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EAN : 9782213725642
276 pages
Fayard (23/08/2023)
3.63/5   43 notes
Résumé :
"Je peux dire, très précisément, quand j’ai rencontré Rachid Taha pour la première fois. C’était il y a quatorze minutes. Soit trois mois, treize jours et huit heures après sa disparition."

Lorsque la star des années 1990 lui demande d'annoncer sa résurrection au monde entier, Mehdi voit basculer son quotidien bien rangé de père quinquagénaire et divorcé. En échange de son aide, Rachid Taha exaucera le vœu de son choix. Fortune? Gloire? Beauté? Mehdi,... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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À la recherche de la Consolation perdue

Retrouvez ma chronique complète et illustrée sur aikadeliredelire.com ou en ouvrant le lien suivant :

https://www.aikadeliredelire.com/2023/09/netgalley-lu-et-approuve-mon-fantome-de.html?m=1

Pour ma part,
Sous la forme hilarante du journal d'un type abonné à l'auto-dérision, ce roman nous réserve un grand final bouleversant et inattendu.

Mehdi, quinquagénaire divorcé et professeur de latin à la recherche du manuscrit de Cicéron, pactise avec le fantôme de Rachid Taha sans savoir ce qui l'attend. Il se retrouve embarqué dans un délire rocambolesque qui le fait voyager à travers le Pays Basque, la Pologne et j'en passe et des meilleures en la compagnie spectrale de la superstar du raï.

Il redécouvre des aspects de la culture algérienne et de la musique raï, qui sont très éloignés de son univers littéraire. Confronté à ses origines, à sa famille, à ses collègues et à ses élèves, notre héro latiniste devra faire face à son passé douloureux et à son secret.

La plume est carrément drôle, les personnages sont attachants et complexes. le récit nous fait réfléchir sur les conséquences des traumatismes, sur les mécanismes de défense, et sur les illusions que l'on se crée pour survivre.

En effet, le comportement décalé de notre héro Mehdi, intrigue et interroge: "mais-qu'est-ce-qui-va-pas-chez-lui?!". Il faut lire le roman jusqu'à la toute fin pour comprendre son histoire qui nous fait prendre conscience de la fragilité de la vie, de la mémoire et de l'identité.

À travers des situations tantôt facétieuses, tantôt absurdes, une quête perdue d'avance et un pacte d'alliance avec le spectre de Rachid Taha, je crois que l'auteur a voulu exprimer par des symboles forts: "La Consolation" et "mon fantôme" que la réalité n'est pas toujours ce qu'elle semble être, et que chacun a sa propre perception des choses.

Mention spéciale pour l'implication du fantôme de Rachid Taha créant un dialogue entre deux générations d'immigrés algériens en France, et montrant les difficultés et les espoirs qu'ils rencontrent.

Parce que j'ai ri, parce que j'ai pleuré, parce que j'ai appris, Mon fantôme de Mehdi Ouraoui est mon chouchou de la rentrée littéraire 2023.

+ À lire car c'est un roman drôle et intelligent qui mêle tous les genres: fantastique, policier, drame, société etc. À relire pour aborder des thèmes importants et actuels, comme l'identité, la violence, la mémoire et la résilience.

- S'abstenir si et seulement si vous n'avez pas le temps de lire jusqu'à la toute fin.

#Monfantôme #NetGalleyFrance
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Lorsque je suis tombée sur l'incipit de ce roman, repris partiellement en quatrième de couverture, je n'ai pas hésité un instant à le lire :

« Je peux dire, très précisément, quand j'ai rencontré Rachid Taha pour la première fois. C'était il y a quatorze minutes. Soit trois mois, treize jours et huit heures après sa disparition. »

En effet, j'apprécie beaucoup la musique de Rachid Taha, et la thématique quelque peu loufoque du livre m'a directement attirée.

