"Tales of a Wayside Inn"
Livre vidéo.
Non sous-titré. Non traduit.
Si nous pouvions lire l'histoire secrète de nos ennemis, nous trouverions dans la vie de chaque homme un chagrin et une souffrance suffisants pour désarmer toute hostilité.
Chaque homme abrite des chagrins secrets que le monde ignore ; souvent il arrive que nous trouvions un homme distant alors qu'il est simplement triste.
La flèche et la chanson
Je lançai une flèche en l'air,
Elle tomba, je ne sais où, sur le sol ;
Si vite vola-t-elle en effet que la vue
Ne put la suivre dans son vol.
Je soupirai une chanson en l'air,
Elle tomba, je ne sais où, sur le sol ;
Qui donc a une vue si bonne et si perçante
Qu'il puisse suivre le vol d'une chanson ?
Longtemps, longtemps après, sur un chêne
Je trouvai la flèche, encore entière ;
Et la chanson, je la retrouvai
Du début à la fin, dans le coeur d'un ami.
Évangéline éteignit bientôt sa lampe; son cœur alors se gonfla, et ses pensées se portèrent vers son fiancé, malgré elle, un sentiment de tristesse envahit son âme, semblable aux nuages qui, par moments, venaient voiler la clarté de la lune. Elle était loin de se douter que Gabriel, en bas, dissimulé sous les arbres du verger, avait suivi longtemps, d'un œil anxieux, ou son ombre ou la clarté de sa lampe. Elle regarda quelque temps, rêveuse et pensive, par la fenêtre; puis elle se coucha, toujours poursuivie par la même pensée !...
Dans un songe, aussitôt, il vit, comme autrefois,
La terre d'Acadie et ses verdoyants bois
Et ses ruisseaux d'argent, ses prés et ses villages
Et le toit de son père au milieu des feuillages,
Et son Évangéline allant à son coté,
Dans toute sa jeunesse et toute sa beauté
Du front de Hiawatha
S'est effacé toute peine,
Comme le brouillard sort de l'eau,
Comme la brume s'élève de la prairie.
Un sourire de joie aux lèvres,
L'allégresse sur le visage
Comme celui qui, dans une vision,
Voit ce qui n'est pas,
Se tient Hiawatha. Il attend.
En paix avec son Dieu, dans sa terre féconde,
Le fermier de Grand Pré. Sa joie et son appui
Toujours Evangeline était auprès de lui
Et gouvernait déjà sagement le ménage.
Puis-je donner ma main à qui n'a point mon cœur?
L'amour est un flambeau dont la vive lueur
Éclaire et fait briller les sentiers de la vie
L'âme qui n'aime pas au deuil est asservie ;
Le lien qui l'enchaîne est un lien d'airain
Et pour elle le ciel ne peut être serein.
C'est en nous-même que se trouve la mesure de nos victoires et de nos échecs.