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Jean-Jacques Vincensini (Éditeur scientifique)
EAN : 9782253066798
860 pages
Le Livre de Poche (01/01/1923)
3.67/5   42 notes
Résumé :
Le roman de Jean d'Arras, Mélusine ou La Noble Histoire de Lusignan, terminé en 1393, fait entendre pour la première fois dans la littérature les " cris de la fée " Mélusine, que son époux, manquant à sa parole, a surprise sous sa forme de serpente. Roman foisonnant, qui mêle récits de croisades, chroniques historiques, livre d'éducation des princes, épisodes épiques et contes de fées. Roman qui prête au conte universel des amours impossibles entre un mortel et un ê... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Ce livre est un roman historique, tel qu'on les concevait à l'époque de la guerre de cent ans. Histoire d'une famille, les Lusignan, qui participèrent activement à la conquête de la Terre Sainte, s'y taillèrent des royaumes et voulurent s'attribuer une ancêtre prestigieuse, une fée du folklore de leur région d'origine, le Poitou. Biographies fantaisistes de personnages tous grands, beau et forts, en qui de savants chercheurs on cru reconnaître tel ou tel personnage historique, le livre vaut surtout par le personnage touchant de Mélusine, cette fée qui ne voulait pas être fée et par des passages d'une très grande force symboloque et psychanalytique : le sanglier meurtrier surgit de l'inconscient de Raymondin, la re-naissance de Geoffroy, une sorte d'accouchementà l'envers qui lui permet de retourner par un canal étroit dans la grotte de ses origines maternelles, le combat du même avec le diable, pour le pommeau de la tour, éradication des origines maléfiques de la famille, la veillée du chevalier dans l'antichambre de la femme qu'il aime, le bain de la femme impure, evidemment - exprimant toutes les terreurs qu'inspire la sexualité feminine.
Bien sûr pour répondre à une critique exprimée ici, pour en arriver à ces moments extraordinaires, il faut "se farcir" des quantités de pages - et la traductrice que je suis peut dire qu'elle a déjà bien abrégé certaines formules redondantes (!) mais entrer dans la littérature du Moyen Age, ce n'est pas lire de l'heroïc fantasy, il faut accepter une esthétique bien différente de la nôtre et sur plus de 300p.
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Pour vous situer un peu le contexte : ce roman de Jean d'Arras daté de 1393 (et oui, on remonte loin hein) est la première occurrence littéraire de la fée Mélusine. L'ouvrage commence par remercier Dieu et le seigneur commanditaire, comme il était de bon ton de le faire, puis brosse l'ascendance de notre féérique protagoniste. Où l'on apprend qu'elle est fille du Roi d'Ecosse et de la fée Persina qui, après avoir donné naissance à ces trois filles Mélusine, Mélior et Palestine, s'enfuit du royaume suite à la trahison de son royal époux. C'est également à la suite d'une trahison que Mélusine se trouvera sous le joug d'une malédiction : tous les samedis, elle se transformera des pieds à la taille en serpent. Ainsi donc, lorsque Mélusine rencontre et séduit Raymondin, jeune chevalier, elle lui promet monts et merveilles à une seule et unique condition : que jamais il ne cherche à la voir ou à savoir ce qu'elle fait le samedi.
L'union se passe donc sous les meilleurs auspices pendant de très nombreuses années. Raymondin reconquiert les terres de son père avec succès, les huit fils du couple connaissent un brave destin malgré des difformités extravagantes. En parallèle de cette existence courtoise et guerrière, Mélusine construit à la vitesse grand V (on est fée ou on ne l'est pas) la ville de Lusignan - Etymologiquement parlant, Mélusine signifierait Mater Lusina, la mère de Lusignan.
Ce bon temps, vous vous en doutez cependant, n'est pas voué à durer : Tôt ou tard, Raymondin brisera son serment pour apercevoir Mélusine en sa rampante condition. le charme est alors rompu et tout est bien qui finit mal (comme ça a tjs été le cas avant que Disney réécrive tous les contes de fées quoi)


