Marie Stuart

Marie Stuart appartient à ce type de femmes très rares et captivantes dont la capacité de vie réelle est concentrée dans un espace de temps très court, dont l’épanouissement est éphémère mais puissant, qui ne dépensent pas leur vie tout au long de leur existence, mais dans le cadre étroit et brûlant d’une passion unique. Jusqu’à vingt-trois ans son âme respire le calme et la quiétude ; après sa vingt-cinquième année elle ne vibrera plus une seule fois intensément […].

Parce qu’ils croient entendre des messages divins, leurs oreilles restent sourdes à toute parole d’humanité.

Mais plus on approfondit ces documents ,plus on se rend compte de la fâcheuse fragilité de tout document historique.

Dans le présent essai, un principe a donc été rigoureusement observé,celui de n'accorder aucune valeur aux déclarations arrachées par la torture ,la contrainte et la peur :

Car tout ce qui est confus désire la clarté , tout ce qui est obscure réclame la lumière.

;en général les auteurs protestants ne voient qu'une coupable en Marie Stuart,cependant que les auteurs catholiques accusent Elisabeth.

Au moment où ils ramassent le tronc sanglant pour le transporter dans la pièce voisine où il doit être embaumé, quelque chose se met à bouger sous les habits. Sans que personne l'eût aperçu, le petit chien de la reine l'avait suivie et s'était blotti contre elle pendant l'exécution. Maintenant il sort, inondé de sang et se met à aboyer, glapir, hurler et mordre, se refusant à quitter le cadavre. Les bourreaux veulent l'écarter de force. Mais il ne se laisse pas empoigner et assaille avec rage les grands fauves noirs qui viennent de le frapper si cruellement. Cette petite bête défend sa maîtresse avec plus de courage que Jacques VI sa mère et que des milliers de nobles leur reine, à qui ils ont pourtant juré fidélité.

(Page 402)

Cependant chaque fois qu'on veut étouffer la vérité elle se manifeste par la ruse. Si on l'empêche de se faire entendre le jour, elle parle la nuit.

La raison et la politique suivent rarement le même chemin et ce sont peut-être ces occasions manquées qui donnent à l'histoire son caractère dramatique.

Mais de tout temps la politique a été la science de l'absurdité. Elle est opposée aux solutions simples, naturelles et raisonnables, les difficultés représentent son plus grand plaisir et la discorde est son élément.