Bien que traduit en français moderne, ce roman présente quelques difficultés de lecture.
Mais on ne va pas se le cacher, c'est un récit u Moyen-âge. Bien que cette adaptation/traduction – le texte est en vers à l'origine et l'auteure ne nous le présente pas sous cette forme – soit adaptée au lectorat actuel, il n'en reste pas moins un texte avec les codes et le style de son époque.
Le lecteur doit en avoir conscience.
Le livre commence par une introduction pour nous parler du mythe de Mélusine et de l'origine de ce texte.
Ensuite, le récit débute.
J'avoue ne pas trop savoir quoi dire sur cette oeuvre, je ne possède pas les clés pour analyser ce type de livre. Ceci dit, j'ai été très étonnée de voir que l'ensemble de l'oeuvre se consacre beaucoup aux fils de Mélusine. Je pensais que ce récit ne se centrait que sur la fée bâtisseuse.
À la fin, on trouve aussi les histoires des deux soeurs de Mélusine, Mélior et Palestine.
Personnellement, j'ai apprécié cette lecture, malgré des passages un peu chiants. On retrouve d'ailleurs beaucoup d'éléments « fabuleux » et mythique. Pour les connaisseurs, il sera possible de dénicher quelques références (le sanglier par exemple).
Après, rien de « très original » si l'on connait la légende de Mélusine : ce texte avec celui de Jean d'Arras sont les « fondateurs » de la légende telle que nous la connaissons. C'est la base et il est toujours compliqué de revenir à ce point de départ quand l'histoire de Mélusine est archi connue.
Lire ce texte était pour moi une continuité après « Mélusine et le Chevalier au cygne » afin de pouvoir revenir aux sources de la légende. D'ailleurs, je pense que cette lecture m'a permis d'avoir un oeil particulier sur le roman de
Coudrette.
Je prévois de lire la version de Jean d'Arras.
Pour conclure, l'auteure nous propose quelques textes dits « prémélusien », c'est-à-dire rédiger avant les livres de Jean d'Arras et de
Coudrette.
Une oeuvre à découvrir – déjà rien que pour sa culture G — bien que ce texte ne soit pas accessible à tous les lectorats. Ne vous attendez pas à lire un récit « moderne ». Je crois qu'il existe une « adaptation » beaucoup plus récente pour ceux qui le souhaiteraient, mais qui ne garantit pas de garder les témoignages ou références mythiques ou légendaires comme le roman de
Coudrette.
Je me permets d'ailleurs une remarque (que je suis sûre de regretter un jour ou l'autre) : je suis grandement étonnée que la légende de Mélusine – les amours d'une fée et d'un homme, avec tout ce qu'ils comportent de problèmes – n'ait pas été plus utilisée par des auteur.e.s en mal d'écrire des romances torturées. Parce que dans le genre amour contrarié et tragique, ça vaut possiblement tous les Tristan et Yseult du monde !