Mehdi, professeur de latin à Paris, se trouve à l'arrêt du bus qu'il prend quotidiennement, lorsqu'il tombe sur le fantôme de Rachid Taha, décédé peu avant. Le chanteur va l'accompagner au quotidien, tentant de troquer l'annonce de sa résurrection contre un voeu… Mehdi choisit de pouvoir traduire « La Consolation », un manuscrit de Cicéron dont on peut attester l'existence même s'il a disparu depuis très longtemps, et n'a donc jamais été traduit jusque-là. Mehdi, parfois accompagné de Rachid, parfois pas, nous fait rencontrer au fil des pages son ex-femme Cécile, ses enfants Jalil et Norah, son ami Gus, sa maîtresse Zélie, ses parents bayonnais… autant de personnages qui ont, pour le cinquantenaire, une grande importance.  

Je n'ai pas été déçue par ma lecture, beaucoup plus en sensibilité que je le pensais. Que ce soit à l'occasion du voyage scolaire effectué à Auschwitz ou au moment du dénouement du roman, j'ai même été assez émue par l'humanité, la compassion avec laquelle l'auteur a mis en place ses scènes d'actions. En alternance avec ces moments émouvants, d'autres passages emplis d'humour parfois piquant. L'auteur joue avec les mots et les maux de son héros, et cela forme un mélange que j'ai trouvé assez réussi.

En résumé, une rencontre avec un quinquagénaire touchant et un chanteur mort dont j'ai eu le plaisir de réécouter l'oeuvre pour accompagner ma lecture et ma chronique (que je termine avec « Ya Rayah », peut-être son morceau le plus connu !).
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Dernière lecture de l'année 2023, un roman dont j'ai entendu parler à la radio l'autre jour, et qui m'intriguait.
Parce que le narrateur est "issu de l'immigration" (comme on dit aujourd'hui), professeur de lettres classiques au lycée Henri-IV (qui se targue d'être le meilleur de France), et complètement flippé. Enfin, ça c'est la version de son entourage.
Lui, forcément, il est un peu triste d'avoir divorcé, de voir sa fille transformée en pasionaria vegan et féministe, de ne pas voir souvent son aîné émigré en Amérique. Mais dans l'ensemble, ce sont des choses qui arrivent à plein de gens. Et il ne se sent pas plus mal que d'autres. Surtout qu'il est bien accompagné, Mehdi. Par le plus cool des fantômes: celui de Rachid Taha.
Un Rachid qui ne se sent pas tellement mort, qui lui fait la causette. Qui s'habille de mille façons différentes pour rigoler. Qui veille au grain, quand Mehdi profère des remarques de vieux con. Et qui l'amène à se rappeler d'une jeunesse lointaine, de l'époque où les maghrébins étaient des"beurs", de l'époque où la religion ne servait pas à désigner les gens, parce que les gens vivaient ensemble. de l'époque où l'on pouvait communier autour d'une bière, qui que l'on soit, et profiter de la vie, de la musique, sans autocensure ni arrière-pensée. Une époque difficile, malgré tout, quand on grandit au Pays Basque, et que les amis d'enfance risquent leur vie, attentent à celle des autres, et finissent par disparaître.
Le fantôme de Mehdi, c'est sa jeunesse avant tout. Mais il y a autre chose, de plus profond, qui le hante. Et à force d'en parler avec Rachid, à force de vouloir se libérer l'esprit , il finit par passer pour fou.
L'est-il vraiment ?

Un roman que j'ai apprécié, drôle par moments, poignant à la fin. Ce n'est sans doute pas l'oeuvre du siècle, mais il y a de fort belles pages , et les gens de ma génération y retrouveront eux aussi leurs fantômes ...

