Toutes les religions humaines sont de simples idées, Les idées devraient demeurer royaume de l’intellect. Elles deviennent dangereuses quand les humains cessent de les prendre pour de simples théories. Et les idées religieuses sont particulièrement dangereuses.
Tu crois que j’ai pas vu comment tu la mates, Ed ? Parfois, j’hésite à savoir si je dois t’aider à refermer la bouche ou à éponger ta salive.
Tous autant que nous sommes, nous avons nos rêves, et la plupart le demeurent : des fantasmes qui ne se réaliseront jamais.
Sitôt le visiteur parti, Karrie s'écria: "Ed, tu peux pas tirer profit impunément du suicide d'un alien !"
Haussement d'épaules. "Tu l'as entendu, c'est ce qu'il veut. Si on ne le prend pas à bord, quelqu'un d'autre le fera.
— Ça signifie pas pour autant que c'est une bonne chose !
— Tu fais de l'anthropomorphisme, Karrie. On est qui, nous, pour juger ?"
Ma coéquipière secoua la tête en marmonnant. "Ça ne me paraît toujours pas une bonne chose."
"Et toi, Ella, ton avis ?" demanda la mécano tout en attrapant son verre.
Oh bordel ! me dis-je.
"Mon avis sur quoi, Karrie ?
‒ Ed. Tu crois qu'on peut qualifier ses capacités émotionnelles de déficientes ?"
L'IA nous considéra tour à tour d'un air grave. "Je pense qu'elles en sont loin, Karrie. La déficience, si déficience il y a, réside dans son incapacité à exprimer, à montrer ses émotions. Une inhibition sans doute issue d'un traumatisme ancien." Elle me regarda dans les yeux: "Peut-être qu'un jour, tu nous en parleras ?"
L'ingénieure souriait.
"Ma foi, merci Je savourais tranquillement un verre avec mes coéquipières, et je me retrouve en pleine séance de psychanalyse. Ecoutez, il n'y a rien d'anormal chez moi, émotionnellement ou autre. Je n'ai pas de complexes, pas d'inhibitions. Je suis Ed le joyeux ferrailleur..."
Entrée en trombe dans le restaurant, la fille observait les lieux, comme à la recherche d'une cachette. Elle traversa la salle jusqu'à la plaque ascensionnelle et monta jusqu'à mon niveau. Constatant que je la dévisageais, elle me sourit, et je répliquai par une imitation convaincante de la poiscaille gisant dans mon assiette.
Les Martiens se retournaient sur nous, nous fixaient de leurs grands yeux gris vitreux, et l'air retentissait du gazouillis de leurs commentaires.
On y trouvera surtout le coeur battant de la SF qu'on aime, celle qui interroge l'homme, sa nature profonde, sa folie et son génie, dans un bruit d'explosion laser sur fond de nébuleuses stellaires insondables...
(Olivier Girard)
Ce n'est qu'un ordinateur, songeai-je, rien qu'un ordinateur désigné comme un être humain - un être humain au physique de bombe atomique...(page 75)
Il émanait du panorama une impression éthérée et enchanteresse ; le fait qu'il soit exempt de toute vie la rendait plus poignante encore. A l'horizon, l'hémisphère fulminant d'Antarès projetait des filaments fondus dans une démonstration hypnotique de vantardise stellaire.