques.
Mais les variations de Paul, ce sont aussi les autres. Ses amours, multiples et parfois libres aussi. Et sa famille. Non pas de ces familles ténébreuses au passé obscur ou secret, plutôt « excentrique et rayonnante » à vrai dire la famille de Paul, même si « l'on sait bien que ces adjectifs ne durent jamais longtemps, qu'il y a des virgules après, d'autres ad­jectifs et des points et des chutes, et puis des pages blanches et des livres qui s'achèvent». Juste une famille attachante et magnifique, à l'image de Paul, avec ses petites histoires d'atavisme dans une anti-saga de vrais musicologues.
Et puis derrière les variations de Paul, se cache aussi la face B plus intime d'une autobiographie sous forme de puzzle, nous révèle Pierre Ducrozet. Même si la jaquette publique dévoilera avant tout et simplement un beau roman. Vraiment. Un beau et profond livre de littérature à la prose ample et riche, sur le bon tempo narratif, qui nous fredonne la plus belle des harmonies dans un souffle jamais éteint de passion, et surtout de liberté.
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Je viens de terminer Variations de Paul et, dire que j'ai été impressionné par le récit est loin de ce que je ressens encore à propos de cette saga unique en son genre.
De quoi est-il question ? de musique mais pas que. de composition musicale mais pas que. de famille mais pas que. de transmission entre générations mais pas que. de relations parents enfants mais pas que. de spiritualité mais pas que. D'alcools et de substances illicites mais pas que. de voyages autour du monde mais pas que. Alors de quoi ?
Une phrase au détour du récit arrête le lecteur « C'est surprenant au début, mais on appelle ça la vie et on s'y fait. »
Oui ça donne une idée très précise et fidèle de ce roman.
Paul Maleval est né en 1947. Sa naissance, plus que celle de tout autre nouveau-né ( je ne spoile pas) le confronte à l'opposition entre le silence et le bruit. Il crie donc il vit.
Son père Antoine, pianiste de bar, fan de Thelonious Monk le berce dans sa musique, Paul collectionnait « ses photos dans Jazz Magazine ; » (il en avait) « autant que de Bird. »
Mais Paul, s'il ne rejette pas cet héritage est submergé par la vague du rock anglo saxon qui déferle sur l'Europe depuis l'Angleterre et les Etats Unis.
Concert de Jimy Hendrix le 9 octobre 1967 à Paris. Débauche de disques vinyles dans cette période où chaque semaine voyait un groupe sortir un album ouvrant de nouvelles voies. « (…) place la grande galette noire sur la surface plane et c'est parti Yes M'aaam (…) »
« Paul a entendu parler de Lou Reed et du Velvet Underground (…) le début lunaire de Sunday Morning qui ouvre le premier album du groupe, il est immédiatement plongé dans ce dimanche matin de lendemain de fête, légèreté des fins du monde où l'on louvoie entre les bouteilles (…) »
L'histoire de Paul Maleval est celle d'une génération qui après avoir connu le vertige des sixties et des seventies, générosité, don de soi, amour à tout vent, volonté de sortir le monde de ses rails, se retrouve avec la gueule de bois dans les eighties et fait contre mauvais fortune bon coeur.
« Il ressent assez vite une sorte de répulsion pour la décennie 1980 (…) règne du fric, de l'ostentatoire et du vulgaire, du clinquant, abêtissement général, retour aux instincts de cupidité et de domination. »
« Une culture de vestes noires et de talk-shows se constitue, de prétendu parler franc et de snobisme trois-pièves. »
Avec justesse le récit évoque Ardisson et Dechavannes.
Il passe, et « finit par éprouver une certaine tendresse pour cette légèreté guimauve, ce post-Factory décadent »
Mais la vie est ailleurs. Ses enfants Chiara et Léo assurent la continuité du lien entre lui et la musique.
Chiara fréquente le Pulp où « Il y a Susan la punk lesbienne, Virginie L écrivaine à la voix fendillée et au tee-shirt Metallica à manches retroussées (…) »
Il est vrai qu'il y a parfois du Vernon Subutex chez Paul, notamment dans sa façon de faire vivre sa musique et de faire vivre ses contemporains dans sa musique.
L'époque est différente, les sons différents, mais le coeur de ceux qui l'habitent bat au même rythme que le sien.

