Mehdi Ouraoui vous présente son ouvrage "
Mon fantôme". Parution le 23 août 2023 aux éditions Fayard. Rentrée littéraire automne 2023.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2885382/mehdi-ouraoui-
mon-fantome
Note de musique : © mollat
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Est-ce que Norah, qui ne se blottit plus jamais contre moi, a aussi la chance de conserver, quelque part dans sa mémoire, la voix intacte, le parfum bouleversant de présence, l'image mentale précieusement archivée, d'un père doux et moelleux ? C'est une grande responsabilité d'être le souvenir de quelqu'un. (p. 181)
Il faut aussi tirer la sonnette d'alarme contre l'intégrisme religieux. Pour les musulmans de France, c'est la double peine : ils sont pris en tenaille entre les racistes anti-musulmans menés par Le Pen d'un côté, et les intégristes qui dénaturent et déshonorent l'Islam de l'autre. Le nom du terroriste Mohammed Mehra restera dans l'histoire, en sera-t-il de même des soldats Imad Ibn Ziaten et Mohamed Legouad, qu'il a assassinés parce qu'ils étaient au service de la France ? (p.121)
C'est la Saint Valentin, Rachid saisit l'occasion de lâcher ce qu'il a sur le cœur, ou l'estomac : il n'est pas satisfait de notre relation Une relation asymétrique, selon lui. Il m'accompagne au travail, assiste à mes cours, à mes courses, à mes tâches ménagères, à mes repas, binge-watche des séries sur Netflix avec moi, et détourne même le regard quand je verse une larmichette (ce qui est assez fréquent).
Et en retour, quoi ? Je n'écris rien sur sa présence, ni évangile, ni journal de bord, ni observation scientifique, ni tables de la Loi, ni même une petite autofiction où il jouerait le personnage secondaire de mon nombrilisme.
Je ne filme rien de son extraordinaire présence, ne podcaste pas d'interview exclusive de lui ni ne le streame en direct sur un compte Insta (que je ne possède de toute façon pas). Quand même, je pourrais me montrer davantage à son écoute, plus concernés, m'intéresser à ses questionnements au lieu de le traiter comme un meuble.
Je tente une manœuvre de défense : après ces quelques semaines de vie commune, je peux dire sans ambages qu’à mes yeux il n'est pas un fantôme, mais mon fantôme. Lamentable échec. Loin de l'amadouer, c'est l'étincelle sur le baril de poudre. (p. 61)
Cette bataille pour l'égalité, pour la laïcité, pour la mixité, est au cœur du "rêve français" que la gauche a promis en 2012 de réenchanter. Si nous ne respectons pas cet engagement, le délitement républicain sera inéluctable, rapide et violent. (p.141)
J'ai soutenu mordicus le choix vol low cost. Moins incertain que la route, surtout en période de Gilets jaunes. Moins fatigant que trois mille bornes aller-retour pour les élèves. Vous n'y pensez pas, chers collègues, nos premières passent l'épreuve anticipée de français dans un mois. A Henri-IV, l'argument fonctionne toujours. S'informer sur la solution finale, OK, rater l'examen final, jamais. (p. 131)
Je peux dire, très précisément, quand j’ai rencontré Rachid Taha pour la première fois. C’était il y a quatorze minutes. Soit trois mois, treize jours et huit heures après sa disparition.
Les amis de jeunesse sont les seules personnes auxquelles on peut promettre sans mentir : nous vieillirons ensemble.