Moi, j'avoue, c'est le type d'histoires qui me séduit d'emblée. Dès qu'il est question de mythes ancestraux et de personnages magiques, je signe sans réfléchir. Un peu de mystère en prime et c'est le bonheur. C'est ainsi que commence Mélusine, en effet. Sauf que rappelez-vous, ça date pas d'hier, et la littérature médiévale souffre, à mes yeux, d'un certain nombre d'handicap qui me rasent rapidement passées les cent premières pages.
Tout d'abord, l'écriture est formatée avec X formulations toutes faites qui, bien qu'évidentes du point de vue de l'histoire littéraire, n'en sont pas moins chiantes pour les lecteurs contemporains que nous sommes.
Ensuite, c'est long, redondant et prévisible, nom de Dieu ! Heureusement que les siècles suivants se sont mis à utiliser cet excellent outil littéraire appelé ellipse parce que punaise, là j'avais juste envie de faire défiler les pages par dizaines pour que le livre avance plus vite tellement c'était ennuyeux ! (ce que j'ai pas mal fait, soit dit en passant) Jusqu'à la période des fils, ok, c'est sympa (surtt qu'en plus, je suis mauvaise langue mais Jean d'arras utilise "un peu" l'ellipse, du coup, on passe direct de leurs naissances à l'adolescence des ainées, n'est-ce-pas génial?). Mais une fois Urien et son cadet partis en croisade contre les sarrazins, on se tape leur vie puis celles des frères suivants par le menu pendant troooooooop de pages (en gros, ça couvre les 2/3 tiers du bouquin hein) et on s'en fouuuuuuuuuuut mais graaaaaaaaaaaaaaaaave ! (Oui, je crie mon ennui de la littérature médiévale). Ca se passe toujours pareil en plus, puisqu'ils sont tous protégés par un anneau magique de Mélusine, donc on sait d'emblée qu'ils vont tous gagner, qu'ils vont tous déchirer et faire de beaux mariages (sauf celui qui devient moine et celui qui brûle le monastère évidemment), donc il n'y a aucune pointe de curiosité ou d'attente. Tout est mortellement prévisible et il n'y a rien de pire pour me tuer l'envie de lire.


Au final, vous l'aurez compris, malgré le personnage principal, ce bouquin n'a, à mes yeux, rien de féérique ni de magique. C'est juste un bon gros schéma pris en bloc dans lequel on remplit les trous en insérant des noms de personnages différents.
Alors là, évidemment, je vais me faire tuer par les médiévistes parce que je suis d'une mauvaise foi intersidérale et bien sûr que c'est autrement plus profond que l'honteux portrait que j'en brosse là. Une prof avait même réussi à me convaincre que le roman de Guillaume de Dole de Jean Renart était un tournant dans la littérature du genre. N'empêche que, le mot de la fin sera celui-ci, avec toute la subjectivité qu'il impose : C'est atrocement chiant à lire, et on ne m'y reprendra pas de si tôt !





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Cette oeuvre est un texte long, peuplé de personnages nombreux et riche en péripéties. C'est un récit merveilleux, mais aussi un roman pour l'éducation des princes, dans lequel les beaux exemples chevaleresques tiennent une place importante. Les héros en sont cependant ambigus, et Mélusine en particulier : elle se montre bonne chrétienne, elle est une épouse avisée et une mère attentive, mais de nombreux détails la rattachent à un univers démoniaque.

Quant à son auteur, Jean d'Arras, nous ne connaissons pas grand chose. Certaines hypothèses disent qu'il aurait été le secrétaire du Duc de Berry. Cependant, les recherches actuelles s'orientent plutôt vers un libraire-relieur, romancier à ses heures.
Lien : http://promenades-culture.fo..
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Ce livre est la première référence pour celui qui souhaite s'intéresser à Mélusine. L'édition que j'ai lue n'était pas complète (Stock Moyen-Age, préface Jacques le Goff) . Mais les retraits sont signalés et résumés.

Le livre raconte donc l'Histoire de la famille des Lusignan (que vous connaissez tous, car vous avez tous vu Kingdom of Heaven) et principalement la naissance de la lignée grâce à la « fée » Mélusine. Cette dernière apportera richesse et prospérité à son compagnon Raymond, à la condition que ce dernier ne cherche pas à la voir le samedi.
La narration suit deux axes : Mélusine et Raymond pour le premier, les fils du couple pour le second avec une prédominance de Geoffroy à la Grande Dent. Il faut savoir que les récits des exploits des 6 aînés de Mélusine prennent une place très importante. D'ailleurs, les histoires de deux d'entre eux (Renaud et Antoine) sont coupées. On découvre comment le nom des Lusignan s'est répandu en Europe et en Terre sainte.

L'ensemble de l'oeuvre contient de nombreuses références légendaires. Il était courant de chercher des êtres légendaires ou mythologiques comme ancêtre de la lignée.

Après la lecture du récit de Coudrette et celui de Ringoltingen, j'avoue que la lecture a été un peu longuette. Les trois oeuvres proposent des récits assez similaires.
J'avoue que je regrette de ne pas avoir pu lire la version complète, mais hormis le gros passage sur Renaud et Antoine que j'avais déjà lu dans d'autres versions, je n'ai pas loupé grand-chose. C'est tout de même dommage pour celles et ceux qui attaqueraient l'histoire de Mélusine par cette édition.