Dernière question avant la fin : comment ce jeune auteur né en 1982, parvient-il à faire frissonner un lecteur de la génération de Paul ?
Mystère de la littérature ? Talent ? Que sais-je moi ! Je ne vais pas bouder mon plaisir. Comme Paul, je reviens au silence.
Merci M Ducrozet et Bravo !
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Ce livre était bien censé me plaire – et cette intuition s'est bien confirmée.

En 2018 j'étais dans une clinique pour une opération chirurgicale et je découvrais « L'invention des corps » dans ma chambre d'hôpital : coup de coeur pour ce livre brillant.
J'ai lu ensuite « le grand vertige » et me voilà en 2023 en pause – ce qui me permet d'ouvrir « Variations de Paul » sereinement.

Paul, le personnage principal, a une caractéristique très particulière, il est synesthète, c'est-à-dire qu'il voit des couleurs lorsque il entend de la musique – j'ai appris depuis que près de 4% de la population serait concernée par ce phénomène, et particulièrement les gauchers, par l'une des 80 formes de synesthésie repérées. Baudelaire, Rimbaud, Matisse, Nabokov, Van Gogh, mais aussi de nombreux compositeurs comme Olivier Messiaen par exemple.

Paul, lui, naît à Lyon. On va apprendre au fur et à mesure quels ont été ses parents- Antoine le pianiste dans l'âme qui séduira sa femme Sarah – puis le secret de sa naissance (il a échappé de justesse à la mort à sa naissance) et son enfance pendant laquelle il baigne dans les sons et la musique dont il est totalement fou, dans tous les sens du terme.

L'Angleterre et ses musiciens qui révolutionnent les années 70, New York avec son ami Casey et le Jazz, Paris avec Eva, son grand amour : tout est prétexte à absorber des sons, à découvrir des talents, à flairer le génie musical où qu'il se cache. Il faudrait pouvoir lister tous les musiciens dont il parle, mais fort heureusement Pierre Ducrozet a prévu une « Play list » à partir de la page 459, avec un bonus, comme dans tous CD qui se respecte : il suffit de flasher sur le QR Code de la page finale pour avoir accès aux titres dont il parle.

Citons en juste quelques-uns. Paul sera au concert de Jimi Hendricks en octobre 1967. Il découvrira Lou Reed, Jim Osterberg à ses débuts - plus connu pour moi (j'avoue ne pas avoir reconnu ce nom) ensuite sous le nom d'Iggy Pop – Thelonious Monk, mais il faudrait tous les lister et c'est à un véritable répertoire ou inventaire musical des années 70 à ce jour auquel se livre Pierre Ducrozet et il est brillant !

Mais ce n'est pas tout.

« Variations de Paul », c'est aussi sa fille Chiara, qu'on suivra de Paris à Berlin, qui mixe l'héritage paternel pour devenir … D.J. Et aussi son fils Léo, qui a du mal à trouver sa voie, et que Paul emmènera avec Chiara dans une scène finale sous forme de feu d'artifice dans le décor de l'île de beauté après un passage étonnant auprès d'une Chamane qui va les aider à se réparer

Pierre Ducrozet écrit avec brio, virtuosité et maestria, et nous entraîne à sa suite dans un maelstrom de sons – un véritable tourbillon.

C'est presque trop. 457 pages pleines de fougue et d'élan m'ont donné le vertige, pour reprendre un terme de son autre roman que j'ai chroniqué en son temps, « le grand vertige ». Paul aussi, régulièrement, meurt et ressuscite, son coeur cessant de battre quelques instants et redémarrant quelques minutes plus tard. On aspire presque au silence …

Mais le savoir-faire de l'auteur ne fait pas de doute.
Je referme « Variations de Paul » un peu ébouriffée, avec l'impression d'avoir parcouru une histoire musicale de la fin du XXème siècle pied au plancher, des sons plein la tête, et avec l'envie d'aller fouiller dans mes vieilles malles pleines de CD – avant d'entamer une cure de silence méditatif qui me permettra de digérer ce grand récit - un véritable morceau de bravoure que je vous recommande.
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Alors qu'un roman se déroulant à Lyon et qui est l'oeuvre d'une romancière lyonnaise fait beaucoup parler de lui depuis l'attribution d'un illustre prix Littéraire, un autre roman d'un écrivain lyonnais majeur qui commence à Lyon, sur les pentes de la Croix Rousse, aurait pu lui aussi prétendre aux récompenses les plus majesteuses mais s'est retrouvé étonnamment absent de la plupart des grandes récompenses de l'automne.

