Ben s'assit à son bureau et écrivit lentement, phrase après phrase:
Anna a des cheveux noirs et une grosse natte. Anna est différente des autres filles.
Anna a un beau visage. A cause de ses yeux. Sûrement.
J'aime Anna.
J'aime beaucoup Anna.
Anna m'a presque embrassé.
Anna a vraiment les plus beaux yeux qui soient.
Parfois quand je partais en voyage, autrefois, ou que j'allais me promener dans une ville inconnue, je pensais quand quelqu'un passait à côté de moi et que nos regards s'effleuraient furtivement : Celui-là, tu l'as manqué. Toute ta vie il te manquera. Je voyage donc avec une multitude de connaissances avortées. (p.152)
À Francfort, Hölderlin éprouve humiliation et reconnaissance. Le maître de maison le traite comme un domestique, le médecin Wilhelm Heinse, ami de la maison, discute
intensivement avec lui sur les éléments de réalisation de la
poésie et de la musique.
Dans ce climat de sentiments intenses, Hölderlin acquiert
une nouvelle perspective dans sa vision du monde. Il
connaît l’harmonie, il trouve la compréhension et la réserve
et dans la personne de Susette un alter ego. Ces influences
favorisent son évolution poétique qui mène, au cours des
années jusqu’en 1806, à l’apogée de sa création poétique.
Mais là, je t’ai devant moi !
Plus belle que dans ma tête
Quand l’espoir y faisait fête,
Douce Muse, tu es là ;
Des Célestes tout là-haut
Où la joie de fuir s’empresse,
Où ignore la vieillesse
L’éternelle fleur du beau,
Tu m’apparais descendue,
Envoyée des Dieux, sois-tu
À demeure et satisfaite,
À jamais chez le poète.
Extrait de : Diotima
Hölderlin transpose ses expériences vécues à Francfort dans
une poétique de tons complémentaires, seul l’assemblage
forme un tout. L’énergie naît de la tension positive entre
Diotima et Hypérion, entre l’accès au monde vécu et l’accès
au monde actif, entre le naturel et l’univers d’idées. Il nomme trois tons : le ton naïf, le ton idéal et le ton héroïque. Il
conçoit soigneusement ses poèmes selon ces principes. Il
classe les mots selon leurs effets. L’harmonie et la tension
dans le poème résultent de l’équilibre correspondant des
différents composants.
...parfois quand je partais en voyage, autrefois, ou que j'allais me promener dans une ville inconnue, je pensais quand quelqu'un passait à côté de moi et que nos regards s'effleuraient furtivement ; Celui-là, tu l'as manqué. Toute ta vie il te manquera. Je voyage donc avec une multitude de connaissances avortées. (p.152)
En prononçant ces mots,Paul est submergé par une bouffée de nostalgie.Son père et sa mère lui manquent.
Moi,je pense que les parents doivent s'occuper de leurs enfants,Ils les ont voulus,après tout!
Il la regardait comme pour s'assurer... d'elle ?de son passé ? ou de quoi d'autre encore ? sous son regard elle eut le sentiment qu'entre eux l'espace se mettait à grandir à l'infini, au point qu'elle désespérait de jamais pouvoir se ressaisir de lui.
Il hésite à lui dire qu'il n'est pas d'accord,qu'il n'a pas envie d'être le fils de tout le mode,même s'il est l'enfant dont les parents se sont évaporés...