C'est un récit médiéval. On retrouve donc certaines particularités, comme celui que tous les gens « bons » sont grands, forts, gracieux, etc.C'est parfois un peu relou, surtout quand ça part dans la répétition. Mais dans l'ensemble, ça se lit bien.

Là où j'ai été un peu déçu, c'est que la préface et la postface ne développent pas plus l'origine et les références de Mélusine, ce que faisaient les éditions de Coudrette et Ringoltingen.

Quoi qu'il en soit, ce fut une bonne lecture. C'est ma dernière lecture de récit sur Mélusine, il me reste encore un essai à manger.
Une référence à lire si l'on souhaite aborder le thème de Mélusine et de l'interdit.
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Histoire et mystères d'un autre temps où les amours d'un siècle viennent aux détours de nombreuses péripéties se faire rivalités, et contes.
Jeunes princes et nobles hobereaux se feront conter ces exploits et trahisons diverses d'une beauté d'un ailleurs indéfini … A trop vouloir connaître, parfois, la sagesse se ferait meilleure conseillère …… peut être, ou pas …
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
- Ah ! Raimondin, le jour où je t'ai vu pour la première fois a été pour moi jour de malheur ! Hélas ! c'est pour mon malheur que j'ai vu ta grâce, ton allure, ton beau visage, c'est pour mon malheur que j'ai désiré ta beauté, puisque tu m'as si ignoblement trahie ! Bien que tu aies manqué à ta promesse, je t'avais pardonné, au fond de mon cœur, d'avoir cherché à me voir, sans même t'en parler, parce que tu ne l'avais révélé à personne ; et Dieu te l'aurait pardonné, parce que tu en aurais fait pénitence en ce monde. Hélas ! mon ami, maintenant notre amour s'est changé en haine, notre tendresse en cruauté, nos plaisirs et nos joies, en larmes et en pleurs, notre bonheur, en grande infortune et dure calamité. Hélas ! mon ami, si tu ne m'avais pas trahie, j'étais sauvée de mes peines et de mes tourments, j'aurais vécue le cours naturel de la vie, comme une femme normale, je serais morte normalement, avec tous les sacrements de l'Église, j'aurais été ensevelie en l'église de Notre-Dame de Lusignan et on aurait célébré comme il se doit des messes de commémoration pour moi. Mais maintenant tu m'as replongée dans la sombre pénitence que j'avais longtemps connue, à cause de ma faute.
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Lors vient la damoiselle a la fenestre et regarde le mortel abbateiz et horrible bataille. Lors dist " Vrais Dieux, que fera ceste doulente ? Mieulx venist que je me fusse noyee ou fait mourir d'autre mort cruelle ou je eusse esté mort nee que tant de nobles creatures eussent esté periz et mors par mon péché." Moult fu la pucelle doulente a son cuer du grant meschief qu'elle voit, qui par lui advient en la grosse bataille.
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Quelle belle et claire matinée ! Les bassinets miroitaient au soleils sous les rayons duquel resplendissaient l'or, l'argent, l'azur et toutes les couleurs ornant les bannières et les pennons. Les destriers poussaient de lamentables hennissements et, débarrassés de leur cavalier, beaucoup erraient sur les champs de bataille, les rênes traînant le long de leurs flancs.
Le vacarme était assourdissant : le bruit des épées, des haches et des lames se mêlait aux hurlements et aux gémissements des cavaliers abattus et des blessés qui s'unissaient à l'éclatant timbre des trompettes.
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L'ystoire certiffie que, quant la dame eut jeu son terme et qu'elle fu relevee, la feste y fu moullt grant et y ot grant foison de nobles gens. Et departy la feste moult honnourablement. Ceste annee fist la dame faire le chastel et le bourc d'Ainnelle, et fist faire Wavent et Meurvent et puis fist faire le bourc et la tour de Saint Messent et fist commencier l'abbaye.
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La bibliothèque du duc, qui possède une collection de manuscrits d'une richesse inimaginable, n'avait pas de rivales. Sa suprématie "n'a jamais été contestée par personne, et ce fut de tout temps un titre d'honneur pour un livre d'avoir appartenu à celui qu'on pourrait nommer le prince des bibliophiles français".
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Vidéo de Jean d'Arras
POÉSIE MÉDIÉVALE – Qui est la fée MÉLUSINE ? (France Culture, 1997) Une réunion des émissions « Chemins de la connaissance », par Lise Andries, diffusées du 15 au 19 septembre 1997. Présences : Jacques Le Goff, Laurence Harf Lancner, Claude Lecouteux, Claude Gaignebet et Pierre Brunel.
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