Et pourtant ces **Variations de Paul** sont le fruit d'un tout autant immense écrivain, auteur déjà de grands livres comme "l'invention des corps" et "le grand vertige" et qui confirme ici toute sa virtuosité et son talent de conteur ...

"Cette mort, Paul n'en porte pas de marques au cou, ni ailleurs, il en est sorti frais et vaillant, mais il la trimballe comme une légende familiale, un 18 mythe originel qui lui plaît bien. Sa mère lui en li - vrait souvent le récit, en variant les détails, le cordon toujours plus serré et la renaissance plus glorieuse. La dramaturgie faisait son effet, on retenait souvent ses larmes, on haletait avec le bébé. le père, lui, demeurait à terre, dans les rires et la quête d'attention, alors que tout autour de lui menaçait de périr. Sarah concluait par l'instinct de vie du petit, quelle histoire, répétait-elle en posant sa main douce sur sa joue, quelle histoire et te voilà."

Ce nouveau roman, lumineuse partition littéraire, est centrré sur Paul, être solitaire et insolaire sans cesse dépassé par les évenements qui a un don unique au monde, l'oreille bleu

On suit cet héros solaire habité par la musique, à travers sa famille, ses amours, ses enfants. C'est un livre qui raconte nos cent dernières années, celles que nous avons vécu, celles qui vivent en nous et celles que nous aurions voulu vivre.

C'est un livre à lire dans le silence pour être envahi par la musique, par les musiques, qui peuplent la mémoire et ressurgissent soudain au détour d'une formidable citation.

Pierre Ducrozet sonde ce que la musique dit tout de nous ,et nous explique en quoi l'histoire de la musique populaire est notre mythologie moderne, avec ses héros, avec ses martyrs, avec ses défaites, avec ses tourments, en quoi la musique dit tout de cette famille."Variations de Paul," c'est avant tout une épopée du son sur trois générations, une histoire de la musique intime, sauvage, sensorielle, qui dit ses rencontres, ses fêtes et ses descentes, entre émerveillement et mélancolie.

Une exploration inquiète et tendre de la transmission, portée par une écriture qui pulse et qui résonne dans les tempes et l'âme du lecteur

Virtuose de la littérature française contemporaine, Ducrozet affirme ici un style gracieux et flamboyant ...

Et on appréciera également à la fin de ce roman à la dimension musicale évidente, la formidable playlist que l'auteur a pris la peine d'ajouter..
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Antoine, pianiste, a un fils, Paul né en 1947.
Paul est à part, il se construit avec la musique, il peut l'entendre - ça irait presque de soi - mais surtout voir des formes et des couleurs aussi.
Debusssy, Chet Baker, Bob Dylan, John Coltrane, la "play-list" est vaste et pour tous les goûts.
Entre Lyon, New York, Paris, c'est le tourbillon ! Il faut s'accrocher !
Garder le tempo, la mesure, le battement, le coeur lui plutôt que le métronome !
Ce livre est un enchantement ! La note qui erre, se perd, l'amour qui transcende, et trouver la note, la plus que sublime !

Et il était l'heure pour moi de le lire ici, le lieu est important et toutes mes pensées à un autre Antoine, lui aussi pianiste que je n'ai pas connu.
Rien n'est hasard... Cette fois j'en suis certain.