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Mehdi Ouraoui, autrefois plume politique et auteur d'essais, signe ici son premier roman. Par le choix d'un narrateur qui s'appelle lui aussi Mehdi et est lui aussi originaire du pays basque, l'auteur, rencontré chez Chantelivre le 25 novembre dernier, avoue avoir envoyé une pichenette à l'autofiction avec le choix de ce prénom, en écrivant ce roman imaginaire au contexte très réaliste. Ce personnage, dit l'auteur, c'est « l'Arabe de service », le type bien rangé, bien sage. Il est séparé de sa femme, père de famille et prof de latin à Henri-IV, on ne peut imaginer mieux intégré. Et voilà qu'un jour, dans le bus 96 qu'il emprunte chaque jour, lui apparaît le fantôme de Rachid Taha, qui lui demande par-dessus le marché d'annoncer au monde sa résurrection. le chanteur – ou plutôt son fantôme – va ainsi l'accompagner au quotidien. Un quotidien qui offre plusieurs portes d'entrée au lecteur : la vie de prof, l'écriture inclusive, la paternité, les gilets jaunes, la double culture, un voyage scolaire à Auschwitz… Autant de thèmes et de rencontres que Mehdi Ouraoui traite dans une langue à la fois littéraire et orale, « à la fois populaire et élitiste », créant un feu d'artifice de style : accumulations, gradations, comparaisons, métaphores, jeux de sonorités, calembours, autant de figures de style au service des émotions multiples que nous procure cette lecture. On passe du rire aux larmes et des larmes au rire devant cette critique de notre société et on finit par se demander où veut en venir l'auteur quand la fin arrive sans prévenir et vous cueille la gorge serrée. On a alors envie de reprendre le livre à la lumière de cette fin bouleversante.
Lien : https://desmotsetdesnotes.wo..
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C'est un roman drôle et tendre, caustique et enlevé. La plume est incroyable, la satire de la société qui y est faite est savoureuse. Jamais manichéen, le roman, très politique, nous oblige à nous regarder dans le miroir, jusqu'à une fin bouleversante.
Quelques défauts habituels chez les primo-romanciers, comme celui de vouloir parler de trop de choses.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
C'est la Saint Valentin, Rachid saisit l'occasion de lâcher ce qu'il a sur le cœur, ou l'estomac : il n'est pas satisfait de notre relation Une relation asymétrique, selon lui. Il m'accompagne au travail, assiste à mes cours, à mes courses, à mes tâches ménagères, à mes repas, binge-watche des séries sur Netflix avec moi, et détourne même le regard quand je verse une larmichette (ce qui est assez fréquent).
Et en retour, quoi ? Je n'écris rien sur sa présence, ni évangile, ni journal de bord, ni observation scientifique, ni tables de la Loi, ni même une petite autofiction où il jouerait le personnage secondaire de mon nombrilisme.
Je ne filme rien de son extraordinaire présence, ne podcaste pas d'interview exclusive de lui ni ne le streame en direct sur un compte Insta (que je ne possède de toute façon pas). Quand même, je pourrais me montrer davantage à son écoute, plus concernés, m'intéresser à ses questionnements au lieu de le traiter comme un meuble.
Je tente une manœuvre de défense : après ces quelques semaines de vie commune, je peux dire sans ambages qu’à mes yeux il n'est pas un fantôme, mais mon fantôme. Lamentable échec. Loin de l'amadouer, c'est l'étincelle sur le baril de poudre. (p. 61)
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Est-ce que Norah, qui ne se blottit plus jamais contre moi, a aussi la chance de conserver, quelque part dans sa mémoire, la voix intacte, le parfum bouleversant de présence, l'image mentale précieusement archivée, d'un père doux et moelleux ? C'est une grande responsabilité d'être le souvenir de quelqu'un. (p. 181)
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J'ai soutenu mordicus le choix vol low cost. Moins incertain que la route, surtout en période de Gilets jaunes. Moins fatigant que trois mille bornes aller-retour pour les élèves. Vous n'y pensez pas, chers collègues, nos premières passent l'épreuve anticipée de français dans un mois. A Henri-IV, l'argument fonctionne toujours. S'informer sur la solution finale, OK, rater l'examen final, jamais. (p. 131)
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Je peux dire, très précisément, quand j’ai rencontré Rachid Taha pour la première fois. C’était il y a quatorze minutes. Soit trois mois, treize jours et huit heures après sa disparition.
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Les amis de jeunesse sont les seules personnes auxquelles on peut promettre sans mentir : nous vieillirons ensemble.
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Videos de Mehdi Ouraoui (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Mehdi Ouraoui
Mehdi Ouraoui vous présente son ouvrage "Mon fantôme". Parution le 23 août 2023 aux éditions Fayard. Rentrée littéraire automne 2023.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2885382/mehdi-ouraoui-mon-fantome
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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