Hare Krishna, San Francisco 1967
Tout comme l'air véhicule les odeurs, l'être vivant, en ce monde, emporte d'un corps à l'autre ses différentes conceptions de la vie. Ainsi revêt-t-il un certain type de corps puis le quitte pour en revêtir un autre.
L’être dont le mental demeure constant a d'ores et déjà vaincu la naissance et la mort. Il s'est fixé dans le Brahman et, comme Lui, est dénué d'imperfections.
L'humilité, la modestie, la non-violence, la tolérance, la simplicité, l'acte d'approcher un maître spirituel authentique, la pureté, la constance et la maîtrise de soi; le renoncement aux objets du plaisir des sens, l'affranchissement du faux ego et la claire perception que naissance, maladie, vieillesse et mort sont maux à combattre; le détachement d'avec sa femme, ses enfants, son foyer et ce qui s'y rattache, l'égalité d'esprit en toute situation, agréable ou pénible; la dévotion pure et constante envers Moi, la recherche des lieux solitaires et le détachement des masses, le fait de reconnaître l'importance de la réalisation spirituelle, et la recherche philosophique de la Vérité Absolue, -tel est, Je le déclare, le savoir, et l'ignorance tout ce qui va contre.
Ce savoir est roi entre toutes les sciences ; il est le secret d’entre les secrets, la connaissance la plus pure, et parce qu’il nous fait directement réaliser notre identité véritable, représente la perfection de la vie spirituelle. Il est impérissable, et d’application joyeuse.
Une personne convenablement chaussée ne risque rien même à marcher sur des cailloux et des épines: tout lui convient. De même, quiconque trouve toujours sa satisfaction en lui-même ne souffre d'aucune peine; il est heureux partout.
O Seigneur, Tu es le Brahman Suprême, complet en toute chose. Pleinement spirituel, Tu es éternel, au-delà des modes d'influence de la nature matérielle, et Tu baignes dans la félicité transcendantale. Tu ne connais donc aucune affliction. Puisque Tu es la Cause Suprême, la Cause de toutes les causes, rien ne peut exister sans Toi. Pourtant nous restons différents de Toi dans une relation de cause à effet car, dans un sens, la cause et l'effet sont différents. Tu es la cause originelle de la création, de la manifestation et de l'annihilation, et Tu accordes Tes bénédictions à tous les êtres vivants. Chacun dépend de Toi pour le résultat de ses actes, mais Tu demeures toujours indépendant.
Les êtres hantés par le désir de jouir de l'existence matérielle, et ayant dès lors accepté pour maître ou pour guru un autre aveugle également attaché aux objets des sens, ne peuvent comprendre que le but de la vie consiste à retourner dans leur demeure originelle pour y servir Dieu, Vishnu. De même que des aveugles guidés par un autre aveugle s'écartent du chemin et tombent dans un ravin, les hommes attachés à la vie matérielle qui se laissent guider par d'autres hommes eux aussi d'esprit matérialiste, se voient liés par les cordes très robustes de l'action intéressée et poursuivent sans fin leur existence matérielle, assujettis aux trois formes de souffrances.
Une personne convenablement chaussée ne risque rien même à marcher sur des cailloux et des épines: tout lui convient. De même, quiconque trouve toujours sa satisfaction en lui-même ne souffre d'aucune peine; il est heureux partout.
Je rends mon hommage à Sri Krishna, au Fils de Vasudeva, qui est Dieu, l'omniprésente Personne Suprême. Je médite sur Lui, réalité sublime, cause première de toutes les causes, et de qui émanent les univers manifestés, en qui ils reposent, par qui ils sont anéantis. Je médite sur Lui, Seigneur au rayonnement éternel, qui a directement et aussi indirectement conscience de toute manifestation, et pourtant Se situe au-delà de toutes. C'est Lui, et nul autre, qui à l'origine enseigna le savoir védique au premier être créé, Brahma, en son cœur. Par Lui, ce monde, qui est un simple mirage, prend apparence tangible, même pour les grands sages et les devas. Par Lui, les univers matériels produits illusoires des trois gunas, semblent l'image même de la réalité. Sur Lui donc je médite, sur Lui qui est la Vérité Absolue, vivant éternellement en Son Royaume spirituel, à jamais libre de l'illusion.
Dieu, la Personne Suprême, est parfaitement pur car Il est libre de toute souillure matérielle. Il est la Vérité Absolue et incarne le savoir parfait et complet. Omniprésent, sans début ni fin, nul ne L'égale. O Narada, ô noble sage, les grands penseurs peuvent seulement Le connaître lorsqu'ils sont affranchis de tous désirs matériels pour avoir pris refuge de la paix immuable que leur accordent les sens maîtrisés. Autrement, l'usage d'arguments insoutenables déforme tout, et le Seigneur disparaît alors de notre vision.