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critiques presse (5)
Actualitte
16 mai 2023
Pierre Ducrozet envoie toutes les techniques… Évocations, il y a des portées, évidemment, des noms de musiciens ou d’œuvres, des descriptions de bruits, de sons… des paroles, des onomatopées. Si bien qu’on entend la musique en lisant. Chet Baker, Thelonious Monk, quand il est à New York.
Lire la critique sur le site : Actualitte
LaLibreBelgique
02 janvier 2023
L'écrivain français signe une savoureuse fresque familiale à travers l'histoire de la musique.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
LesInrocks
06 septembre 2022
Avec “Variations de Paul”, Pierre Ducrozet retrace l’histoire du XXe siècle et de sa famille via la musique populaire. Du grand art.
Lire la critique sur le site : LesInrocks
LesInrocks
06 septembre 2022
Plongeant dans le bain des avant-gardes musicales du XXe siècle aux côtés d’un héros à l’“oreille bleue”, le nouveau roman de Pierre Ducrozet confirme son talent de virtuose et son approche profonde de la littérature.
Lire la critique sur le site : LesInrocks
Elle
02 septembre 2022
Avec « Variations de Paul », Pierre Ducrozet nous plonge dans une fascinante odyssée sonore et familiale.
Lire la critique sur le site : Elle
Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
- T’as raison.
Antoine est assis en bout de table. Il observe cette folle équipée en passant lentement sa main sur le bois dont se détachent de petites fendilles qui viennent se glisser dans sa paume, sous les grandes lignes qui la sillonnent. Il y a un vertige du temps dans cette perspective devant lui. Les jours et les années comme mises en quinconce et dépliées sur un plan de table et une nappe à carreaux rouges sur fond blanc. Les amours et les désamours ont engendré tout cela, qui s’agite autour d’une table en érable ; c’est pas grand-chose, finalement, un simple moment à passer.
Il détaille du regard chacun des membres de cette famille. Variations. Oui c’est ça, pense Antoine, nous sommes tous des variations autour d’un même thème. Tous ces corps qui se déplacent autour de la grande table ne sont finalement que des déclinaisons infiniment variées d’une même colonne.
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Ce soir là, sur le canapé, Eva et Paul observent le monde de loin. Ils avaient envie de s’asseoir pour une fois. Ils ouvrent grandes les fenêtres, ils s’arrêtent un moment dans leur course. Ils ne font rien. Dehors, partout, le grand magma. Ils sont assis, au milieu, sans un geste.
Ils boivent une bouteille de vin californien qu’Eva a glissé dans sa veste en sortant de l’épicerie, et les arômes de mûre appuient sur ses cordes lyriques:
- J’y pense souvent tu sais, dit-elle, et je crois finalement que la musique ce n’est que ça, une histoire du sexe, des esclaves noirs, des putains qui dansent dans leurs visions, des gosses qui grandissent dans la rue au milieu des fourrés. La musique c’est ce qui reste aux invisibles, à ceux qui crèvent sur les trottoirs, une sorte d’absurde illumination dans la nuit des hommes, vaine et mal fagotée. Elle ne signifie rien d’autre qu’elle-même, petite pluie éphémère, trois petites notes et puis adieu.
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Il se lève. Il se sent plus libre que jamais. Toute la journée il s’emplit des sons de New York. Tout résonne à ses oreilles, du klaxon au rouleau de paroles du vendeur de journaux, toutes les musiques et toutes les langues, l’hindi fait tournoyer les vocales dans ses oreilles, l’espagnol colore l’air, l’anglais rue, le russe fend, l’italien l’entraîne dans sa danse, ses écoutilles sont grandes ouvertes et tout y entre.
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Sarah prend ses arrière-petites-filles (quelle horreur ce mot) dans ses bras. Elle les adore, mais les choses s’annoncent quand même compliquées pour elles. Sarah ne dit mot et s’amuse à se rouler dans l’herbe avec elles, alors que franchement c’est plus tellement de son âge. Plus compliqué que ce ne le fut pour elle ? Pas sûr. Fonte des glaces, bug data, moderne désespoir, oui mais.
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Paul est allongé dans l’herbe. Le vent marin se glisse entre ses pieds nus. Il porte un tee-shirt blanc, un pantalon noir, il écarte les bras. Dans son château de bord de mer, toutes les portes sont ouvertes. Paul se lève à l’heure qui lui chante, il fait quelques pas dans le jardin s’il a dormi à l’intérieur, il salue les vagues qui viennent caresser les roches, puis il s’allonge dans l’herbe haute et il ferme les yeux, prolongeant un peu ce temps délicieux où l’on flotte encore entre les rêves et les couleurs à venir. On n’est qu’à moitié là, on arrivera bien assez tôt. Paul place ses mains sous ses cheveux mi-longs. Il inspire l’air salé. Et alors tout commence.
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Vidéo de Pierre Ducrozet
Lecture par l'auteur accompagné de Rubin Steiner
Les variations, ce sont celles de la musique et du coeur, c'est le rythme de l'existence, ses résonances, ses échos, au sein de trois générations d'une même famille : Antoine le grand-père pianiste de jazz, Paul son fils, chasseur de sons, et Chiara, la fille de Paul, remixeuse des héritages. le lien d'amour et de filiation, ce qu'il crée de puissance et de malentendus, sont au coeur de ce roman. Porté par l'énergie et la sensualité propre à l'écriture de Pierre Ducrozet, c'est aussi une traversée incarnée d'un siècle de musique.
Le musicien électro Rubin Steiner accompagne cette lecture.
À lire – Pierre Ducrozet, Variations de Paul, éd. Actes Sud, 2022. À écouter – Rubin Steiner, « Say Hello to the Dawn of Paradox », Platinum records, 2019.
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