Citations sur Manuel (104)
Ce qui trouble les hommes, ce ne sont pas les choses, mais leurs opinions sur les choses.
Si on livrait ton corps au premier venu, tu serais dans l'indignation. Et toi-même, tu livres ta propre âme au premier venu, par exemple en la laissant envahir par le trouble et la confusion pour une injure qu'il t'aura dite, et tu n'as pas honte?
Imagine pour y résister, combien précieuse est la conscience d'avoir remporté cette victoire là.
"Combien de temps encore différas-tu de te juger digne de ce qu'il y a de meilleur, et de respecter tout ce que décide la raison? Tu as reçu les maximes envers lesquelles il faut s'engager, et tu t'es engagé. Quel maître attends-tu encore pour lui confier le soin de ton amendement? Tu n'es plus un jeune homme, mais un homme fait. Si maintenant tu te négliges et deviens nonchalant, si tu ajoutes toujours les délais aux délais, si tu renvoies d'un jour à l'autre le soin d'être attentif à toi-même, tu oublieras que tu n'avances pas, et tu continueras à vivre et à mourir comme un homme vulgaire."
"Il a supprimé tout désir en lui, et ses aversions, il les a transportées sur les seules choses contraires à la nature qui dépendent de nous. Il fait usage en tout d'un élan détendu. Et s'il passe pour sot ou ignorant, il ne s'en inquiète pas. En un mot, il se défie de lui-même comme d'un ennemi dont on redoute les pièges."
"Signes de celui qui progresse: il ne blâme personne, il ne loue personne, il ne se plaint de personne, il n'accuse personne, il ne dit rien de lui-même comme de quelqu'un d'importance ou qui sait quelque chose. Quand il est embarrassé et contrarié, il ne s'en prend qu'à lui-même. Quand on le loue, il rit à part soi de celui qui le loue; et, quand on le blâme, il ne se justifie pas. Il se comporte comme les convalescents, et il craint d'ébranler ce qui se remet, avant de recouvrer son affermissement."
"Tu peux être invincible, si tu ne t'engages dans aucune lutte, où il ne dépend pas de toi d'être le vainqueur."
"Le maître de l'homme, c'est celui qui a la puissance sur ce que veut ou ne veut pas cet homme, pour le lui donner ou le lui ôter. Que celui donc qui veut être libre, n'ait ni attrait ni répulsion pour rien de ce qui dépend des autres; sinon, il sera fatalement malheureux."
Combien de temps encore diffères-tu de te juger propre à ce qu’il y a de meilleur et de ne désobéir à rien de ce que la raison prescrit ? Tu as reçu les maximes envers lesquelles il fallait s’engager, et tu t’es engagé. Quel maître attends-tu donc encore pour lui transférer le soin de t’amender ? Tu n’es plus un jeune homme, tu es un homme fait. Si tu t’abandonnes maintenant à la négligence et à la paresse, si tu introduis sans cesse délais sur délais, si tu remets d’un jour à l’autre de faire attention à toi-même, tu ne t’apercevras pas que tu ne fais pas de progrès, et tu ne seras jamais philosophe de ta vie, y compris le moment de ta mort.
Nul ne peut te faire de mal si tu ne le veux pas. Car tu subiras un dommage quand tu jugeras que tu subis un dommage.