Le
roman historique français et
chinois179 ème numéro d'Apostrophes.Sur le thème du
roman historique populaire inspire de l'histoire Française ou traduction de contes
chinois,
Bernard PIVOT a invité
Jacques DARS, ancien professeur de
chinois à la Sorbonne et chercheur au CNRS, traducteur d'une histoire du 12eme siècle"au bord de l'eau", fruit de 10 ans de recherches linguistiques qui lui ont permis de trouver les termes...
Quand au fond, je demande qu'on ne demande pas si ces histoires sont "vraies" !
Qu'on veuille bien plutôt, au-delà des anecdotes de haut goût et de toute succulence, s'attacher à y déceler une réponse exemplairement homogène, à travers un ensemble de rites et de pratiques symboliques, au problème de la coexistence , c'est le cas de le dire, des vivants et des morts.
Mais prêtons une oreille plus fine, scrutons le texte, et nous découvrirons que, par des procédés indirects - c'était, à l'époque, une question de survie ! - , les notations "sournoises" abondent, les "mauvaises pensées" sont pratiquement omniprésentes : la critique est permanente contre l'horreur des guerres, contre les tares et les abus de la société, contre la corruption des mandarins, contre la cruauté des puissants, l'iniquité de la condition féminine, les contraintes de toutes sortes.
Volonté du Ciel : silence, pas un bruit,
Où donc chercher dans les espaces infinis ?
Ni dans les hauteurs, ni dans le lointain,
Car tout se trouve dans le cœur humain !
Rêves d'honneurs, de richesses, ou rêves de misère.
Rêve de plaisirs, de joie, et rêves de colère :
Tumulte sans objet, vaine fièvre,
Quel homme n'est pas l'homme d'un rêve?
Pour Li Yu, le quotidien, sous son apparente banalité, recèle milles surprises palpitantes et insoupçonnées, le grand art étant "de faire surgir l'extraordinaire de l'ordinaire"; l'intérêt de l'actualité n'a d'égal, à ses yeux, que celui de la fiction, issue de l'imagination galopante de l'auteur.
Le temps, vif comme le feu et le vent,
Consume le cœur glacial des ans.
Si les morts heureux n'ont pas d'histoire, les morts malheureux, immanquablement font des histoires ! (15, préface)