Une organisation du peuple n’est ni un jouet philanthropique, ni une initiative destinée à améliorer les services sociaux. C’est une force profonde et redoutable qui frappe et s’attaque à la racine de tous les maux qui assaillent le peuple.
Une guerre n’est pas un débat intellectuel.
Les organisations du peuple sont engagées dans une guerre perpétuelle. Une guerre contre la pauvreté, la misère, la délinquance, la maladie, l’injustice, le désespoir et le malheur.
Agitateur, il l'est au sens où son radicalisme refuse les édulcorations de l'action sociale que recouvre souvent le travail communautaire de quartier. C'est ainsi qu'il reproche au travail communautaire d'enfermer son action dans une thérapie d'adaptation et d'oublier les aliénations, les rapports de force, les systèmes d'oppression qui affectent l'ensemble de la société.
Une organisation du peuple n’est ni un jouet philanthropique, ni une initiative destinée à améliorer les services sociaux. C’est une force profonde et redoutable qui frappe et s’attaque à la racine de tous les maux qui assaillent le peuple.
La radicalité dont Saul Alinsky esquisse l'image consiste bien à nous désensorceler des jeux de surface (les attentats, les postures, les symboles religieux, les tabous alimentaires et les choix vestimentaires) pour prendre nos problèmes à leurs racines : les racines des maux sociaux qui nourrissent les frustrations et les ressentiments (extrait de la préface d'Yves Citton)
Dire qu'un moyen corrompu corrompt la fin revient à croire à une sorte d'immaculée conception de la fin et des moyens. La réalité est déjà corrompue et sanglante. La vie même est un processus de corruption qui démarre lorsque l'enfant apprend à mettre sa mère et son père en concurrence dans la politique de l'heure du coucher. Qui craint la corruption craint la vie.
Ce pays avec ses institutions appartient aux gens qui le peuplent. Ses habitants pourront chaque fois qu’ils deviendront insatisfaits du gouvernement en place, exercer leur droit constitutionnel pour l’amender ou leur droit révolutionnaire pour le démembrer ou le renverser. Abraham Lincoln - Premier discours inaugural en 1861
Ce livre n'est donc pas qu'un manuel pratique, un répertoire de bonnes techniques. C'est un peu le dernier cri d'un homme qui a aimé le peuple et voulu la révolution en se méfiant des politiques. Alinsky était un organizer; il est aussi un prophète: la révolution viendra par d'autres que les politiques.
Le radical sait avec son coeur que les gens sont intelligents: il souscrit par intuition et par expérience au principe d'égalité des intelligences, qu'il s'efforce de mettre à l'épreuve et de confirmer à chacune de ses interventions.