Telle une somnambule, comme attirée par une force magnétique, elle se précipite vers le crime et la catastrophe, les yeux fermés et les oreilles bouchées. Aucun conseil ne peut la toucher, aucun appel l’arrêter ; ce n’est que lorsque le feu qui flambe en elle et la dévore se sera éteint qu’elle se réveillera, ravagée et usée. La vie de quiconque a passé par là est ruinée.
Vouloir juger un homme subjugué par la passion serait aussi absurde que de demander des comptes à un orage ou traduire en justice un volcan.
Les morts ne dorment pas volontiers seuls dans leurs tombes, ils veulent que ceux qui les y ont poussés viennent les rejoindre et ils leur envoient comme messagers la peur et l’épouvante.
Mais les épreuves n’assagissent point les audacieux, au contraire ils n’en deviennent que plus téméraires.
L’imprudence et le courage vont presque toujours de pair, comme le danger et la vertu […].
Rien ne sert à celui qui possède un coeur fougueux que le monde extérieur lui offre paix et bonheur, sans cesse se créent en lui-même de nouveaux périls et de nouveaux malheurs.
Rarement le destin a mis autant de mortelle magie dans un corps de femme ; comme le ferait un invisible aimant, elle attire à elle pour leur infortune tous les hommes de son entourage.
Les empires sont taillés et cousus comme des vêtements, ce sont les guerres et les mariages qui forment les États et non la libre détermination des peuples.
Les premières impressions ont un grand pouvoir sur l’âme, elles y restent profondément gravées avec un sens prophétique.
Sans cesse mon coeur sent
Le regret d’un absent.
Si parfois vers les cieux
Viens à dresser ma veue
Le doux traict de ses yeux
Je vois en une nue ;
Soudain je vois en l’eau
Comme dans un tombeau.
Si je suis en repos,
Sommeillant sur ma couche,
Je le sens qui me touche :
En labeur, en recoy,
Tousjours est près de moy.
vers de Marie Stuart